Cantonales : Nette poussée des forces progressistes et sanction des parlementaires de droite

Belles victoires pour les candidats soutenus par l’Alliance

29 mars 2004

Magnifiques victoires que celles de Yvon Virapin et d’Éric Fruteau, à Saint-André, d’Alain Zanéguy et Gérald Maillot à Saint-Denis, de Jean-Jacques Vlody au Tampon, de François Léa à Saint-Paul, tous candidats soutenus par l’Alliance. Le Tampon perd aussi un autre siège qu’avait jusqu’alors occupé un conseiller municipal.
C’est un séisme que viennent donc de connaître ces deux communes. C’est la sanction d’un système. C’est un désaveu d’une manière de faire de la politique. Et qui plus est, ces deux défaites, très sévères, extrêmement retentissantes, se sont déroulées non dans une “petite” commune, mais dans deux communes où les maires ont d’autres responsabilités : l’un est député, l’autre sénateur. Le tour précédent, c’est le député-maire de Saint-Benoît qui avait été sanctionné.

Étang-Salé
Fabrice Hoarau augmente considérablement ses voix

Entre le premier et le second tour, Fabrice Hoarau, candidat de l’Alliance, a considérablement augmenté ses voix. Il totalisait 2.084 voix (36,95%) alors que son adversaire, le maire et conseiller général sortant UMP, Jean-Claude Lacouture, lui, totalisait 2.605 voix (46,12%).
Au second tour, le candidat de l’Alliance, Fabrice Hoarau, a refait une très grande partie de son retard, puisqu’il obtenait 3.069 voix (47,44% des suffrages exprimés). Soit une augmentation de plus de 47% de son électorat. Jean-Claude Lacouture, lui, ne parvenait qu’à augmenter son score que de 30% seulement et obtient 3.400 voix (52,56%).
Ce sont donc seulement 331 petites voix qui séparent Fabrice Hoarau du maire.
Le travail de terrain mené par Fabrice Hoarau a été extrêmement gratifiant. Malheureusement, cela n’aura pas suffi à faire pencher ce canton dans le camp de l’Alliance.

Saint-André 1
Yvon Virapin bat Jean-Claude Ramsamy à plates coutures

Belle victoire pour Yvon Virapin (candidat de l’Alliance) à Saint-André 1. Le fauteuil de conseiller général était préalablement occupé pa Jean-Claude Ramsamy (UMP). Celui-ci vient de prendre une gifle monumentale : Yvon Virapin vient de passer haut la main avec plus de 55% contre seulement 38% à son adversaire, le conseiller municipal et conseiller général sortant.
Au premier tour, Yvon Virapin avait obtenu 1.368 voix (26,84%). Les voix du socialiste Emmanuel Sériacaroupin et ceux des autres membres du camp progressiste se sont donc tout à fait reportées sur Yvon Virapin. Et même bien au-delà. À ce second tour, Yvon Virapin recueille 3.269 voix (soient 56,81% des suffrages), son adversaire recueillant seulement 2.485 voix (43,19%).
À noter, au passage, qu’à l’arrivée des premiers résultats, il y a eu comme une “coupure” dans l’annonce des résultats suivants, au bureau centralisateur. On connaît la méthode : faire traîner les choses, pour faire monter la pression. De vieilles méthodes d’intimidation qui viennent d’être sanctionnées par les électeurs.
Avec cette magnifique victoire, c’est une page de l’histoire politique de Saint-André qui vient de se tourner.

Saint-André 2
Éric Fruteau atomise Serge Camatchy

Les résultats enregistrés au premier tour se sont confirmés : Éric Fruteau, candidat de l’Alliance, vient d’atomiser le vice-président du Conseil général et premier adjoint au maire, Serge Camatchy (UMP). Une "gifle douloureuse" expliquait le candidat battu. Lequel rejette sur le gouvernement la responsabilité de son échec. Évidemment...
La victoire, magnifique, d’Éric Fruteau est un sacré événement. La donne vient donc de totalement changer dans ce canton. C’est la victoire de la jeunesse, du respect des électeurs, d’un programme cohérent. Et la victoire d’Éric Fruteau, c’est aussi l’échec d’une politique désastreuse, au plan communal, notamment. Et le score est sans appel : Éric Fruteau obtient 3.863 voix (59,52%). Soient une progression de 1.606 voix.
Jean-Claude Ramsamy n’en recueille que 2.627 (40,58%). Soit à peine 300 voix de plus qu’au premier tour.

