Maires ou conseiller généraux : quelles motivations ?

20 février 2008

A la date d’hier, la Préfecture avait reçu 21 déclarations de candidatures pour les élections municipales et 72 pour le renouvellement de 21 cantons - dont plus d’un tiers (27 candidats) dans les 7 cantons dionysiens à renouveler. Ces données ne sont pas définitives, d’une part parce qu’elles peuvent être modifiées après les vérifications d’usage et parce que les inscriptions ne sont pas closes. Mais cela fait déjà beaucoup de monde en lice.
Les listes pour les Municipales sont celles qui demandent le plus de soin dans le choix des colistiers, plus nombreux.
Dans l’arrondissement de Saint-Paul, on ne compte encore qu’une liste par commune dans 4 des 5 communes du TCO, et parmi elles, aucun maire sortant à l’exception de Trois-Bassins. C’est surtout dans l’Est de l’île que le nombre de listes constituées est le plus avancé : avec 11 listes déclarées dans l’arrondissement de Saint-Benoît, elles constituent la moitié des candidatures connues à ce jour : 3 à Saint-André (dont celle du maire sortant), 2 à Sainte-Rose (idem), 1 à Salazie, 1 à Bras-Panon, 2 à Saint-Benoît et 2 à La Plaine des Palmistes. Dans le Sud, on ne connaît encore que 5 listes dans 3 communes : 1 à l’Etang-Salé, 2 à Petite-Ile et 2 à l’Entre-Deux. Dans le Nord, une seule liste s’est déclarée à ce jour, à Sainte-Suzanne. Peu de maires sortant ont déposé leur liste et 2 - à Saint-Benoît et Petite-Ile - ne se représentent pas.
Pour les Cantonales, c’est le Nord qui arrive en tête avec les seules candidatures de Saint-Denis ; puis le Sud, avec 21 candidats déclarés (2 à Petite-Ile, 6 au Tampon, 6 à l’Entre-Deux et 7 à Saint-Pierre).
Dans l’Est, 18 candidats se sont déclarés dans les cantons de Bras-Panon (4), Plaine des Palmistes (2), Saint-André (2), Saint-Benoît (7 candidats pour un seul canton) et Sainte-Rose (3). Dans l’Ouest, sur les deux cantons à renouveler de Trois-Bassins et de Saint-Paul, 3 candidatures se sont déclarées dans chaque.
Qu’est-ce qui les fait courir tous ? « Assure-toi qu’ils ne sont pas là pour l’argent » est la première mise en garde formulée par le conseiller régional Raymond Lauret. Qu’est-ce qui peut justifier qu’un candidat à la mairie soit aussi partant pour l’élection cantonale, là où il y a renouvellement ? S’il est élu maire, il siègera aussi à la Communauté de communes de sa micro-région, et pourquoi pas à la tête d’autres établissements ou organismes publics ?
Dans une petite commune de l’Est dont le maire a continué d’exercer sa profession libérale, il se trouve que ce maire est aussi conseiller général, vice-président de la CIREST, président d’un deuxième établissement public et encore d’un troisième : au total, 5 mandats, plus ou moins accaparants, il est vrai, mais cumulés à une profession réputée difficile, qu’officiellement il n’a pas cessé d’exercer. C’est loin d’être un cas unique, et lorsque ces mêmes cumuls se produisent dans des collectivités plus importantes, la vacance liée au cumul n’en est que plus prononcée.
La première chose que des électeurs avertis peuvent faire est de mettre au regard de chaque mandat les indemnités correspondantes et interroger, à l’occasion, chaque candidat sur ses motivations au cumul.
Celui des challengers de Marco Boyer à La Plaine des Palmistes (actuellement déclarés : ils sont deux), s’il est élu à la mairie, s’il est aussi élu au Conseil général et s’il demande à siéger comme vice-président à la CIREST : quelle attitude a-t-il au sujet des plus de 6.700 euros (bruts) d’indemnités ainsi cumulées ? Pour ceux des électeurs qui visent, avec un changement d’élu, une nouvelle “gouvernance” : sont-ils bien sûrs de l’obtenir ?

P. D


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