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A Saint-André
6 mars 2008
De même que des observateurs de la vie politique polynésienne ont pu parler d’un « système Flosse », de même, il existe à La Réunion, à Saint-André plus précisément, un « système Virapoullé » - non que le sénateur-maire en soit l’inventeur, mais il est de loin, parmi tous les adeptes du clientélisme politique, celui qui l’a fait fonctionner à son profit avec le plus de constance. Voyage au cœur de la magouille saint-andréenne.
A l’approche d’un scrutin que le sénateur-maire sortant de Saint-André a, moins que les fois précédentes, l’assurance d’emporter, toutes les techniques susceptibles de servir à fausser l’expression populaire sont mobilisées.
L’élément le plus visible est l’établissement d’un nombre élevé de demandes de vote par procuration. « Saint-André est la commune de l’île où, par rapport à la population et au nombre de votants, il y a le plus de votes par procuration », nous a déclaré un habitant de Cambuston.
Selon une source policière, à l’approche de ce scrutin, environ 350 procurations ont été traitées par la Police et il y en aurait à peu près autant à la Gendarmerie. Il faut donc compter autour de 700 votes par procuration.
Le vote par procuration est une possibilité légale, mais la façon dont il est obtenu à Saint-André « n’est pas tout à fait légale », soutiennent, avec un demi sourire, des habitants qui savent auprès de quelles cibles les employés communaux vont les chercher. Il faut déjà constater qu’en période électorale, à Saint-André, les employés municipaux sont affectés prioritairement à ce type de collecte.
Il fut un temps - au cours d’une mandature qui dure depuis 36 ans - où certains fidèles du maire, et notamment une fidèle, aujourd’hui décédée, connaissait « toutes les maisons où il y avait un handicapé mental », se souvient un retraité de Saint-André.
Un ancien officier municipal, longtemps en poste à Saint-André et aujourd’hui colistier d’un opposant au maire, rappelle que « la démarche de procuration doit être une démarche volontaire, et motivée » et que les services de gendarmerie et de police - qui agissent comme délégués du juge - ont un contrôle à exercer. La personne doit être saine de corps et d’esprit, c’est-à-dire capable de répondre clairement aux questions posées : 1° M. ou Mme, avez-vous fait une demande de vote par procuration ? et 2° Qui est votre mandataire ? A l’époque où ce fonctionnaire municipal officiait à Saint-André, il se souvient que, la plupart du temps, à la première question, les gens ouvraient des yeux “carrés” et ils ne savaient que répondre à la deuxième...
Dans le passé, un autre cas avait fait la célébrité de Saint-André, au village du 3ème âge, une structure municipale, chemin Lagourgue. Tous ses pensionnaires votaient par procuration ! Ceux qui ont tenté de se soustraire à cette quasi obligation ont été menacés d’être jetés à la rue.
Compte tenu de ce qu’il a vu par le passé, l’ancien officier municipal pense pouvoir affirmer que, cette année encore, « la moitié des procurations sont des procurations volées, obtenues soit par le mensonge, soit par contrainte ou par la peur ».
Un autre élément fort du clientélisme est l’embauche de circonstance. Les municipalités partenaires de Saint-André au sein de la CIREST grognent beaucoup en ce moment devant les embauches faites par la Communauté de communes... que préside un certain Jean-Marie Virapoullé, lequel réserve la plupart de ces embauches saisonnières à la commune dirigée par son père.
Dans le Village du 3ème âge du chemin Lagourgue, là où se trouvent habituellement trois ou quatre stagiaires, on en a embauché 33... dont le contrat expire au 31 mars.
Ce que constatent aussi les témoins (impuissants) de ces embauches est qu’elles sont très ciblées : familles démunies, vivant dans la précarité et comptant un grand nombre d’électeurs...
On estime entre 1.000 et 1.500 personnes, disséminées dans la commune, la base du clientélisme de Jean-Paul Virapoullé. Souvent illettrés, ils comprennent peu de chose à la politique et constituent une clientèle “à vie”, facile à contenter. Ils suffisent à apporter au maire la “différence” qui assure à chaque fois sa réélection.
Les distributions de bons, de matériaux, font aussi partie de la panoplie des méthodes employées pour faire illusion en période électorale. Une rallonge de 300.000 euros votée au CCAS, fin 2007, permet de concentrer sur les quelques mois précédant l’élection une pluie d’aides sociales, ou l’achat de matériaux de construction - toujours commandés chez le même quincaillier, M. M... - pour un montant tournant, quel que soit le destinataire et ses besoins, autour de 1.500 euros.
Les Saint-andréens parlent en ce moment de politiciens qui « marchent avec des rouleaux d’argent dans les poches ». Il faut aussi noter que l’euro, en renchérissant tout, a également fait monter le coût des campagnes électorales. Là où un billet de 200 francs suffisait à endormir ou acheter une conscience, comment obtenir le même résultat avec 30 euros ? Le minimum est à 70 euros, d’après le “cours” saint-andréen.
A quoi reconnaît-on à Saint-André qu’une élection est proche ? Les boutik y connaissent une affluence tout à fait inhabituelle. Ce fait peut être vérifié par tout un chacun... et peut-être aussi ailleurs qu’à Saint-André. Mais pour les habitants de la ville, la différence est saisissante. Dans le quartier même le moins fréquenté, le plus excentré, la plus petite boutik attire - uniquement en période d’élection - un public d’aficionados qui... habituellement, n’ont pas les moyens d’y passer tout ce temps. A la base, on trouve un système “d’arrosage” auquel peuvent difficilement se soustraire des tenanciers qui, s’il leur prenait l’envie de résister, pourraient y perdre leur patente.
Ces quelques exemples n’épuisent pas l’arsenal des moyens mobilisés pour donner à ceux qui veulent bien se laisser endormir l’illusion d’une action municipale. La question est de savoir si, cette fois-ci, ils vont suffire à assurer la réélection d’un homme qui, après avoir mis au point un système de mainmise et de contrainte généralisée, s’est finalement laissé piéger par son fonctionnement.
à suivre...
P. David
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