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Rencontre avec les 47 candidats de l’Alliance
26 mars 2004
Nouveau thème dans la série d’interviewes croisées : les technologies de l’information et de la communication (TIC). “Témoignages” a questionné sur ce thème trois candidats sur la liste de l’Alliance pour les élections régionales. Guy Jarnac (Free Dom), Alain Séraphine (membre de la société civile) et Laurence Mailly (Mouvement républicain et citoyen) répondent à nos questions.
o Qu’est-ce qui dans la politique de la Région (1998-2004) vous a paru le plus important ?
Alain Séraphine : C’est une politique volontariste, dynamique, ambitieuse, qui n’a pas fait l’économie de la réflexion. C’est donc une stratégie de développement durable qui se traduit par des actions, des opérations, des dispositifs mis en place de manière coordonnée, consensuelle et réaliste tant dans les domaines de l’aménagement du territoire que de l’environnement, de la formation des hommes, de l’économie, ou de la culture, sans ignorer les répercussions positives de ces initiatives sur le social, ce qui pourtant ne relève pas du domaine de compétence de la Région.
Pour illustrer mes propos, je prendrai, à titre d’exemple, la formation des personnes. C’est bien une stratégie d’ensemble qui a été ici mise en place, avec pour ambitions de développer la principale richesse de l’île, c’est-à-dire les compétences de sa jeune population, de viser le haut niveau dans différents secteurs d’activités, afin de faire émerger, par l’excellence des formations, par la recherche et par la création, de nouvelles filières professionnelles, compétitives à l’échelle internationale, par conséquent génératrices d’emplois. Cette stratégie tend vers la démocratisation de l’accès à la formation et lutter ainsi contre l’exclusion.
Pour être plus précis, il faut savoir que la Région, au-delà des moyens financiers, aura su mobiliser les énergies, notamment celles de l’ensemble des acteurs du monde de la formation, des milieux socio-professionnel et professionnel autour de ces ambitions au travers d’une politique de coopération ouverte au monde et d’une politique volontariste sur le désenclavement de l’île, notamment sur les questions de nouvelles technologies de communication. Elle aura ainsi contribué à favoriser les échanges, les transferts d’expertise et de technologie dans l’intérêt du développement local.
En conclusion, cette politique menée par la Région de 1998 à 2004 permet aujourd’hui à notre île de disposer pour ses propres besoins et pour certaines attentes des pays de la zone, d’une offre de formation riche, diversifiée, qualifiante, voire souvent reconnue d’excellence à l’échelle nationale et internationale. Elle a permis à tout un chacun, à tout âge et de plus en plus en tout lieu dans l’île, grâce aux nouvelles technologies, de pouvoir accéder à des formations qualifiantes et diplomantes.
Guy Jarnac : Je voudrais dire un mot du contexte. La Réunion n’aura terminé sa transition démographique que vers 2020. En 2010, à la fin de la nouvelle mandature du Conseil Régional, La Réunion comptera un peu plus de 830.000 habitants. La population active passera de 285.000 à 330.000 personnes... avec les tensions que cela risque de provoquer sur le chiffre du chômage. Quant au nombre de véhicules en circulation, il passera de 280.000 à 390.000 unités. Face à ces chiffres, quels emplois faut-il créer et quelle politique de mobilité, fondée sur une formation professionnelle performante, faut-il mettre en œuvre ? Quel réseau routier faut-il développer et pour quels types de transports ? Quelle politique de l’habitat pour loger tout le monde ? Quelle politique énergétique faut-il encourager pour être moins dépendant de l’extérieur ? Quel Schéma d’aménagement régional faut-il élaborer, en 2005, pour tenir compte de toutes ces évolutions ? Tels sont les défis auxquels nous serons confrontés au cours des six prochaines années. C’est exaltant de s’y préparer...
En fait, il y a trois actions qui ont été conduites entre 1998-2004 et qui s’inscrivent bien dans ces défis à relever. D’abord, la Région a fait de la promotion des énergies renouvelables et non polluantes une priorité : solaire thermique avec les chauffes eau solaire, solaire photovoltaïque (production d’électricité pour EDF), éolienne géothermie. L’objectif est de tendre vers l’autonomie énergétique de l’île ce qui s’inscrit parfaitement dans le cadre de l’Agenda 21.
