Elections municipales et cantonales à Saint-André

La victoire historique d’Eric Fruteau

17 mars 2008, par Edith Poulbassia

Avec 58,30% des voix, Eric Fruteau est élu maire de Saint-André. La tendance de dimanche dernier n’a fait que se confirmer, sans surprise, si ce n’est cette large majorité attribuée au candidat du rassemblement. Soit 10 points de plus que dimanche dernier. Les abstentionnistes du premier tour ont pesé lourd dans la balance. Une page de l’histoire de Saint-André s’est véritablement tournée hier.

Emotion contenue jusqu’à la fin. L’ambiance était moins tendue que dimanche dernier à la permanence de Terre-Rouge. Peu après la fermeture des bureaux, Eric Fruteau déclarait, « on va partir, préparez-vous, nous allons défiler ce soir ». Sourires des militants, plaisanteries, le stress était au placard ou presque. A 19 h00 pour les premières centaines, 30 bureaux sur 32 donnent 58% à Eric Fruteau. Au même moment, on apprend que Jean-Paul Virapoullé va annoncer sa défaite à la radio. Dehors, les militants s’amassent, les applaudissements fusent devant l’annonce des résultats à la télévision. « Eric mène à la victoire », « nos aventuriers ont gagné », « Virapoullé dehors », entend-on. De son côté, Eric Fruteau reçoit déjà des appels de félicitations. Les dés sont jetés. Mais Eric Fruteau garde son calme, « on suit les urnes », demande-t-il à ses militants.
Un peu avant 21 heures, les résultats définitifs s’affichent sur le tableau. Eric Fruteau et ses colistiers laissent enfin la joie s’exprimer. Dehors, c’est l’effervescence. Georgette, militante depuis toujours, n’en croit pas ses oreilles. « J’attends ça depuis 1983. Je me souviens de Laurent Vergès et du combat qu’il a mené. Aujourd’hui, c’est encore un jeune qui arrive à faire face à Virapoullé », nous déclare-t-elle. Comme elle, des centaines de militants et sympathisants ont envahi la permanence pour écouter le discours d’Eric Fruteau avant de se rendre à la mairie. Tout un symbole.

Edith Poulbassia


Robert Nativel, élu conseiller général du 3ème canton

Une satisfaction partagée après des années de militantisme

Robert Nativel était sur la liste de Claude Hoarau pour les élections municipales de 1975 et 2001. Cette fois, il briguait le mandat de conseiller général dans le 3ème canton de Saint-André. En ballottage défavorable face au conseiller général sortant Jean-Marie Virapoullé, il l’emporte avec 3579 voix contre 3079. Sa première réaction, nous confie-t-il, est « un sentiment de satisfaction après de longues années de militantisme ».
Sa première pensée va naturellement à son père, Edelbert Nativel élu maire de Saint-André en 1969. Robert Nativel nous raconte, il avait alors 12 ans et se trouvait sur le parvis de la mairie : « en 1972, Virapoullé est élu sur la liste de mon père. Avec l’aide de la préfecture, il trahit mon père. Alors qu’il est malade, on le force à signer un document pour qu’il cède sa place. Cela fait 37 ans que moi et ma famille nous attendons cette victoire. C’est un moment historique pour Saint-André et pour La Réunion. »
Cette victoire n’était pas gagnée d’avance pour Robert Nativel : « Jean-Marie Virapoullé est président de la Cirest, 4ème adjoint au maire, conseiller général. Mais ce qui a fait la différence, c’est le travail de terrain mené avec ma suppléante Joëlle Patiram. Nous avons aussi bénéficié du soutien de vrais socialistes, notamment de la famille Lao-Yip-Sen à la Rivière du Mât. Depuis 2004 nous préparons cette victoire. Le travail a porté ses fruits ».
Cette victoire, Robert Nativel l’a dédiée aux anciens militants qui ont mené 40 ans de lutte à Saint-André.

EP


Eric Fruteau, élu maire de Saint-André

« Saint-André sur les rails de la démocratie et du développement durable »

L’émotion était grande pour Eric Fruteau. Une émotion contenue durant toute la campagne électorale et qui s’est laissée exprimer hier soir avec les résultats définitifs. Des larmes de joie, mais les mots restent sobres. « C’est une satisfaction. Nous assistons à la libération de Saint-André après 37 ans ». Eric Fruteau a tenu à remercier avec tous les électeurs qui lui ont fait confiance. « Je vais travailler avec eux pour Saint-André, sur la voie de la démocratie et du développement ».
Lui aussi a une pensée particulière pour ses parents et pour tous ceux qui se sont battus sans laisser de trace. Il a ainsi cité Harry Payet, ancien maire de Sainte-Rose et militant à Saint-André. « Aujourd’hui, nous allons tirer la population vers le haut », a-t-il insisté. « La population a émis un souhait, celui du renouvellement et du changement. Nous avons mené ce deuxième tour avec la même méthode saine, avec l’honnêteté, l’intégrité, le respect de la parole donnée. La population s’est reconnue dans ces valeurs ».
Il l’a répété, il s’engage à dire la vérité aux Saint-Andréens, à rencontrer le personnel communal pour le rassurer. « On fera de Saint-André une ville agréable où il fait bon vivre ». Car c’est au nom de toute une équipe qu’Eric Fruteau s’est exprimé hier soir. L’équipe Saint-André libérée, unie, rassemblée va mettre la ville sur les rails de la démocratie et du développement durable tout en respectant les adversaires politiques. Et Eric Fruteau espère que d’autres jeunes viendront travailler pour l’avenir de Saint-André.
Il invite tous les Saint-Andréens à s’unir. Et c’est dans la réconciliation qu’il veut travailler. Sur son attitude future face à Jean-Paul Virapoullé, grand perdant de ces Municipales, il affirme : « Nous avons toujours respecté l’homme. Nous resterons fidèles à nos convictions ».
Et il conclut : « cette fin de campagne a été très difficile car on ne nous a pas ménagé. Les militants méritent cette victoire car ils nous ont soutenu malgré les circonstances ».

EP

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