Saint-Denis 2
Alain Zanéguy ne fait qu’une bouchée à l’UMP Albert Lebon

Autre magnifique victoire : celle d’Alain Zanéguy, candidat de l’Alliance,
qui recueille, à ce second tour, quelque 3.997 voix (65,84% des suffrages exprimés) devançant de très loin son adversaire, le candidat UMP de la mairie, Albert Lebon, qui peine à obtenir 2.074 voix (34,16% des suffrages exprimés). Le report des voix du candidat socialiste Mickaël Nativel (1.476 voix - 27,04% des suffrages) s’est donc réalisé parfaitement.
Albert Lebon perd donc son siège. Un siège qu’il avait péniblement obtenu. Et il n’y a pas très longtemps (élection cantonale partielle). Très péniblement parce que cela avait été seulement 13 toutes petites voix qui séparaient ces deux mêmes hommes, en octobre 2002. L’avantage avait été donné à Albert Lebon. Mais aujourd’hui, Alain Zanéguy a remis les pendules à l’heure.

Saint-Denis 9
Gérald Maillot inflige une correction à l’UMP Daniel Pouny

Gérald Maillot (candidat soutenu par l’Alliance) obtient 2.917 voix (62,04%) alors que son adversaire UMP, soutenu par la mairie, Daniel Pouny n’en recueille, lui, que 1.785 (37,96%). Ce secrétaire de mairie qu’est Gérald Maillot, bien connu à la Bretagne, conserve donc ce siège à gauche (il avait été occupé depuis 1997 par André Bourgin, parti depuis des lustres sous des cieux tout aussi cléments). Gérald Maillot a bénéficié du soutien du candidat soutenu par l’Alliance, Patrick Damour, qui avait réalisé un score de 13,45% des suffrages (soient 568 voix).
Les quelque 360 voix de Pascal Renaudière de Vaux, autre candidat de droite dans ce canton, se sont reportées sur le candidat du maire, mais cela n’a pas suffi.

Saint-Louis 1
Le maire Hamilcaro est en train de perdre sa commune

Pour un maire élu en 2001, ce n’est pas fort. Certes, il a récupéré, in extremis, son fauteuil de conseiller général. Mais une chose est à noter :
Premier point : Cyrille Hamilcaro avait clamé haut et fort qu’il allait creuser un écart important. Force est aujourd’hui de constater que l’écart de voix qui le sépare de Claude Hoarau est quasiment le même que celui du premier tour. Le maire obtient 6.905 voix (52,27%) contre 6.306 voix (47,73%).
Deuxième point : le maire n’est plus totalement accepté dans sa commune : la liste de l’Alliance arrive loin devant.
Troisième point : Cyrille Hamilcaro fait partie des candidats qui ont retrouvé leur siège, mais tous les maires qui se représentaient lors de ces cantonales ont été réélus, soit au premier, soit au second tour (à l’Étang-Salé, au Port, à la Possession, à Sainte-Marie, à Cilaos, à Saint-Philippe etc...).
Quatrième point : à qui profite le “crime” ? À savoir ce fameux incendie à la permanence du maire ? En a-t-il profité ? Rien ne permet d’affirmer le contraire.
Cinquième point : ce n’est qu’une bataille électorale que vient de perdre Claude Hoarau. Et vraiment pas une bataille politique (justement à cause des votes s’étant porté sur la liste de l’Alliance). Rendez-vous en 2007...

Saint-Paul 1
Hary Mardénalom a donné du fil à retordre à Jean-Marc Bénard

Traditionnellement, dans le premier canton de Saint-Paul, on enregistre, au premier tour, un nombre impressionnant de candidats. Le premier tour de cette élection cantonale n’a pas failli à la tradition. Des huit candidats (dont beaucoup de droite ou de divers droite), il n’en restait que deux : Hary Mardénalom, suppléant de la députée Huguette Bello, soutenu par l’Alliance et le frère du maire, Jean-Marc Bénard (UMP). Le candidat de l’Alliance avait obtenu 25,78% des voix au premier tour. Au second, il réalise une formidable poussée en enregistrant 44,73% des suffrages (2.562 voix). Soit 15 points de plus, alors que le frère du maire n’augmentait son score que d’une petite dizaine de points (55,27% des suffrages contre 45,90%). En nombre de voix, Bénard obtenait 2.378 voix (contre 3.166 voix au second tour).
Le score que vient d’effectuer Hary Mardénalom est fort intéressant. Ce canton est traditionnellement “à droite”, mais, jusque-là, l’écart entre les voix de droite et les voix de gauche n’avait jamais été aussi important.
Le vote sanction n’est pas la seule explication. C’est le travail réalisé par Hary Mardénalom et toutes les forces de progrès qui est la raison de cette profonde poussée.

Saint-Paul 3
François Léa bat l’UMP Gilbert Mardénalom

François Léa, (divers droite) nouveau venu sur l’échiquier politique, se retrouvait face au candidat UMP, soutenu par le maire, Gilbert Mardénalom. Et surprise, ce nouveau venu a littéralement pulvérisé le candidat du maire. En effet, il a réussi le tour de force de multiplié par 4 le nombre de voix qu’il a obtenues : 1.099 au premier tour, 4.603 au second tour. Gilbert Mardénalom avait lui obtenu 2.581 voix (34,27% des suffrages), et au second, il obtient 3.656 voix (44,27% des suffrages).