Ensuite, la réhabilitation du bâti scolaire : 350 millions de francs y ont été consacrés entre 1998 et 2004. Plus de 400 écoles situées dans les 24 communes de l’île ont été réhabilitées. Ces opérations de réhabilitation, outre qu’elles ont permis de faire travailler de nombreuses entreprises artisanales, ont contribué à améliorer les conditions de travail des enfants et des maîtres ainsi que les aires de jeux et de détente.
Enfin, si l’on peut dire... car il faut choisir entre de nombreuses autres actions... c’est la création en matière des technologies de l’information et de la communication du Réseau alternatif mutualisé Haut-débit "Gazelle" qui sera complété par des "Boucles locales radios", ce qui permettra de desservir toutes les villes de La Réunion, sans exception, en très Haut-débit. C’est une véritable plate-forme d’interconnexion régionale qui amènera, très rapidement, le très Haut-débit partout à La Réunion... d’autant plus que la procédure initiée par la Région contre l’opérateur historique devant l’ART (Autorité de régularisation des télécommunications) devrait aboutir dans les prochaines semaines, permettant de "débrider" les débits du SAFE à des tarifs similaires à ceux de Métropole. Aucune autre Région française n’a réalisé de telles infrastructures en matière de Haut-débit ni entrepris une telle action contre France Télécom.
Trois applications en découlent d’ores et déjà. Avec les hôpitaux de La Réunion, la Région a participé à la mise en place, depuis 2001, du Réseau d’imagerie médicale "RI". Avec ce dispositif, ce n’est plus le patient qui se déplace mais les images. Depuis novembre 2003, la Région a signé, avec RENATER, la convention qui quintuple les débits dédiés à l’Université, à la Recherche et au Rectorat. C’est décisif pour l’avenir de notre jeunesse. Parallèlement la Région a lancé l’étude pour amener le Haut-débit partout dans les chambres d’étudiants dans nos campus universitaires.
Laurence Mailly : En ce qui concerne les TIC, la Région a voulu permettre à un large public d’y avoir accès, vulgariser les nouvelles technologies, mais aussi moderniser l’équipement du secteur public.
Lorsque l’on voit l’importance des TIC dans la société actuelle, et la place qu’elle aura dans les années futures dans la vie économique et professionnelle, il est essentiel de soutenir les projets afférents, d’autant plus que ces secteurs généreront beaucoup d’emplois.
La Région n’a pas négligé les TIC. Elle a lancé de nombreux projets, notamment dans le domaine de la santé. Ce système informatique permet aux établissements de santé de diffuser les images médicales entre eux afin d’améliorer les diagnostics et le service rendu aux malades. Un centre d’information et de documentation permettant au public de consulter des revues, des ouvrages relatifs aux TIC est à leur usage : de nombreux Réunionnais ont du recevoir la revue “Protel news” qui a pour but d’informer de tout ce qui ce fait dans ce domaine.
De plus en plus de Réunionnais sont des usagers des télécommunications ou souhaitent y avoir accès. Cependant, la desserte du réseau est inégalement répartie sur le territoire. La Région a participé à une meilleure répartition de cette offre mais il reste encore beaucoup à faire puisque de nombreuses zones de l’île ne sont pas raccordées au réseau ADSL.
La Région encourage aussi les entreprises à embaucher sur la filière des TIC avec la prime à l’emploi, voire même, à la création d’entreprises en cette matière.
Et ce qui est important, c’est la mise en place d’un observatoire qui centralise l’information sur les TIC et renforce le partenariat et la mise en réseau avec d’autres observatoires.
o Dans le domaine des technologies de l’information et de la communication, quelle appréciation portez-vous sur la politique du gouvernement Raffarin et en quoi la Région peut-elle être capable de relever les défis ? Dans ce domaine, quelles idées voudriez-vous faire avancer ?
Alain Séraphine : Les nouvelles technologies de la communication ne sont âgées que de quelques décennies à peine, elles sont par conséquent jeunes et en mutation permanente. Elles permettent de raccourcir les distances entre pays. Elles bouleversent les conditions des échanges économiques et culturels dans le monde et, de par leur jeunesse, elles favorisent un nivellement partiel des chances de développement entre les pays.
