Incendie de la permanence de Cyrille Hamilcaro à Roches Maigres

À qui profite le crime ?

27 mars 2004

« Un incident d’une extrême gravité ». C’est par ces mots que Claude Hoarau, candidat au second tour des cantonales, commente l’incendie qui a ravagé, dans la nuit de jeudi à vendredi, la permanence de Cyrille Hamilcaro, située dans le quartier de Roches Maigres.

Dans la matinée, sitôt qu’il eu connaissance du sinistre dont son adversaire a été victime, Claude Hoarau a envoyé à Cyrille Hamilcaro un fax dans lequel il écrit : "J’ai appris avec consternation l’incendie qui a détruit cette nuit votre permanence de Roches Maigres. Je tiens à vous dire mon indignation devant un tel acte qui, s’il était avéré qu’il était de nature criminelle, serait un acte inqualifiable". Claude Hoarau poursuivait : "Je suis votre adversaire, pas votre ennemi. Je vous invite à garder la mesure dans vos commentaires et je tiens à vous préciser que les militants de l’Alliance sont totalement étrangers à cet incendie (...). J’ai déployé au cours de cette campagne les efforts nécessaires pour que celle-ci soit calme et dans le secteur de commune qui nous concerne, vous et moi y sommes parvenus, l’opinion y a été sensible. Je vous demande de veiller à ce que cet incendie ne soit pas utilisé pour entrer dans un cycle de représailles qui feraient déraper complètement la campagne électorale. J’agirai de même de mon côté, j’en prends solennellement l’engagement".
Lors d’une conférence de presse tenue hier après-midi à sa permanence à Saint-Louis, Claude Hoarau rappelait qu’en tant que candidat, il avait eu, lui aussi, à déplorer pareil sinistre à sa permanence de Saint-André. Mais manifestement, le message de Claude Hoarau à Cyrille Hamilcaro n’a pas eu l’effet escompté. Bien au contraire, sur les ondes d’Antenne Réunion, l’adversaire de Claude Hoarau a tenu des propos qui, si elles ne constituent pas des accusations formelles, y ressemblent beaucoup. Ainsi, le maire de Saint-Louis avait cru bon de rappeler que "lorsque Claude Hoarau était à Saint-André, il y a eu un mort. Lorsqu’il est à Saint-Louis, ma permanence brûle..."

Des attaques "indignes"

Des propos qui, on s’en doute, ont amené une réaction de la part de Claude Hoarau qui a tenu à replacer les choses dans leur contexte, en rappelant que le décès auquel faisait allusion Cyrille Hamilcaro est celui de Kéké, nervi de Jean-Paul Virapoullé, assassiné en 1995 par des personnes du camp de M. Virapoullé, qui ont été jugées et condamnées pour cela. L’amalgame est par trop facile.
Et Claude Hoarau de s’interroger à son tour : "À qui profite le crime ? Je trouve que M. Hamilcaro s’empare un peu vite de l’aubaine". Et Claude Hoarau de poursuivre par cette autre interrogation : "La perte matérielle est-elle si préjudiciable pour le propriétaire des lieux ? Cyrille Hamilcaro n’a-t-il pas promis la destruction de cette vieille bâtisse après les élections pour que soit érigée une maison en dur ?"
Pour Claude Hoarau, les propos de Cyrille Hamilcaro visent à discréditer l’image de son adversaire alors que les mœurs politiques à Saint-Louis connaissent un certain assainissement. "On voudrait faire ressurgir les vieux démons que l’on ne s’y prendrait pas autrement", estime Claude Hoarau.
Quand aux accusations portées sur les pompiers par Cyrille Hamilcaro, Claude Hoarau les trouve "honteuses" et "espère que la présidence du SDIS élèvera une vive protestation". Ces attaques sont "indignes d’un maire", conclut Claude Hoarau.
Hier après-midi, la police était sur place pour procéder aux constatations d’usages et commencer l’enquête qui déterminera les causes de l’incendie.

S. D.


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