Affaires de la Possession

Beaucoup de bruit pour rien

27 octobre 2006

Pourquoi hier matin, Roland Robert, le maire de la Possession, a-t-il reçu, tour à tour, les journalistes des trois quotidiens ? Pour s’expliquer sur les affaires qui ont secoué cette municipalité depuis 2002. Année où « les brebis galeuses » étaient priées d’aller brouter dans d’autres pâturages. À côté de lui Jean-Claude Tréport le troisième adjoint et Doris Carassou, le Directeur général des services. Beaucoup de bruit pour rein car les décisions judicaires sont tombées sans faire grand écho dans les colonnes du Quotidien comme du Journal de l’Île de La Réunion. Journaux qui au moment des affaires y ont consacré Unes, éditos et colonnes.

Les corbeaux se cachent pour dénoncer

Aujourd’hui deux ordonnances de non-lieu ont été rendues. Une dans l’affaire dite de la Restauration scolaire. De quoi s’agit-il ? La mairie de la Possession a en 2002 une démarche de délégation du service public de la restauration scolaire à des privés. « Deux grands groupes » en concurrence avaient présenté des offres comparables « quasiment sur tous les points ». Des lettres anonymes sont parvenus au parquet « puis relayé par un ancien cadre de mairie qui s’était présenté contre moi aux cantonales ». Conséquence : le maire et René Maillot, adjoint, aujourd’hui décédé, ont été accusés de corruption. « Les griefs de corruption portaient d’une part, sur un soi-disant pot-de-vin de 800 000 francs, et d’autre part, sur l’embauche de mon fils à la Clinique de Sainte Clotilde, totalement étrangère à la procédure de délégation », détaille Roland Robert. L’autre pour des faits reprochés à Jean-Claude Tréport à la suite de la parution dans le magazine municipal Jujube. Il y était annoncé l’ouverture d’un restaurant géré par un des enfants du 3ème adjoint. Une plainte a été déposée par un opposant virulent d’ignorance dont on préfère taire le nom. Aujourd’hui aussi, la Cour d’Appel de Saint-Denis a confirmé la décision de première instance du Tribunal Correctionnel : la relaxe dans le dossier de « Transaction immobilière à Moulin Joli ». Il y était question d’échange de terrain. Juste au moment où l’information judiciaire allait être classée. Coup de théâtre, des lettres anonymes tombent pour donner une autre tournure à ce dossier. Roland Robert a été poursuivi pour prise d’intérêt dans l’acquisition, par l’une de ses nièces, d’un terrain à la ZAC Moulin Joli. Toutes ces dénonciations ont pour trait d’être le fait de corbeaux.

Des coquilles vides

Toutes ces dénonciations ont fait du mal à des familles qui du jour au lendemain se voyaient faire des Unes. Elles se reconstruisent depuis, mais garde un goût amer de cette campagne de calomnie. Personne n’est dupe même si les corbeaux se cachent derrière des noms comme “l’Émergence contre la corruption”, “le Collectif contre les malfrats” et “la Possession propre”, leur anonymat vole en éclats après ces décisions judiciaires.

J.-F. N.


Qu’est-ce qu’un non-lieu ?

Une décision d’une juridiction mettant fin à des poursuites pénales. Lorsqu’elle estime que l’infraction n’est pas établie ou qu’il n’y a pas de preuves suffisantes contre l’auteur ou le complice de l’infraction ou lorsque la personne mise en cause est jugée démente lors des faits ou qu’elle bénéficie d’un justificatif, par exemple : la légitime défense.
Source : Glossaire juridique, Ministère de la Justice, juillet 2002.


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