La compétition que se livrent aujourd’hui, et certainement encore demain, les pays qui ont pris conscience des enjeux d’une redistribution possible des cartes à l’échelle planétaire, se situe obligatoirement, tant sur le plan économique que culturel, notamment autour des questions de création, de production et de diffusion de contenus.
Forts de ces données, bon nombre de pays tels que la Corée, les États-Unis, le Canada, le Japon, la Chine et bien d’autres... affichent des stratégies politiques extrêmement volontaristes au travers de dispositifs fiscaux incitatifs, de recherche, de développement, voire de formation, à grande échelle et à la fois d’excellence. Il est à noter qu’en comparaison, la démarche de la France semble être pour le moment en retrait et pas à la hauteur des enjeux.
L’équipe sortante de la Région Réunion, elle, a bien compris que les TIC, c’est une chance inespérée pour le développement de l’île et qu’on n’a donc pas le droit de la laisser passer. En effet, La Réunion pourra enfin s’affranchir du poids de l’insularité et commercer désormais en temps réel avec le reste du monde. Elle pourra enfin, sur le plan culturel, véhiculer sa pensée et prétendre à ne plus être qu’un simple consommateur, mais devenir également créateur, producteur et diffuseur. Sur le plan de la santé, l’éducation, la recherche et la veille technologique, elle pourra prétendre bénéficier pour les besoins de sa population, des mêmes services qu’obtiendront les résidents des grandes puissances.
Pour relever ces défis, l’équipe sortante de la Région menée par Paul Vergès, a fait les paris de la formation des Hommes tant dans le domaine de la maîtrise technique des savoir-faire que de la création, et la démocratisation de l’accès aux services en ligne pour tous, par notamment la mise en chantier d’un bouclage réseau fibre dans l’ensemble de l’île afin d’éviter qu’il y ait demain des exclus du numérique. Maintenant, les premiers résultats de cette politique régionale sont là : des talents ont émergé, des entreprises ont vu le jour dans les domaines de l’audiovisuel, du multimédia, du cinéma d’animation, du jeu vidéo. Une vraie filière nouvelle s’est donc structurée. Il se pose désormais la question de la pérennisation et du développement. Cela passera obligatoirement par la nécessité de rendre compétitives nos exportations en ligne.
La Région aura donc à convaincre le gouvernement français et la Communauté européenne que notre île peut gagner son pari du développement en s’appuyant principalement sur la créativité de sa jeunesse, l’excellence des savoir-faire qu’aura acquise sa population et aussi par le dynamisme de ses investisseurs. Mais faut-il au moins qu’elle puisse se battre à armes égales face à des pays qui aujourd’hui ont de vraies stratégies d’État, par la mise en place de panoplies de dispositifs réglementaires et financiers ; sans compter que ces pays bénéficient bien souvent de coût de main d’œuvre bas.
Par conséquent, La Réunion devra pouvoir bénéficier : de coûts de communication avec l’international et une qualité de ce service au moins égale à ce qui se pratique en France et en Europe, d’une politique fiscale incitative afin de drainer des productions audio-visuelles, multimédia, jeu vidéo sur notre territoire, au même titre que des pays comme l’Irlande, la Canada, la Belgique, l’Allemagne, d’un soutien politique de la France et de l’Europe pour mettre en place un projet de co-développement durable avec les pays ACP de la zone océan Indien. Ce projet basé sur la mutualisation des atouts de chacun des pays concernés et de l’expertise que dispose déjà La Réunion dans ces secteurs d’activités, devrait permettre de faire de la zone océan Indien, un des pôles majeurs de la production mondiale dans les domaines du cinéma d’animation, 2D, 3D, du multimédia, voire du jeu vidéo...
Guy Jarnac : Il faut d’abord rappeler que les technologies de l’information et de la communication sont une compétence strictement d’État et non une compétence régionale.
