La Possession

Le PS coupé en deux

14 février 2008

Les militants socialistes favorables à la liste d’Union conduite par Roland Robert (PCR) alertent les électeurs de La Possession sur le risque de dispersion des voix, au moment où PS et PCR ont cherché à faire autant de listes d’union que possible, face à l’urgence sociale.

Les socialistes Jean-Hugues Savigny, Ghislaine Fortuné, Régine Ahmod Ali-Payet et Hugues Payet ont voulu, hier, dans une conférence de presse, alerter les habitants de La Possession sur la situation politique dans leur commune, et plus précisément dans leur formation. En effet, en dépit de l’entente passée entre la fédération socialiste et le PCR pour réaliser une liste d’union et conforter ensemble leurs positions, dans ces Municipales et Cantonales, la section socialiste possessionnaise vit un schisme.

Rolland Lallemand, entré en politique dans cette commune en 1995, a annoncé le 10 janvier une liste socialiste séparée pour laquelle il aurait une investiture de la fédération socialiste « à titre provisoire », sous certaines conditions (pas d’alliance contre nature, etc...). De leur côté, les conseillers municipaux sortants - élus en 2001 sur une liste séparée, puisqu’il n’y avait pas eu alors de liste commune, conséquence des déchirements à gauche sur la “bidep” - plaident pour la formation en 2008 d’une liste d’union conduite par Roland Robert.

Ces socialistes unitaires veulent faire voir à leurs concitoyens « l’inutilité de voter pour Rolland Lallemand », s’il maintient sa liste, et de faire le tri entre « les socialistes investis » et « les socialistes légitimes »... « comme ils l’ont déjà fait au referendum de 2005 », ajoute Jean-Hugues Savigny. « Avoir le permis de conduire (une liste) n’empêche pas de “faire le gazé” », continue l’élu socialiste sortant.

Le rapport de force électoral dans cette commune, dont l’électorat n’a cessé de croître (571 voix socialistes en 2007, pour 3.792 au PCR) incite une grande partie de la section - dont le secrétaire est Jean-Hugues Savigny - à appuyer un choix politique présentant un front social plus fort et plus uni, dans le droit fil de l’union recherchée et réalisée à Saint-Paul, Saint-Benoît, Saint-Pierre et Saint-Louis. « Les suffrages en notre faveur bénéficieront évidemment au bonus majoritaire dans ce genre de scrutin, puisqu’il faut 5,8% des voix pour obtenir un siège d’opposition et 2,2% des voix pour un siège de la majorité. Porter les suffrages socialistes sur la liste de Roland Robert (le maire sortant - Ndlr), c’est assurer aux socialistes une représentation de 5 sièges majoritaires, avec 2 délégations, et donc de 5 grands électeurs », poursuivent les socialistes “unitaires”.

Ces derniers constatent une volonté du maire sortant, sur des informations encore à confirmer - puisque la liste finale n’est pas officielle -, mais persistantes, de renouveler profondément son équipe en faisant appel à des hommes et à des femmes nouveaux.

Cette volonté de renouvellement, allié à un bilan municipal qu’ils jugent « très satisfaisant », a convaincu ces membres de la section socialiste d’appuyer la candidature du maire sortant plutôt que celle d’un homme, certes issu de leurs rangs, mais « politiquement peu crédible ». Ils demandent à leurs concitoyens de bien peser leur vote et de ne pas le perdre.

P. David


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