Une famille de militants communistes agressée au Gol à Saint-Louis

Des galets qui volent et une enfant traumatisée par tant de violence

30 mars 2004

Dans le quartier du Gol, M. Gigan ne fait pas mystère de ses opinions politiques. Des affiches de Claude Hoarau sont placardées sur sa case, au rez-de-chaussée d’un immeuble. À quelques pas de là, une maison voisine est tapissée, elle, d’affiches de Cyrille Hamilcaro. Dans la nuit de dimanche à lundi, des partisans du maire de Saint-Louis sont venus à plusieurs voitures et, dans l’euphorie de leur victoire, ont copieusement caillassé la maison de la famille Gigan. Peu après 21 heures, un convoi de voitures est passé à proximité de la maison de Dominique Gigan. Après les insultes et les moucatages, ce sont les galets qui ont commencé à voler. La devanture de l’appartement est "chamboulée". La baie vitrée ne résiste pas à pareil traitement et vole en éclats. Le store, rapidement baissé ensuite, porte encore les traces d’impacts. À plusieurs reprises, dans la nuit, l’appartement sera ainsi caillassé.
Appelés à l’aide, les gendarmes, selon M. Gigan, mettent un certain temps à intervenir et lorsqu’ils arrivent, un galet atterrit sur leur véhicule. Selon M. Gigan, les militaires renvoient tout le monde dos à dos et estiment qu’il n’y a rien de grave. "Pourtan moin na in ti zanfan lé malade le kèr", explique Dominique Gigan. Terrorisée, prise de panique, le marmay devra être transporté aux urgences de Saint-Pierre où le pédiatre de garde délivre un certificat médical qui en dit long sur le choc psychologique subi par l’enfant. Le pire, c’est que pour emmener son enfant à l’hôpital, M. Gigan devra sortir "an misouk" par l’arrière de son appartement et aller chez une tante qui habite non loin de là pour attendre l’ambulance...
"La, zot la gagné, agarde a ou koman zot i lé. Si zot lavé perde minm, kosa zot noré fé don ?", se demande Dominique Gigan. Quand on sait que la semaine dernière, lors du défilé des partisans d’Yvon Bello, au Gol les Hauts, un partisan de Cyrille Hamilcaro n’avait pas hésité à sortir un fusil et à faire feu, on se le demande, en effet...

S.D.


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Témoignages - 80e année


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