Ainsi en Métropole le réseau public RENATER financé par l’État "irrigue" en très Haut-débit les Universités, Facultés et Organismes de recherche. Là-bas, dans ces structures, les débits disponibles se chiffrent en centaines de Mégabits voire en gigabits. Ici, jusqu’à décembre 2003, deux "misérables" Mégabits nous ont été offerts ! Pourquoi ce mépris du gouvernement Raffarin pour nos étudiants et nos chercheurs ?
Or, l’État est l’actionnaire majoritaire de l’opérateur historique qui, dans le cadre d’une péréquation nationale, offre des Hauts Débits conséquents dans la plupart des zones géographiques métropolitaines à des prix compétitifs. Il y a continuité territoriale entre Lille et Bordeaux, Paris et Ajaccio etc.... Mais malgré le câble SAFE et ses énormes potentialités, les débits sont dix fois inférieurs à La Réunion par rapport aux débits entre régions métropolitaines pour des prix trois fois plus élevés. Pourquoi le gouvernement Raffarin n’oblige t-il pas France Télécom à assurer, en matière de Haut-débit, la continuité territoriale entre la Métropole et La Réunion comme il l’assure entre régions métropolitaines dans le cadre d’une péréquation... seulement métropolitaine ?
Le gouvernement Raffarin et ses "affidés" locaux pensaient vraisemblablement que c’était à la Région Réunion de payer alors que ce n’est absolument pas le cas en Métropole... il en aurait coûté 30 millions d’euros soit près de 200 millions de francs à la Région Réunion !
Et bien, nous, nous avons tenu bon. Nous avons dit "non" et nous allons obliger, dans le cadre d’une procédure devant l’ART - qui a surpris bien des initiés car on ne s’attaque pas à la citadelle France Télécom qui dispose, hélas, de nombreux appuis au niveau gouvernemental - nous allons donc obliger France Télécom à présenter devant l’ART ses comptes et ceux du câble SAFE afin, d’une part, de rapprocher les tarifs sur La Réunion des coûts et, d’autre part, de libérer les débits de ce câble sur notre région.
La continuité territoriale c’est à l’État de l’assumer et non pas à La Réunion, ses citoyens, ses entreprises, ses structures associatives ou administratives !
Laurence Mailly : Pour moi, rien n’a été fait par le gouvernement en matière de TIC pour La Réunion.
Parlons, par exemple, du B2i (brevet en informatique et Internet) à l’école primaire. Selon les programmes nationaux, tous les élèves qui sortent de l’école primaire doivent avoir passé la première partie du B2i avant leur entrée au collège, c’est-à-dire que les enfants doivent savoir ce qu’est un ordinateur, utiliser le matériel et se servir d’Internet. Ce qui est, pour moi, d’une importance capitale quand on sait aujourd’hui l’importance que prend l’outil informatique et Internet dans la vie personnelle et professionnelle et dans la communication avec le monde extérieur. C’est donc un formidable outil pour une ouverture sur le monde.
Cependant, posons-nous la question de savoir comment faire passer le B2i aux enfants de l’école primaire lorsque de nombreuses écoles ne sont pas ou peu dotées en outil informatique ? Comment apprendre aux enfants à utiliser ce matériel lorsque les enseignants sont amputés d’une formation adéquate ?
Sachant très bien que les écoles ne relèvent pas des compétences de la Région, et comme les communes ne peuvent s’occuper de leurs écoles faute de moyens, la Région ne pourrait-elle pas aider les communes à équiper les écoles en TIC, comme elle l’a fait pour le réhabilitation du bâti scolaire du primaire.
Il faut favoriser les équipements en TIC dans le secondaire mais aussi aider les Mairies à équiper les écoles comme la Région l’a fait pour la rénovation des bâtis scolaires. Nous devons aider les étudiants pour l’acquisition de matériel informatique selon des critères sociaux bien précis. Il faut ouvrir des canaux supplémentaires sur le réseau SAFE-Fibre optique afin d’augmenter les débits de connections (véritable Haut-débit) et développer les liaisons ADSL sur l’ensemble du territoire de La Réunion. En effet, pour l’instant, seules certaines zones géographiques de l’île ont accès aux connections Haut-débit.
