o Guadeloupe : l’UMP Lucette Michaux-Chevry subit une gigantesque défaite

Le candidat socialiste Victorin Lurel a battu la représentante de l’UMP Lucette Michaux-Chevry. Sa liste, “La Guadeloupe pour tous”, a obtenu 100.886 suffrages (58,37%) contre 71.943 voix (41,63 %) à la liste de droite “Action Guadeloupe pour l’initiative et le rassemblement” de Lucette Michaux-Chevry.
La présidente sortante et sortie a mené une gestion du Conseil régional, dénoncée comme "partisane et clientéliste" . Elle détenait le pouvoir absolu, ne souffrant d’aucune contestation, et tout ceci a renforcé la défiance des Guadeloupéens à son égard. C’est vraiment la fin d’une époque politique en Guadeloupe, puisque la liste de Mme Michaux-Chevry ( avocate de profession) n’a progressé que de 9,21% au second tour, alors que celle de son adversaire PS a enregistré un gain en voix de 34,62%.
Mme Michaux-Chevry a été élue pour la première fois en 1976, comme conseillère générale, avec l’étiquette du PS. Elle a rejoint le giscardisme en 1981, avant de se rapprocher du RPR en 1986.
Enfin, depuis 1990, son nom apparaît régulièrement. Elle collectionne les mises en examen dans des affaires de corruption. Très peu se sont conclues par des condamnations. Et dans ce cas, la “dame de Pointe à Pitre” accusait magistrats et journalistes de ses déboires. Pour elle, elle était victime d’un acharnement judiciaire
Après douze années passées à la tête de la Région Guadeloupe, Lucette Michaux-Chevry cédera donc sa place vendredi, à Victorin Lurel qui arrive en tête dans vingt-quatre communes dont celles conduites par les trois députés de droite : Capesterre-Belle-Eau, de Joël Beaugendre, Le Moule 2, de Gabrielle Louis-Carabin, et les Abymes, d’Eric Jalton. Dans cette dernière, Victorin Lurel a bénéficié des voix du maire en place, Daniel Marsin, dont la liste n’avait réuni que 5,48% des suffrages, ce qui ne le permettait pas de se maintenir a deuxième tour, sauf en fusionnant avec une autre liste. Mais, cette fusion n’avait pas été possible, ce qui n’a pas empêché les électeurs abymiens de respecter les consignes de leur maire.

o Guyane : le socialiste Antoine Karam conserve la Région

La liste d’Antoine Karam (Parti socialiste guyanais) a obtenu 11.508 voix (37,68%), devant la liste de Georges Othily (FDG - Forces démocratiques de Guyane /WALWARI - mouvement de Christiane Taubira) qui, elle obtient 9. 526 voix (31,19%). La liste de Léon Bertrand (UMP) arrive en dernière place avec 9.506 voix (31,13%).
La liste PSG s’est dite favorable à l’évolution institutionnelle de la Guyane et il semble qu’elle ait bénéficié du report des voix des indépendantistes. Ceux-ci, pourtant, n’avaient pas donné de consigne de vote. Soutien également des Verts, qui ont officiellement préféré le PSG, à la liste de fusion FDG-Walwari.
Par ailleurs, l’absence de la tête de liste Walwari, Christiane Taubira sur la liste de fusion, semble avoir désorienté les électeurs de la députée qui se sont dispersés sur les trois listes en présence. L’UMP progresse encore au second tour dans l’intérieur du département mais reste très largement minoritaire dans la première circonscription (Cayenne et Macouria) où elle n’obtient que 16% des suffrages exprimés.
La participation a progressé de 8 points entre les deux tours avec un taux de 58,4%.

