Des contrats à rémunération garantie à 80% par l’État

Des employés communaux non payés depuis deux mois

1er avril 2004

Le 30 mars dernier, la conseillère générale de Saint-Pierre, Graziella Leveneur, est intervenue auprès du sous-préfet après avoir été approchée par une mère de deux enfants, employée communale sous “contrat emploi solidarité” (CES), dont le salaire n’a pas été versé depuis deux mois. Il n’est pas difficile d’imaginer les difficultés dans lesquelles sont plongées des familles en situation précaire et pour qui ces contrats sont normalement une bouffée d’oxygène de courte durée. Pendant la durée de leur contrat, ces familles sont exclues du RMI. De sorte que cette mère de famille, et une dizaine d’autres contractuels dans la même situation qu’elle et recrutés comme elle en février, traversent de réelles difficultés.
À Saint-Pierre toujours, des ASSEM (assistantes maternelles en poste dans les écoles) - telles les cinq employées de l’école Isnelle Amelin, à La Ravine des Cabris - n’ont pas été payées depuis trois mois, selon les informations transmises à la sous-Préfecture par la conseillère générale saint-pierroise.
Les contractuelles qui ont accompagné Graziella Leveneur chez Pascal Bolot ont mis en exergue le fait qu’un employeur, en l’occurrence une Mairie, ait pu faire travailler des personnes sans leur attribuer une rémunération garantie à 80% par l’État.
Cette anomalie a été vivement dénoncée hier par Graziella Leveneur. "Au collège de La Ravine des Cafres, un CEC (contrat emploi consolidé) de 30 heures n’est pas pourvu, de même qu’un CES de 20 heures, l’un relevant du Conseil général, l’autre de la Mairie de Saint-Pierre", a déclaré à “Témoignages” la conseillère générale, en s’interrogeant sur le sens, pour une Mairie, de supprimer ainsi des heures de travail.
Dans le même registre, le président de la CIVIS, Michel Fontaine, a récemment fait savoir qu’il s’apprêtait à supprimer entre midi et deux heures, le transport scolaire des non demi-pensionnaires du collège de la Ravine des Cafres. Cette mesure va avoir pour conséquence, selon Graziella Leveneur, d’augmenter subitement le nombre des rationnaires, qui pourraient ainsi passer de 250 actuellement à 500. "Comment le service des cantines va-t-il pouvoir être assuré, dans un établissement où manquent déjà 50 heures de contrats aidés ?", souligne la conseillère générale.

P.D.


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Témoignages - 80e année


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