Il doit être possible de réduire le coût moyen des télécommunications locales et internationales. Ainsi je pense qu’il faut continuer le travail actuel en ce qui concerne le développement des "cybercases" et encourager la création d’entreprises TIC et favoriser les start-up technologiques.
o Comment pensez-vous apporter votre pierre à la mise en place du développement durable ?
Alain Séraphine : À cette question, j’ai envie de répondre par une série de questions. Comment conjuguer développement et respect de l’environnement ? Comment mettre en place des outils, des dispositifs pour un intérêt partagé en prévoyant à l’avance leurs effets pervers ? Que faire pour que : développement durable", ne soit pas un vain mot, un slogan, un alibi, un effet de mode mais bien une ambition collective. Comment mobiliser l’ensemble des citoyens ? Comment les conscientiser sur l’importance de leurs actes dans une démarche qui va de la famille au quartier, du quartier à la cité, de la cité à la nation et de la nation au monde. Peut-on croire, un seul instant, à un développement durable de notre île, sans penser au développement de nos voisins (pays de la zone océan Indien) ? Ne faudrait-il pas, à l’ère de la mondialisation, travailler à des projets de co-développement dans la région afin de créer des richesses à partager ? Ne faudrait-il pas prendre de la hauteur pour considérer nos voisins comme des partenaires et non des concurrents pour qu’ensemble nous puissions mieux faire valoir nos atouts et nos compétences et ainsi prendre place sur un marché mondial ? Ne faudrait-il pas, en fin de compte, réfléchir à un véritable projet océan Indien qui ferait appel peut-être aux nouvelles technologies de l’information et de la communication permettant ainsi à une communauté hétérogène de pouvoir se constituer en dépit de contraintes géographiques ? D’autant que le développement autour du numérique a l’avantage d’être une économie qui n’a pour le moment, pas de répercussions négatives sur l’environnement.
Pour atteindre ces ambitions, ne faudrait-il pas mettre en place une politique d’ensemble où les aspects de mémoire, d’éducation, d’observation, et de recherche aient une place prépondérante ? Ne faudrait-il pas remettre l’éducation au cœur des stratégies d’enseignement car éduquer nécessite la connaissance qui, elle-même, renvoie à l’observation du passé, du présent et de l’avenir ? Ce qui oblige à la mobilisation des moyens de recherche, de développement et d’investigation.
Personnellement, en tant qu’"artiste impliqué" : créateur, enseignant, éducateur, citoyen engagé dans la vie publique, je me suis toujours investi dans un parcours liant recherche, formation, création et actions. De l’atelier portois au Village Titan, de l’école des Beaux Arts à l’ILOI en passant par Pipangaï et bien d’autres engagements, j’ai œuvré pour que la culture soit un véritable levier de développement. Du fourneau portois (foyer à faible consommation et à fort rendement énergétique) à la Case à Noé (maison pour l’auto-construction) et aux entreprises du numérique, je participe ainsi pour que la recherche d’une autonomie énergétique, individuelle et collective ne soit pas utopique. Avec le projet FAC, FAC comme Faculté et/ou Formation des Autodidactes et des Cadres, j’apporte ma contribution à mettre en place des outils indispensables aux parcours citoyens en permettant à tout un chacun, en tout lieu et à tout instant, de pouvoir être acteur de son projet de vie au sein d’une communauté locale, nationale et mondiale. Ce afin d’en finir avec l’exclusion, la marginalisation, la misère morale qui affecte une partie de notre société, ne faudrait-il pas, de ce fait, mettre en place une vraie école de la pensée afin de réhabiliter le rêve, l’utopie, assortis d’une pensée critique, comme éléments moteurs d’un développement durable ?
Guy Jarnac : J’apporterai mon soutien à la mise en place du développement durable en m’engageant à fond pour le développement des énergies renouvelables, seul susceptible de conduire à l’autonomie énergétique de notre île.
Laurence Mailly : Pour promouvoir une éducation et une sensibilisation à l’éducation au développement durable des plus jeunes, et par cet intermédiaire des adultes, il serait bon de soutenir la mise en place d’un programme ludique auquel toutes les écoles pourraient avoir accès via Internet.
Comme il existe un salon des sciences et technologies, pourquoi ne pas mettre en place un salon de sensibilisation et d’éducation où différents projets scolaires seraient présentés et diffusés sur les réseaux.
