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Un secteur de l’économie à part entière
18 mars 2004
Quelle que soit la vitalité du secteur de l’économie concurrentielle, cela ne suffira pas, dans l’immédiat, à faire face aux besoins en terme d’emplois. Pour l’Alliance, les choses sont claires : « la revendication d’une effort plus conséquent de l’État doit être permanente pour une implication financière à la hauteur des besoins en faveur des emplois du secteur public d’une part, et des emplois d’utilité sociale dans l’économie alternative d’autre part, au double motif de sa responsabilité constitutionnelle et de la cohésion sociale ».
Une évidence s’impose, toutefois : ces emplois dits aidés, portés par les collectivités locales, et par les associations, reposent sur l’intervention massive et indispensable de crédits publics issus de la solidarité nationale. Il n’est pas question de démagogie, mais de réalisme : le volume d’emplois dits aidés, qui constituent le moteur de l’économie solidaire, est tributaire du maintien de la contribution de l’État, les collectivités locales ne devant intervenant seulement en complément. Aucun développement de ce secteur n’est possible sans l’engagement de l’État. Et celui-ci se désengage.
Exemple : la suppression du dispositif emplois-jeunes. Paul Vergès avait demandé sa prolongation sur 15 ans, lors de la discussion sur la loi programme. Réponse de la ministre : non, le gouvernement cherche des solutions pour les jeunes en fin de contrat. On voit le résultat : des milliers de jeunes sont au bord du chemin (voir notre édition du 12 mars).
Deuxième exemple de ce désengagement : le refus de Brigitte Girardin de créer un « fonds destiné à consolider et à développer le secteur de l’économie solidaire ». Réponse ministérielle : « Avis défavorable pour les raisons budgétaires ».
Il faudra donc continuer à se battre pour obtenir de l’État qu’il endosse toute sa responsabilité. Et dans le même temps, à La Réunion, pour que ce secteur soit réellement aidé, on peut envisager la création d’une agence de l’économie alternative, regroupant l’ensemble des partenaires et des financeurs.
Tout comme on peut envisager la création d’une caisse solidaire, qui travaille sur la diversification des sources de financements.
Il est tout aussi impératif de sortir la gestion des emplois dit aidés de l’emprise des élus, principalement des maires. Ils sont souvent à l’origine de nombreuses dérives. Un nouveau système de répartition et de suivi des emplois aidés est à imaginer. Il peut, au niveau des quartiers s’appuyer sur le réseau des associations et contribuer à mieux responsabiliser les citoyens.
De nombreux responsables politiques réunionnais évoquent l’économie alternative comme une solution à la crise du chômage. Mais, ils le conçoivent encore comme un marche-pied vers l’économie marchande, une passerelle offerte au monde des exclus pour s’insérer dans ce secteur d’activités. Peut-être mais il semble qu’il faille considérer l’économie solidaire comme une secteur d’activité à construire, comme une économie à développer et à mettre au service du développement réunionnais. Tant sur le plan social, celui de l’aide à la personne, que sur le plan environnemental. Mais on peut aussi envisager l’extension de l’économie solidaire dans les secteurs des loisirs et des sports...
Les emplois aidés et avec eux l’économie solidaire, correspondent à une forme nouvelle d’organisation de la société réunionnaise. La solution que pourrait adoptée notre pays pourrait être, sans prétention aucune un modèle pour nos voisins où existe un secteur de l’économie informelle fort développée.
Dossier : Dominique Besson
Pierre Méhaignerie : « Dommage que le sale boulot n’ait pas été fait par nos prédécesseurs »...!
Dans un entretien accordé au journal “Le Monde”*, Pierre Méhaignerie (UMP), président de la commission des finances, pressenti pour être le prochain ministre des Finances après les élections régionales, critique les lenteurs du Gouvernement dans la mise en œuvre des réformes ultra-libérales. Il demande à Jean-Pierre Raffarin d’agir vite et sans tenir compte de la protestation des citoyens. Extraits.
• Que doit faire le gouvernement face à l’état des finances publiques ?
