Cantonales à Saint-Paul

L’union, pour sortir de l’immobilisme

28 janvier 2008

Dans le 2ème canton de Saint-Paul (La Plaine/Bois de Nèfles), l’union dès le premiere tour autour de Patric Boitard (PCR) et Laurence Lougnon (PS) va chercher à « amplifier la victoire de la liste menée par Huguette Bello aux municipales », sans cumul des mandats.

Patric Boitard (sans k, selon l’état civil de l’époque), originaire du Hangar - un lieu dit du canton - se présente pour la deuxième fois dans le pays qui l’a vu grandir. Il avait dépassé 34% des suffrages en 2001 et revient pour faire voir aux habitants du canton les effets de l’inaction de celui qui a été élu. L’UMP Cyrille Melchior, 2ème adjoint au maire de Saint-Paul et 1er vice-président du Conseil général « a cumulé les pouvoirs et produit peu d’effet », constate l’opposant en notant sévèrement « l’immobilisme et la dégradation des conditions de vie des habitants sous plusieurs aspects ».
Patric Boitard a pour suppléante la socialiste Laurence Lougnon, 34 ans, pour une synergie avec la politique municipale - que beaucoup à Saint-Paul espèrent voir changer - sans cumul des mandats.
Dans le collimateur des opposants : l’absence d’anticipation dans l’aménagement du canton, qu’il s’agisse de la politique des routes départementales et des déplacements ou de la politique économique et sociale. « Le nombre d’automobiles croît à grande vitesse, dans ce canton comme partout, et rien n’a été pensé. Aujourd’hui, la RD principale est mal calibrée ; elle n’est plus sécurisée, et l’absence de politique d’aménagement des radiers et des ravines ajoute à l’insécurité », expose Patric Boitard.

Sur le plan économique, l’UMP - qui truste tous les postes de décision politique à Saint-Paul - n’a rien fait, poursuit-il, pour corriger les déséquilibres entre la zone de Savanna et les Hauts. « A l’époque, les privés ont anticipé en installant une grande surface à Savanna ; mais qu’ont fait les élus depuis pour rééquilibrer le développement de ce canton ? », demande le candidat d’union.
Selon lui, particulièrement dans ce secteur qui est un lieu de passage de nombreuses randonnées vers Mafate, il serait possible de développer des micro-projets d’activités artisanales. Ses priorités ? Les déplacements et l’amélioration des transports publics dans un canton dont tous les secteurs ne sont pas bien desservis ; une dynamique de développement durable ; l’éducation, la formation et l’insertion.

« Donner une voix aux plus démunis »

Un autre secteur où le manque d’anticipation fait des ravages est celui de la petite enfance. « On ne compte que 100 places de crèche municipales à Saint-Paul, grâce à l’effort des privés. Or, Saint-Paul a 5 conseillers généraux, et la petite enfance est au plus bas », a ajouté Huguette Bello, venue soutenir les 2 jeunes candidats.
Celle qui va mener la bataille politique contre le maire sortant, l’UMP Alain Bénard, a dénoncé plusieurs dérives, les unes découlant de carences de la politique du Département, les autres spécifiques à Saint-Paul - comme ces “fiches de contact” que le maire fait porter aux électeurs par le personnel municipal pendant ses heures de travail - ou encore l’ouverture de nouveaux bureaux de vote : 5 dans le 2ème canton, où le nombre des bureaux est porté à 24, tandis que 17 bureaux supplémentaires ont été ouverts sur l’ensemble de la commune. « Saint-Paul compte plus de bureaux de vote que Saint-Denis aujourd’hui », a signalé Huguette Bello. Pour 50.000 habitants en moins... bizarre, bizarre.
Après les carences budgétaires dans la politique de la famille et de l’enfance, Huguette Bello s’en est pris en des termes très vifs aux « contrôles et inventaires » que la CAF fait effectuer dans les milieux les plus modestes. « C’est humiliant pour des familles allocataires qui vivent avec 470 euros », a ajouté la députée, candidate aux Municipales, en menaçant d’une saisine de la Cour européenne de justice, pour discrimination envers les plus démunis.
Les retards, pour cause de manque d’anticipation, portent aussi sur la construction des collèges, la réhabilitation de l’habitat par le PACT, et le logement social.
La députée a également dénoncé « la politique de l’emploi des élus du Conseil général, qui passent des contrats électoraux de 6 mois, alors que 1.200 familles sont frappées par la suppression des emplois aidés ».
Contre ces différents aspects qualifiés globalement de « politique féodale » sous la houlette d’un maire « qui prend les Saint-paulois pour ses vassaux », les candidats d’union - tant pour les cantons que l’élection municipale - appellent l’ensemble des Saint-paulois à « donner une voix aux plus démunis ».

P. David

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