De plus, avec la mise en réseau avec le monde, les TIC ne seraient-elles pas le meilleur moyen de confronter les recherches en matière de développement durable, de partager et de mettre en commun des savoir-faire ? On parlerait alors de co-développement durable et coopération régionale.
Propos recueillis par Eiffel
Instantané : Alain Séraphine
Alain Séraphine se définit lui-même comme "un militant de l’Éducation, engagé dans la formation". Il est directeur co-fondateur de l’école des Beaux arts, président de l’ILOI et de Pipangaï.
Également président du Centre national des arts et métiers (CNAM), il a signé avec une grande école chinoise une convention pour développer les arts du feu.
Son activité se déploie depuis trente ans entre formation artistique de haut niveau et éducation populaire, à laquelle il réserve un projet portois de Formation d’Autodidactes et de Cadres.
Instantané : Guy Jarnac
Guy Jarnac est originaire de la région bordelaise dans les fameux vignobles des Côtes de Bourg. gé de 70 ans, il a quatre enfants tous mariés et installés à La Réunion. En 1997 disparaissait son épouse originaire des Avirons, handicapée, victime de la sclérose en plaques. Il est remarié, depuis 2001, à une nouvelle épouse créole de l’Entre-Deux.
Guy Jarnac a vécu de 1959 à 1971 à Madagascar où il était directeur à la Banque de Madagascar et des Comores. Il s’est installé, définitivement avec sa famille, à La Réunion. Il a été un industriel de la confection : créant 400 emplois ici pendant 14 ans au Tampon et à Saint-Denis. En 1990, il a pris sa retraite professionnelle.
"J’étais, je suis et je serai toujours un militant associatif bénévole d’abord, dans le monde du handicap (je suis administrateur du GIHP de La Réunion ainsi que du GIHP National en Métropole et de l’association d’handicapés "ESPACE 14" à l’Entre-Deux. Ensuite, comme membre de l’association des Anciens combattants de l’Entre-Deux. Enfin, dans le monde moderne des technologies de l’information et de la communication (Animateur de la Cybercase de l’Entre-Deux et président, en Métropole, de "l’Observatoire des Télécommunications dans la ville", depuis janvier 2004)".
Sur le plan politique, Guy Jarnac est un militant Socialiste (né avec un bouquet de roses sur son berceau !). Ami de la famille Mitterrand, j’ai bien entendu participé à tous ses combats (en Métropole, à la FGDS, de 1954 à 1959), à La Réunion en 1974, 1981 et 1988 lors des élections présidentielles.
En 1984, il a été désigné, par François Mitterrand, membre du Conseil Économique et Social, troisième assemblée consultative de la République à Paris. Il y a siégé de 1984 à 1994, en y présidant le Groupe DOM-TOM. Au cours de ces 2 mandatures, il a rédigé et fait voter trois rapports (deux sur les DOM et un sur la Polynésie) tous publiés au “Journal Officiel”.
Et, en 1991 et 1992, toujours en accord avec François et Danielle Mitterrand, il a participé à tous les combats du Mouvement Free Dom pour la liberté d’expression et l’égalité entre les citoyens de Métropole et de La Réunion.
Guy Jarnac est conseiller municipal d’opposition à l’Entre-deux depuis 1989 et conseiller régional. Il est vice-président délégué aux Technologies de l’information et de la communication et à l’Audiovisuel.
Instantané Laurence Mailly
Laurence Mailly a trente ans. Elle est née à La Plaine des Cafres. Elle est l’aînée d’une famille de quatre enfants. Elle a suivi une licence d’Histoire à l’université de Saint-Denis. Dans le même temps, elle a exercé de nombreux petits boulots (animatrice de centre aéré, cours du soir, baby-sitting, surveillante d’externat...) "parce que mes parents m’ont inculqué le goût de l’effort, et je les en remercie", et aussi "pour arrondir les fins de mois et pour participer aux dépenses car nous étions deux étudiants à la maison". Aujourd’hui professeur des écoles, elle est mariée, mère d’une petite fille de 14 mois. Laurence est une militante du MRC (Mouvement républicain et citoyen) et candidate sur la liste de l’Alliance.
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