Quels sont les projets des candidats ?

L’aménagement : un enjeu des élections

15 janvier 2008, par Manuel Marchal

Les équipes issues du scrutin de mars prochain auront la responsabilité de l’aménagement de leur collectivité territoriale. Quels sont les projets qui pourront être menés à bien dans le cadre du partenariat avec la Région, collectivité responsable de la réalisation du Schéma d’aménagement régional et de la planification économique ? C’est une question importante du débat.

Pour les équipes qui seront élues en mars prochain, il est une certitude : au cours de leur mandat, le visage de leur collectivité changera radicalement. C’est la conséquence de l’accroissement démographique de La Réunion.
Il est donc important que les candidats aux responsabilités fassent connaître dès maintenant quels sont leurs projets dans ce domaine. La population doit être informée, et elle doit savoir si ces propositions pourront aboutir.
Parmi les défis à relever lors de ce prochain mandat : l’augmentation du parc automobile. Depuis plusieurs années, 30.000 véhicules sont importés annuellement. Si ce rythme se maintient, 180.000 voitures seront donc importées au cours des six prochaines années.
Chacun est confronté quotidiennement aux difficultés de circulation. Et il suffit d’un incident survenu sur une route importante pour totalement paralyser La Réunion. Au cours des prochaines années, la situation sera encore plus tendue. Face à la perspective de plus de 500.000 véhicules à La Réunion, la Région a lancé le projet du tram-train. Il sera mis en service dans moins de six ans, et les travaux de son extension vers l’Est et le Sud doivent commencer au terme de la livraison de la première tranche entre Saint-Paul et Sainte-Marie. Capable d’assurer le transport simultané de plusieurs centaines de personnes à des fréquences élevées, le tram-train est l’axe de développement de la mobilité intérieure pour une île qui comptera un million d’habitants dans moins de vingt ans, sur un territoire exigu.
Les candidats aux responsabilités doivent répondre à deux types de questions.
Tout d’abord, quel est le projet de ceux qui refusent le tram-train ? Quel moyen de transport plus performant et plus écologique ont-ils à proposer ?
L’autre interrogation concerne les moyens qui seront mis en œuvre pour articuler le tram-train avec les autres modes de déplacement.

Se libérer des embouteillages

En effet, aux heures de pointes, le tram-train débarquera 500 voyageurs toutes les trois minutes. Il est donc important que la population connaisse quels sont les projets des différents candidats pour développer les réseaux de transports collectifs destinés à assurer les correspondances vers les écarts et les zones d’activités économiques. Les citoyens doivent aussi savoir où se situeront les parkings relais où ils pourront stationner leurs véhicules avant de monter dans le tram-train. C’est dès maintenant que doivent être proposées les emprises foncières pour ce type d’équipement.
Tout cela participera au succès de ce nouveau mode de transport, et permettra à La Réunion d’avancer vers une des conditions de son développement durable : se libérer des embouteillages.
L’exemple du tram-train est loin d’être isolé. Il montre combien il est important de connaître les intentions des candidats sur le partenariat qu’ils veulent proposer à la Région. Les futurs responsables de l’aménagement des communes ont la possibilité de contribuer de manière décisive à la réussite de projets d’intérêt général pour notre île. Ils doivent donc informer dès maintenant la population de leurs projets.

Manuel Marchal


Quand une décision pénalise l’intérêt général du Sud

Accueillant une grande partie de la population de La Réunion, la micro-région Sud bénéficie du partenariat de la Région et des communes sur plusieurs grands projets. C’est tout d’abord la reconstruction du pont de la rivière Saint-Étienne. Ce sont également la déviation de Grands-Bois et la pénétrante de Saint-Joseph. À la livraison de ces chantiers, la qualité de vie des populations riveraines sera améliorée. Ces travaux profiteront également à toute la micro-région, car une meilleure fluidité de circulation permettra d’éviter les pertes de temps dues aux embouteillages. Un transporteur pourra par exemple effectuer davantage de rotations en une seule journée.
Un projet de grande envergure est prévu depuis dix ans dans le Sud. C’est la rocade du Tampon. Dix années d’études et la déclaration d’utilité publique rendait possible d’ici quelques années la modernisation de la route nationale reliant l’Est au Sud, tout en garantissant aux 70.000 habitants du Tampon d’être libéré des embouteillages. 100 millions d’euros ont d’ailleurs été budgétisés par la Région.
Mais une décision prise par un élu, responsable de l’aménagement du territoire de sa commune, remet tout en cause. Son refus de la rocade repousse de plus de dix ans la modernisation de la RN3 dans la commune du Tampon. Pendant ces dix années, 300.000 véhicules seront importés à La Réunion, et la commune du Tampon verra sa population continuer à augmenter. Ce qui veut dire que pour tous les habitants du Sud, il faudra chaque année davantage de temps pour relier Saint-Pierre à Saint-Benoît. Tandis que les Tamponnais verront dans le même temps les embouteillages s’amplifier. Sans compter que le Sud pouvait dès maintenant avoir droit à un investissement de 100 millions d’euros, susceptible de créer des centaines d’emplois.
Cet exemple rappelle l’importance décisions prises par les élus responsables de l’aménagement du territoire à l’échelon local, et souligne le prix considérable que peuvent payer les citoyens quand l’intérêt particulier prend le pas sur l’intérêt général.

Les atouts de La Réunion

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