Opinions sur la départementalisation et la coopération régionale

Bénard pas d’accord avec Chirac

26 mars 2004

Lors du débat organisé avant-hier soir par Télé-Réunion dans le cadre de la campagne électorale, Alain Bénard a brandi un récent numéro de “Témoignages” où était écrit en “une” que "la départementalisation avait atteint ses limites." Estimant que ces écrits étaient une confirmation de la position anti-départementaliste du PCR, le maire de Saint-Paul invitait Paul Vergès à s’expliquer.
La tête de liste de l’Alliance déclarait que cette appréciation sur la départementalisation avait été faite, il y a quelques années déjà, par Raymond Barre. Paul Vergès aurait pu ajouter que c’est un point de vue partagé récemment par Jacques Chirac en personne.
Dans l’allocution qu’il a prononcée au Palais des Congrès de Madiana, en Martinique le 11 mars 2000, le Président de la République constatait : "l’institution départementale, fondée sur l’assimilation, et qui a longtemps été synonyme de progrès et de dignité, a, probablement, atteint ses limites."
Jacques Chirac expliquait : "l’égalité sociale est acquise. La marge de manœuvre financière des départements a été réduite par la montée des charges qui pèsent sur eux. Leur cadre juridique demeure contraignant dans la mesure où la souplesse de l’article 73 de la Constitution n’a pas été, beaucoup s’en faut, suffisamment utilisée.
Mais comme les départements demeurent néanmoins d’exceptionnels espaces de solidarité à l’échelle nationale et européenne, tout changement doit permettre la préservation de vos acquis sociaux et le maintien des avantages financiers apportés par l’Europe."

Jacques Chirac ajoutait : "ma conviction est que les statuts uniformes ont vécu et que chaque collectivité d’outre-mer doit pouvoir désormais, si elle le souhaite, évoluer vers un statut différencié, en quelque sorte, un statut sur mesure".

"Exploiter tous les atouts de la coopération régionale"

Sur un autre point, de profondes divergences existent entre la tête de la liste Raffarin et le Président de la République. Partisan d’une intégration plus poussée de La Réunion à la France et à l’Europe, Alain Bénard est très critique à l’égard de la coopération régionale. C’est, dit-il, "vouloir biaiser que de chercher une solution à côté, dans l’océan Indien, de chercher une solution en Chine."
C’est un point de vue contraire que développe Jacques Chirac.
Dans son discours de Madiana, posant la question : "autour de quels objectifs, avec quels moyens pourrons-nous construire un projet répondant à l’attente du plus grand nombre de nos concitoyens d’outre-mer ?", Jacques Chirac répond qu’il faut "inventer un modèle original de développement comportant à la fois un transfert accru de responsabilités vers vos sociétés et vers leurs élus tout en maintenant les solidarités française et européenne".
Ce modèle, selon lui, doit "répondre à quatre exigences". Premièrement, améliorer l’environnement économique, social et professionnel de l’entreprise.
Seconde exigence : mieux arrimer les DOM à l’Europe.
En troisième lieu, faire de ces mêmes DOM "des acteurs de plein exercice de la coopération avec leur environnement régional". "Ainsi, vous serez demain de véritables acteurs, et non plus de simples cautions de la coopération régionale. Vous tiendrez toute votre place dans le concert diplomatique régional au nom des populations que vous représentez", déclarait alors Jacques Chirac.
Le 18 mai 2001, à Champ-Fleuri, le président de la République confirmait son point de vue : "La richesse de La Réunion, c’est enfin sa position clé au sein de l’océan Indien, bordé par des pays qui sont appelés à jouer un rôle économique et politique de premier plan. Cette situation doit nous inciter à développer ici des pôles de recherche et d’enseignement supérieur et à exploiter tous les atouts de la coopération régionale", déclarait-il.
Un point de vue que combat la tête de liste UMP.




Les Verts : Non à une polémique stérile à l’encontre du PCR ; un seul objectif, battre la droite

Sous le titre "Les Verts Réunion ne sont inféodés à aucun parti", les Verts - tendance “Pour un renouveau politique des Verts-Réunion” - ont publié hier le communiqué suivant sous la signature de Marie-Cécile Seigle-Vatte :
"Nous, membres des Verts, tenons à rappeler que si une alliance avec le Parti Socialiste a conduit à présenter aux Régionales une liste PS/Les Verts Réunion, il n’a jamais été question, pour les militants et adhérents écologistes du Parti Les Verts, de donner un mandat à qui que ce soit pour s’engager, avec le Parti Socialiste, dans une polémique stérile à l’encontre d’un autre parti de gauche, en l’occurrence le PCR.
La querelle personnelle opposant vivement les responsables respectifs des deux partis dominants de la gauche réunionnaise est particulièrement regrettable : en tant que militants Verts, nous nous refusons à lui donner corps. Nous appelons tous les militants de gauche - qu’ils soient socialistes, communistes, écologistes ou d’une sensibilité différente - à surmonter leurs divisions afin de poursuivre un même objectif, dimanche 28 mars : celui de battre la droite et de donner une majorité de gauche au Conseil régional".

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