La Fondation France Outre-mer et les élections

Amplifier la bataille pour le progrès de la démocratie

21 mars 2008, par Manuel Marchal

La Fondation France Outre-mer dénonce des « comportements immoraux et inacceptables en démocratie » lors des dernières élections. Persistance de pratiques clientélistes, racisme, violences et « hold-up démocratique » de dernière minute en sont les principales manifestations.

Il est bien difficile de laisser le peuple s’exprimer démocratiquement pour certains, constate la Fondation France Outre-mer qui déplorent que des irrégularités persistent à l’occasion de la campagne électorales. Ce qui fait dire à la Fondation que le résultat de ces élections « ne sont pas à la hauteur des objectifs avancés ».
La Fondation mène un combat pour la moralisation de la vie publique, rappellent Daniel Lapierre, Gaétan Thomas et Samuel Mouen. Et il lui apparaît contradictoire qu’un élu condamné par la Justice pour des faits commis durant un mandat puisse être réélu. Cela concerne en particulier les personnes condamnées pour corruption passive, détournement de fonds publics, abus de biens sociaux.
La Fondation constate la persistance de pratiques clientélistes parmi des prétendants aux responsabilités politiques. Elles se traduisent notamment par des suspicions d’« embauches massives de personnel avant les élections ». Cela crée un climat qui n’est pas favorable à la sérénité du scrutin.
La Fondation déplore également des actes racistes et appelle à leur plus ferme condamnation. Elle souligne également le climat de violence qui a régné dans quelques communes et lance un appel à la non-violence généralisé « pour la protection des personnes et des biens publics ». Il est en effet inadmissible que des coups de feu soient tirés à un meeting.
Pour la Fondation France Outre-mer, « les alliances derrière la cuisine » entre les deux tours sont « un hold-up démocratique qui a heurté certains électeurs ». La Fondation constate amèrement qu’un membre de son Comité de soutien, Gino Ponin-Ballom, a eu recours à ce genre de pratique en signant un accord avec une personne visée par la charte anti-corruption de la Fondation. Deux élections se sont déroulées avec un seul candidat dimanche dernier, poursuit la Fondation, ce qui constitue « une regrettable régression démocratique qu’il convient de dénoncer avec force ». Car dans ces deux cas, peut-on dire que le scrutin est le résultat « d’une rencontre entre des électeurs et leur représentant » ?
L’organisation déplore que dans bien des cas, les élections n’ont pas débouché sur un débat entre programmes.
La Fondation lance un appel « aux démocrates de toute sensibilité » : il faut se ressaisir avant les prochaines échéances de 2010 « pour construire un avenir politique qui tiendrait compte des exigences éthiques et morales qui font considérablement défaut aujourd’hui », dit-elle en substance.
Elle conclut en soulignant son combat « contre la corruption, le gaspillage de l’argent public, le clientélisme électoral, les violences, ainsi que les agressions physiques et verbales en campagne électorales en particulier ».

Manuel Marchal


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