Cantonales et municipales à Saint-Denis

Le MRA pour une liste unique de gauche

1er octobre 2007, par Edith Poulbassia

Gilbert Annette, Michel Tamaya ont déjà annoncé leur candidature aux élections municipales et cantonales de Saint-Denis. On s’attendait à ce que Alain Armand leur emboîte le pas. Erreur. Le leader du MRA (Mouvement la Réunion Autrement) est plutôt favorable au rassemblement des forces de progrès. Le MRA a pris l’initiative d’un protocole d’accord, qu’il soumettra aux partis de l’Alliance et aux autres. « Michel Tamaya et Gilbert Annette ont opté pour la même stratégie. Chacun se trouve mieux placé pour gagner. Ils ont aussi rassemblé quelques membres du MRA, des gens de qualité certes, mais je ne pense pas que ce soit la bonne stratégie. Nous voulons constituer une liste unique Annette-Tamaya-Armand, une liste ouverte qui ne se limite pas à ces trois forces, mais qui rassemble les forces de gauche ainsi que les potentialités de la société civile », explique Alain Armand. Pour lui, chacun peut apporter sa part de légitimité au sein du rassemblement, se positionner en fonction de ses compétences pour la commune, le département, la Cinor. « Je ne veux pas forcément être tête de liste, il faudra tenir compte de l’ensemble des données, de la demande qui émane du terrain pour choisir », poursuit Alain Armand. Le rassemblement est aussi inséparable d’un projet commun. « Il ne s’agit pas seulement de refuser en bloc le bilan du maire sortant, car il n’est pas négatif en tout point. Mais de proposer un projet qui soit meilleur ». En cas de refus, le MRA est cependant prêt pour les élections, les 7 candidats pour les 7 cantons sont désignés, une liste est arrêtée.

Faire barrage à la politique libérale

Pour le RMA, le rassemblement est d’autant plus nécessaire que le contexte politique est grave. « Le gouvernement mène une politique de plus en plus libérale, avec des cadeaux fiscaux pour les plus riches et il laisse les plus démunis sur le carreau. » Certes, le gouvernement prévoit des mesures spécifiques pour La Réunion, mais le MRA reste sceptique. « La loi-programme est loin d’être la solution pour les dix ans à venir. L’État propose un allègement des charges sociales et la défiscalisation sans l’assurance que ce soit un levier pour la création d’emplois et pour muscler les entreprises. Ce n’est qu’un réaménagement des mesures existantes, au risque que cette loi-programme soit en dessous de ce qui a été fait précédemment ». Alain Armand constate qu’au-delà de cette loi, le volet social a été oublié. Le nombre d’emplois aidés n’a cessé de diminuer, sans apporter de véritable réponse au chômage, autres que les emplois précaires. « Ces emplois vont peut-être soulager quelques maires par rapport à la pression sociale, mais ils ne seront pas efficaces ». Quant à la défiscalisation pour le logement social, le MRA souligne qu’elle imposera aux communes un effort d’aménagement du territoire, que ce soit les transports, l’électricité, l’assainissement. Et la question des moyens n’a pas été abordée.

Edith Poulbassia


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