- « [...] Lors de la période de forte croissance qui a culminé en 2000-2001, [...] La France avait à cette époque 1,5% de déficit, aujourd’hui elle est à 4% ; les Pays-Bas, qui étaient à zéro, sont maintenant à 3%. Deuxième remarque, le creusement du déficit ne s’explique pas par l’évolution des dépenses de l’Etat, qui ont été stabilisées, mais par des dépenses de Sécurité sociale et d’assurance-chômage ».
« [...] L’Etat a dépensé en prestations sociales (... couverture maladie universelle, allocation parent isolé, allocation pour adulte handicapé, revenu minimum d’insertion) 11,24 milliards d’euros en 2003 contre 10,3 milliards en 2001. De plus, les dépenses sociales des départements ont progressé de plus de 15 % en deux ans. Celles des organismes de Sécurité sociale sont passées de 297 milliards d’euros en 2001 à 332 milliards en 2003. [...] »
Et Pierre Méhaignerie ne se prive pas de lancer une pique en direction de Jean-Pierre Raffarin qu’il accuse, implicitement, de n’avoir pas su juguler le chômage : « Tous les pays d’Europe qui sont parvenus à ramener leur taux de chômage sous les 5%** ont, sans exception, réussi à maîtriser leurs dépenses publiques et sociales. Ils ont fait les réformes de structure (retraite, assurance-maladie, amélioration de l’efficacité de l’Etat) que la France n’a pas encore faites ou qu’elle vient juste d’engager. Un dirigeant social-démocrate allemand déclarait dernièrement : "Dommage que le sale boulot n’ait pas été fait par nos prédécesseurs." Nous pourrions dire la même chose ! [...] L’Etat a besoin d’être repensé et réorganisé ».
Et aussitôt, Pierre Méhaignerie désigne la cible principale : « Il faut donner de la souplesse au statut de la fonction publique ». En langage de Madame et Monsieur Toulemonde, cela signifie qu’il faut remettre en cause tout le statut de la Fonction publique avec pour conséquence de précariser les serviteurs de l’État et de les faire trimer toujours plus avec toujours moins de moyens matériels et humains.
Et Pierre Méhaignerie enfonce le clou : selon lui, la remise en cause de la Fonction publique : « C’est la condition du retour au plein emploi et à une croissance supérieure à celle de la moyenne des pays de l’OCDE, comme c’était le cas avant 1978 ».
Sous cette phrase en apparence anodine, se cache l’une des plus violentes attaques contre le service public français, dont le monde entier reconnaît qu’en dépit d’imperfections à revoir, il est l’un des plus performants du monde.
Et Pierre Méhaignerie continue en exhortant Jean-Pierre Raffarin à ne tenir aucun compte de la colère et de la révolte qui se manifeste dans tous les secteurs : « Je reconnais - dit-il - que ce sera difficile et qu’il y aura beaucoup de défilés, mais il faudra tenir avec courage ».
En clair, cela veut dire : Raffarin, mon cher ami, continuez donc la casse sociale, n’écoutez pas ceux qui souffrent, avancez encore plus vite à marche forcée.
Après de telles déclarations, on imagine très bien ce qui attend les agents des services publics : précarité, appauvrissement, perte du statut, bref une régression sociale sans précédent depuis la Libération de la France du joug nazi. Dimanche 21 mars, chaque Réunionnaise et chaque Réunionnais, au moment de voter, devra se dire que s’il n’utilise pas son bulletin pour “caler” la politique de Raffarin, les années à venir seront pires que celles que nous venons de connaître.
C’est donc à chacun de prendre ses responsabilités pour mettre un terme à cette politique désastreuse.
D’autant que, pour conclure son entretien, Pierre Méhaignerie n’hésite pas à prendre en exemple la façon dont Jean-Pierre Raffarin a réglé le problème des retraites.
Pour Pierre Méhaignerie, le nouveau « système des retraites constitue un bon exemple ».
Ça fait réfléchir, non ?
Mark Alem
* “Le Monde” daté du 16 mars 2004.
** En France, le taux de chômage flirte avec les 10%.
La dette française atteint 114% du PIB au premier trimestre, soit près de 48.800 euros par Français. De fait, des crédits initialement prévus « ne (…)
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