Débat sur Radio-Réunion

Les candidats de l’Alliance à l’écoute des jeunes : priorité à la création d’emplois

17 mars 2004

Lundi soir, trois candidats de la liste de l’Alliance aux élections régionales du 21 mars prochain ont débattu avec un groupe de jeunes sur les ondes de Radio-Réunion pendant quarante minutes. Maya Césari, Alain Armand et Jocelyne Lauret ont répondu aux différentes questions de leurs interlocuteurs, qui étaient d’opinions très diverses.

C’est ainsi qu’un premier jeune regrettait - à la suite de la journaliste de RFO, pourtant informée (voir encadré) - l’absence de Paul Vergès à ce débat. Il lui était répondu que celui qui conduit la liste ne pouvait malheureusement être présent dans le studio puisqu’il devait se rendre au même moment à un meeting à Saint-André. Un meeting prévu de longue date, et le seul qu’il tenait dans cette ville durant cette campagne.

On lui répondait également que dans l’équipe de l’Alliance, on se refuse à personnaliser les problèmes et que Paul Vergès a notamment pour principe de déléguer énormément les responsabilités en faisant participer tous les élus - y compris ceux de l’opposition - à la recherche des meilleurs moyens pour faire avancer La Réunion.

Faire de La Réunion un pôle d’excellence

Maya Césari, maître de conférence à l’université de La Réunion, chercheuse en biologie moléculaire sur les causes du diabète, est interrogée par la journaliste Claudette Desmurger sur un des grands projets de l’Alliance, que la Région a commencé à mettre en œuvre au cours de la mandature 1998 - 2004 : faire de La Réunion un pôle d’excellence dans le cadre d’un espace commun de recherche dans l’océan Indien. La candidate souligne que tout sera fait, en effet, pour monter des plates-formes de haute technologie dans notre région et pour développer les réseaux entre les chercheurs.

Elle ajoute toutefois que ce projet devra être largement soutenu par les Réunionnais quand on voit à quel point le gouvernement Raffarin se désengage de ce secteur, qui est d’abord une compétence de l’État.

Alain Armand abondait dans ce sens et Jocelyne Lauret ajoutait que le défi sera d’autant plus difficile à relever que le type de décentralisation mis en place par ce gouvernement va aggraver l’ensemble des problèmes auxquels seront confrontées les collectivités réunionnaises.

Un bilan positif de la Région pour l’emploi

On en vient ensuite à ce qui constitue une priorité pour l’Alliance : la création d’emplois. Un jeune souligne les difficultés pour les jeunes réunionnais d’accéder aux emplois créés dans le pays ou pour créer des entreprises.
Alain Armand expose quelques pistes de solutions défendues par la liste, comme la reprise de cette proposition du Mouvement Jeunesse 2004 de créer un Observatoire de l’emploi, la nécessité de développer l’aide bancaire aux jeunes investisseurs comme a commencé à le faire la SOFARIS, créée par la Région. Il évoque également le projet de développer la reconquête du marché intérieur par les produits pays.

Jocelyne Lauret rappelle comment au cours des six années passées, la politique de la Région (aides à la création d’entreprises, réhabilitation de 400 écoles etc…) a contribué - avec d’autres partenaires comme l’État - à faire baisser le taux de chômage de 37,2% à 31%. Elle explique également que la volonté politique de l’Alliance est d’amplifier ses efforts dans ce sens en favorisant la création d’emploi pérennes, entre autres par la mise en œuvre de grands chantiers (travaux routiers, développement des énergies renouvelables…).

L’État se désengage de l’emploi

Mais on ne soulignera jamais assez que l’emploi est avant tout une compétence de l’État et que la collectivité régionale n’a pas les pouvoirs politiques ni les moyens financiers de répondre aux besoins de l’augmentation importance de la population active qui va se présenter sur le marché du travail.

Or, depuis deux ans, l’État se désengage également de cette responsabilité, en diminuant notamment sa contribution aux emplois dits aidés (CEJ, CES, CIA etc…). « De nombreuses propositions faites par la Région au gouvernement Raffarin pour des créations d’emplois pérennes sont restées sans suite », affirme Jocelyne Lauret.