Saint-Paul 4
Jean-Marc Gamarus devancé de 15 petites voix

Teddy Soret, le candidat UMP soutenu par la mairie, ne peut pas crier victoire, certes, il a décroché le fauteuil de conseiller général. Mais l’écart de voix entre lui et le candidat soutenu par l’Alliance, Jean-Marc Gamarus, est extrêmement faible : 15 voix. En effet, le candidat du maire obtient 3.597 voix (50,06%) et Jean-Marc Gamarus, lui, parvient à 3.588 voix (49,94% des suffrages exprimés).
Au premier tour, Jean-Marc Gamarus obtenait 1.301 voix (19,63% des suffrages) alors que son adversaire, lui, totalisait 2.272 voix (34,27%). La progression enregistrée par Jean-Marc Gamarus est impressionnante (plus 2.287 voix).

Saint-Paul 5
Jean-Claude Melun a sacrément menacé Rico Floriant

Le résultat obtenu par le candidat soutenu par l’Alliance, Jean-Claude Melun, face au candidat UMP soutenu par le maire, Rico Floriant (et conseiller général sortant), est très très serré. Jean-Claude Melun obtient 3.881 voix (49,58%) alors que son adversaire ne passe qu’avec 3.947 voix (50,42). Moins de cent voix. Une broutille.
Jean-Claude Melun a fait une très très belle campagne. Une bataille électorale est perdue. Mais pas la bataille politique dans ce canton. Et, plus généralement, dans cette commune.

Le Tampon 2
L’UMP Maryse Mussard sortie du Conseil général

Ce fut vraiment une très très mauvaise journée pour le député-maire du Tampon qui vient de voir ses deux candidats être balayés d’un seul revers de main. Dans le deuxième canton du Tampon, la candidate sortante, Maryse Mussard, n’a pas fait un pli face à son challenger, le divers droite Maurice Christo Hoarau. Celui-ci vient d’obtenir 4.009 voix (61,18% des suffrages), la candidate sortante ne parvenant qu’à peine à réunir sur son nom 2.544 voix (38,82% des suffrages exprimés). Au premier tour, elle avait obtenu sensiblement le même nombre de voix (2.468) et un pourcentage supérieur (41,44%).
Le report des voix du candidat de l’Alliance a donc joué. Et même plus, puisque le nouveau conseiller général a multiplié par 4 son nombre de voix, (1.961 voix au premier tour). C’est donc clair : la gestion à la TAK est rejetée. Totalement rejetée.

Le Tampon 4
Jean-Jacques Vlody sort magistralement l’UMP Jacquet Hoarau

Au Tampon, le conseiller général sortant, l’UMP, Jacquet Hoarau, qui l’avait emporté au premier tour en 1997 avec un score sans appel, vient d’être battu. Et bien battu par le candidat socialiste, soutenu par l’Alliance, Jean-Jacques Vlody. Au premier tour, Jean-Jacques Vlody avait obtenu 1.435 voix (20,05%) alors que son challenger cumulait 3.107 voix (43,42%). Au second tour, Jean-Jacques Vlody recueille 4.425 voix (55,21%) alors que son adversaire peine à obtenir 3.590 voix (44,79%). S’il a augmenté quelque peu ses voix, il a perdu 2 points...
La victoire de Jean-Jacques Vlody est sans appel. L’appel de Marie-Hélène Berne (arrivée en troisième position avec 1.163 voix et 16,25%) à voter pour Jean-Jacques Vlody a donc été entendu. Et suivi d’effets.
C’est dire aussi que le “système TAK” est en train de se délabrer, de se fissurer. "C’est la victoire de la démocratie", déclarait Jean-Jacques Vlody.


Saint-Philippe
Fridelin Courtois a bien résisté à Hugues Salvan

La bataille entre le maire et son premier adjoint aura donc viré à l’avantage du premier. Mais est-ce lié au seul fait de la personnalité d’Hugues Salvan ? En effet, partout dans l’île, lorsqu’un maire se représentait à son fauteuil de conseiller général, il a été réélu. Il n’y avait donc aucune raison que cela change uniquement pour Saint-Philippe, quand bien même il se passe dans cette commune, une vie politique très agitée.
Si Hugues Salvan a été réélu à son fauteuil de conseiller général, cela ne veut pas dire que la commune soit fortement ancrée à droite. En effet, pour les élections régionales, les électrices et les électeurs ont choisi de faire passer très en avant la liste de l’Alliance conduite par Paul Vergès.
À ce second tour, Hugues Salvan obtient 1.551 voix (51,60% des suffrages), Fridelin Courtois, lui, obtenant 1.455 voix (48,40% des suffrages).


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