D’entrée de jeu, Christophe Payet donne le ton : "Contrairement à ce que veulent faire croire certains, l’Alliance n’est pas une liste PCR. Il suffit de regarder la liste et on s’aperçoit que les candidats du PCR sont minoritaires".
Mais, poursuit Christophe Payet, "c’est une aubaine pour nous de bénéficier de l’expérience du président Paul Vergès qui a exercé pratiquement tous les mandats électifs possibles dans notre pays. C’est quelqu’un qui est connu et reconnu à La Réunion, mais aussi au plan national et international...".
Et pour que le message soit encore plus clair, le député-maire de La Petite-Ile reprend une argumentation qu’il avait déjà eu l’occasion de développer lors d’un meeting de l’Alliance à Saint-Pierre, le 19 mars dernier : "Je suis député socialiste, inscrit au groupe PS à l’Assemblée nationale. Mais je rappelle que j’ai quitté la fédération socialiste de La Réunion en 1993, justement à cause de la division, car il y avait eu deux listes PS aux régionales : l’une conduite par Gilbert Annette, l’autre par Jean-Claude Fruteau. Ceux qui sont en train d’exclure aujourd’hui avaient créé une liste dissidente à l’époque. Certains sont donc mal placés pour décerner des brevets de socialisme aujourd’hui. Je rappelle que pendant qu’avec Wilfrid Bertile et d’autres camarades, nous avions créé la fédération socialiste, Michel Vergoz lui, militait au sein des... jeunesses giscardiennes. J’appelle la population, y compris ceux et celles qui ont voté pour la liste socialiste au premier tour, à faire preuve de raison et de maturité en votant pour l’Alliance".

"Ne pas se tromper d’adversaire"

Pour Denise Caro, qui s’exprime au nom de Priorité socialiste Réunion (PSR), "la légitimité socialiste est reconnue au sein même de l’Alliance qui a joué la carte de la pluralité et c’est un pari réussi". Et Denise Caro d’ajouter : "Nous avons fait passer l’intérêt de La Réunion avant de notre parti car l’enjeu nous paraissait bien trop important pour compter nos voix...".
Tout comme Christophe Payet, Denise Caro s’inscrit en faux contre ceux qui désignent la liste de l’Alliance comme celle du PCR et d’argumenter : "À Saint-Denis, l’Alliance fait plus de 29% et le PS 20%. Or, tout le monde sait qu’à Saint-Denis, le PCR ne pèse pas 29%. Cela prouve que l’alchimie de l’Alliance, avec toutes ses composantes, a fonctionné. Et ce n’est pas par hasard que Michel Vergoz ne voit que le PCR... tout comme Alain Bénard...".
Pour Jean-Claude Soupramanien (MRC), il convient "de ne pas se tromper d’adversaire, à savoir l’UMP". D’autant que, poursuit le porte-parole du MRC, "dès le départ, nous avions choisi l’Alliance pour faire échec à l’UMP. Et Paul Vergès a été très clair : rassembler les forces de gauche pour faire échec au gouvernement Raffarin. Paul Vergès est un homme d’honneur, un homme de parole et je ne peux accepter qu’il soit ainsi dénigré, dévalorisé et qu’on donne de lui cette image désagréable...".
Concernant la non-union avec le PS pour le second tour, Jean-Claude Soupramanien use d’une formule imagée : "Quand vous demandez une dot que l’on ne peut pas vous donner, le mariage devient difficile...". Et de conclure en ces termes : "On ne peut pas dire qu’on est contre Raffarin et s’attaquer en permanence à Paul Vergès. Il ne faut pas se tromper d’adversaire, ni de combat..."
Même argument pour Alain Armand (MRA) qui estime qu’il "ne faut se tromper ni de combat, ni d’époque". Et de lancer un appel en direction de l’électorat socialiste : "voter pour l’Alliance, c’est aussi voter socialiste, au regard de certaines composantes de la liste, et la présence au sein de l’Alliance de personnalités physiques ou morales socialistes traduit l’implosion de la fédération et l’incapacité de sa direction actuelle à être un parti de rassemblement, capable de faire gagner la gauche à La Réunion. Il faut arrêter les attaques personnelles. Que Michel Vergoz s’interroge quand la droite l’applaudit à chacune de ses attaques contre l’Alliance. Il faut retrouver la sérénité et la responsabilité...".

"Où sont passées les locomotives qui poussent ?"

"Il y a une chose que Michel Vergoz n’a pas comprise : une fusion, ce n’est pas une addition, mais une soustraction qui casse la dynamique", estime Wilfrid Bertile pour qui, à l’inverse de la liste socialiste et de celle de l’UMP, qu’il qualifie de "partisanes", celle de l’Alliance est au contraire "une liste qui rassemble, qui reflète le corps social, qui est représentative des forces vives de La Réunion". Et Wilfrid Bertile de rappeler qu’au sein de l’Alliance, il existe des entités socialistes, avec en leur sein des "socialistes de la première heure".
Enfin, Guy Ratane-Dufour, s’exprimant au nom du Mouvement de la gauche écologiste réunionnaise (MGER), rappelle que si les Verts constituent une petite formation, c’est aussi parce que "une élite s’est accaparée l’écologie". Laquelle a été, poursuit Guy Ratane-Dufour, "aspirée par Michel Vergoz. On n’entend pas parler d’écologie au sein de la liste Vergoz, à part le GPL... M. Vergoz dit aux Verts : “taisez-vous, je parle pour vous”...".
À l’inverse, fait remarquer le secrétaire général du MGER, "au sein de l’Alliance, on nous donne la parole et nous avons pu discuter avec M. Vergès du problème de l’eau, des énergies renouvelables, des déchets...". Et de conclure sur une note d’humour : "Alain Bénard semble désespérément seul. Même son amie Brigitte Girardin l’a abandonné. Où sont passées les locomotives qui poussent ?"...

S. D.

Saint-Pierre : les nervis de Fontaine de plus en plus violents

Hier matin, des militants de l’Alliance qui distribuaient des tracts et documents à la population dans le quartier de Terre Sainte ont été violemment pris à partie par des nervis de Michel Fontaine. Ces derniers leur ont arraché des mains les journaux, tracts et invitations aux réunions, en disant aux militants de "ne plus remettre les pieds dans le quartier".
Suite à cette agression, plainte a bien évidemment été déposée. Une de plus, serait-on tenté de dire. À l’approche du second tour, et après la claque enregistrée par l’UMP à Saint-Pierre, où l’Alliance arrive en tête avec 1.804 voix d’avance, les gros bras poursuivent leurs menaces et intimidations... qui n’empêchent nullement les militants de l’Alliance de poursuivre leur travail d‘explication auprès de la population.

Message de soutien de Georges Sarre à Paul Vergès

Mardi dernier, Georges Sarre, ancien ministre, conseiller de Paris, maire du 11ème arrondissement de Paris et porte-parole du Mouvement républicain et citoyen (MRC), a fait parvenir un message à Paul Vergès. Dans ce message, il présente à la tête de l’Alliance ses "vives félicitations" après le succès du premier tour et il "souhaite pour l’île de La Réunion la victoire de ta liste dimanche à l’occasion des élections régionales".