« De plus en plus, ajoute Alain Armand, l’État nous dit : "débrouillez-vous" et supprime les emplois dits aidés ».

Un jeune répond en substance : oui, mais l’État crée le RMA. Une jeune fille lui réplique que le RMA est un piège et que c’est une fausse solution au problème de l’emploi.

Jocelyne Lauret renchérit en affirmant que « le RMA est un nouveau dispositif de précarité ». Elle cite une autre piste de l’Alliance pour créer de vrais emplois pérennes par la création d’entreprises dans le cadre de la coopération avec la Chine, qui veut conquérir des marchés européens à partir de La Réunion.

Une liste à l’image de la société réunionnaise

Les derniers échanges porteront sur la politique culturelle de la Région. Un jeune regrette que la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise (MCUR) n’ait pas encore été réalisée.

Jocelyne Lauret explique que ce projet, comme tout projet public, a besoin de délais relativement longs pour être mis en œuvre notamment en raison des études nécessaires et du débat très large et approfondi voulu par la Région pour que l’ensemble des Réunionnais s’approprient cet outil.

La vice-présidente de la Région explique également que la MCUR permettra de rendre hommage à tous nos ancêtres et de valoriser nos cultures diverses en favorisant l’unité du peuple réunionnais, le partage de nos valeurs communes et la solidarité, la cohésion sociale.

Elle balaie également les faux procès sur le coût de ce projet et rappelle qu’il est financé notamment par le Ministère de la Culture et par l’Union européenne.
Un jeune lance pour finir que la liste de l’Alliance est « opaque » à ses yeux et lance une attaque personnelle contre Paul Vergès. Une autre jeune fille lui répond aussitôt que si beaucoup de Réunionnais soutiennent Paul Vergès, c’est précisément parce qu’ils connaissent qui il est et tout ce qu’il a déjà fait au cours de sa vie en faveur de La Réunion et des Réunionnais.

Alain Armand ajoute qu’« il n’y a pas plus transparent que l’Alliance » et que, « devant le danger dévastateur du gouvernement Raffarin, il est vital pour les Réunionnais de se rassembler autour d’un projet de développement durable. L’Alliance est la traduction de la volonté de toutes les tendances politiques à La Réunion de travailler ensemble pour la population, elle est à l’image de la société réunionnaise et répond à ses attentes ».

L. B.


RFO dans la campagne

Une question d’éducation

Dans un courrier des lecteurs (voir "Témoignages" d’hier), Georges Benne commente « la façon brusque, pour ne pas dire brutale, dont la journaliste de Télé-Réunion a interrompu l’autre soir Nadia Ramassamy pour lui signifier qu’elle était arrivée au terme de son intervention ». « Y aurait-il donc tout un apprentissage de l’éducation citoyenne à faire du côté de RFO ? » se demande-t-il.

Avant-hier, la liste de l’Alliance devait être face à des jeunes sur Radio-Réunion entre 18 heures 20 et 19 heures. Le secrétariat de Paul Vergès avait excusé ce dernier. Il avait expliqué à la journaliste animant l’émission que la tête de liste avait programmé depuis longtemps une réunion à Saint-André. C’était la seule rencontre qu’il devait tenir dans cette commune durant toute la campagne du premier tour.

Malgré ces explications, la journaliste a tenu à deux reprises - en début puis en fin d’émission - à s’interroger sur l’absence de Paul Vergès provoquant ainsi un débat qui n’avait pas lieu d’être. Sans doute est-ce une question « d’éducation citoyenne », comme l’écrit Georges Benne.

Le même soir, mais sur la télé, un candidat, ancien sénateur, affirme qu’en cas de victoire, celui qui conduit la liste de l’Alliance ne sera pas candidat au poste de président de la Région et qu’il sera remplacé par une autre personne. Il exige que l’on dise la vérité aux Réunionnais sur ce sujet. C’est un mensonge éhonté. La rédaction de Télé-Réunion n’a pas cru nécessaire d’appeler la liste de l’Alliance pour obtenir d’elle une réaction et une mise au point. Sur le plateau, la journaliste - en commentant à sa manière le mensonge de ce candidat - a contribué à lui donner du crédit.


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