Martinique : victoire historique des indépendantistes d’Alfred Marie-Jeanne

La liste des patriotes martiniquais conduite par le président indépendantiste sortant Alfred Marie-Jeanne l’a très largement emporté
avec 53,76% des voix. Il a devancé la liste “Convergences Martiniquaises” de Madeleine de Grandmaison (30,61%) et celle des Forces Martiniquaises de Progrès de Miguel Laventure.
Avec 74.860 voix, la liste du Mouvement Indépendantiste Martiniquais et du Conseil National des Comités Populaires (CNCP) conduite par Alfred Marie-Jeanne enregistre en volume un score historique jamais atteint depuis les premières élections régionales en 1983.
Sur les 34 communes de Martinique, la liste indépendantiste arrive en tête dans 28 d’entre elles et quelle que soit la couleur politique de leur maires dont les consignes de vote n’ont pratiquement jamais été suivies.
Avec cette victoire, M. Marie-Jeanne pourra disposer d’une majorité absolue de 28 sièges sur les 41 que compte la Région Martinique.
Arrivée en deuxième position avec 42.631 voix, la liste de Madeleine de Grandmaison (PPM) qui avait fusionné pour le second tour avec la liste de l’Alliance pour le Pays Martinique de Pierre Samot (Bâtir) dispose de 9 sièges tandis que les FMP de Miguel Laventure n’obtient que 4 sièges avec 21.766 voix.

Élections cantonales

o Guadeloupe : la gauche toujours majoritaire

L’électorat guadeloupéen s’est livré dimanche à une chasse aux sortants, de gauche comme de droite, en envoyant dix-sept nouveaux élus siéger au conseil général de Guadeloupe, dont la majorité de gauche sort renforcée.
Le PS apparaît comme le principal bénéficiaire d’un scrutin où le choix de personnalités semble l’avoir emporté sur celui de l’appartenance politique. Ainsi, dans le canton Anse-Bertrand/Port-Louis, un indépendantiste sortant est battu par un autre indépendantiste appartenant à la même organisation.
La branche locale de l’UMP, le groupe “Objectif Guadeloupe”, structuré autour de Lucette Michaux-Chevry, est le principal perdant du scrutin : il n’enregistre aucun gain en sièges alors que quatre de ses élus sortants ont été battus.
Le président (Divers gauche) du conseil général, Jacques Gillot, qui a indiqué qu’il postulerait à un renouvellement de son mandat, ne devrait rencontrer aucune difficulté pour constituer, comme lors de sa précédente mandature, une "majorité de travail" dominée par la gauche.
Le nouveau conseil général compte 3 socialistes, 4 de la fédération guadeloupéenne du Parti socialiste, 18 divers gauche, 3 du Parti Communiste Guadeloupéen, 6 du Parti progressiste démocratique guadeloupéen, 1 sans étiquette, 1 régionaliste, 1 divers, 2 divers droite, 1 UDF et 3 UMP

o Martinique : la gauche gagne 2 sièges

Le conseil général de la Martinique a conforté sa majorité de gauche de deux sièges au détriment de la droite.
Sur les dix cantons restant à pourvoir, deux cantons détenus par les Forces Martiniquaises de Progrès (FMP) passent à gauche. Le canton du Lorrain voit l’arrivée d’un jeune élu divers gauche Justin Pamphile alors que le conseiller général sortant ne se représentait pas.
Figure emblématique de la droite martiniquaise, artisan déterminé du “non” à la consultation du 7 décembre sur la réforme institutionnelle, Miguel Laventure (FMP) perd le 3ème canton de Fort-de-France dont il était le conseiller général depuis 1985 au profit d’un jeune élu du Parti progressiste Martiniquais (PPM) Johnny Hajjar.
Si le PPM gagne un nouveau siège dans le 3ème canton de Fort-de-France, il perd en revanche le 4ème canton, détenu par Renaud de Grandmaison, au profit d’un candidat régionaliste, Noé Jean Malouda du Palima, qui dispose désormais de deux sièges au sein de l’assemblée départementale à l’instar du Modémas de Garcin Malsa, dont le candidat au Prêcheur, Marcellin Nadeau, a été élu dès le premier tour.
Le nouveau conseil général est ainsi composé : 1 extrême gauche, 2 parti socialiste, 16 divers gauche, 8 parti progressiste martiniquais, 2 régionaliste, 2 indépendantiste, 3 Bâtir, 1 force martiniquaise de progrès, 1 MDM, 2 divers droite, 6 UMP, 1 “Osons oser”.

Synthèse : Dominique Besson