Municipales 2008 - Affichage selon le Code électoral

Non à l’affichage sauvage

23 janvier 2008

Autocollants, affiches, on le voit partout. Monsieur Ibrahim Dindar en oublierait presque que tout affichage sauvage est interdit, notamment en période préélectorale. Petit rappel pour un élu qui devrait être au plus près de la loi.

(Photo BBJ)

L’article L.51 du Code électoral le stipule bien : « pendant la durée de la période électorale, dans chaque commune, des emplacements spéciaux sont réservés par l’autorité municipale pour l’apposition des affiches électorales. Dans chacun de ces emplacements, une surface égale est attribuée à chaque candidat ou à chaque liste de candidats. Pendant les trois mois précédant le premier jour du mois d’une élection et jusqu’à la date du tour de scrutin où celle-ci est acquise, tout affichage relatif à l’élection, même par affiches timbrées, est interdit en dehors de cet emplacement ou sur l’emplacement réservé aux autres candidats ». C’est en vigueur depuis le 1er décembre 2007.
Alors, filez dans les rues dionysiennes. Regardez les affiches collées près du rond-point de Vauban par exemple. Ibrahim Dindar commence sa communication en souhaitant la bonne année aux Réunionnais. Ce n’est pas un mal, mais pourquoi coller aussi une affiche appelant à la baisse des prix ? Cela tient déjà du programme, voire de la propagande. Il faut se dire que le message a changé du tout au tout. Après ses propos sur l’immigration « massive » des Comoriens et des Malgaches à La Réunion, voilà que l’élu revoit son registre de campagne, pour enfin s’inquiéter du pouvoir d’achat des Réunionnais. Y a-t-il une élection pour bientôt ? Mais, c’est bien sûr, les élections municipales ! L’UCL ne s’inquiète donc que de ses mandats à venir. Disons même “à rêver”. Les électeurs dionysiens ne sont pas dupes. On ne peut faire l’apologie de la discrimination et puis revenir sur un slogan plus circonstancié.

L’histoire se répète

Le plus inquiétant, c’est que le message est affiché en toute opportunité de l’impunité judiciaire. En effet, qui respecte l’article L.51 du code électoral ?
Bon nombre de contrevenants se jouent de cet article. Et oui ! la loi n’envisage pas de punition, tant que les autres partis font la même infraction au Code électoral. « Le troisième alinéa de l’article L. 51 du Code électoral interdit, pendant les trois mois précédant le premier tour du mois d’une élection, tout affichage en dehors des emplacements spéciaux réservés par l’autorité municipale pour l’apposition des affiches électorales. Néanmoins, et de manière générale, le juge de l’élection refuse de sanctionner les violations dès lors que des abus analogues ont été commis par les listes adverses. Confirmant cette position, le Conseil d’Etat refuse de sanctionner la pratique qui consiste à apposer en grand nombre des affiches en dehors des emplacements dès lors que les autres listes ont usé des mêmes pratiques », note un juriste. Alors, parcourons les rues.
Voyons si les autres partis ont déjà affiché leur candidature sur des espaces non prévus à cet effet. Rappelons que notre journal avait déjà dénoncé l’affichage sauvage du parti d’Ibrahim Dindar, qui arborait des slogans tout autant sauvages attaquant l’intégrité administrative des communautés, comorienne et malgache notamment. On se rappelle aussi que les jours qui suivirent la parution de notre article furent marqués par le nettoyage “au kärcher” de toutes les affiches. Exemple : le rond-point de l’aéroport de Roland Garros, où furent enlevées toutes les affiches de l’UCL. L’histoire se répétera-t-elle ? Attendons de voir ce qui s’enlèvera dans les rues dionysiennes, autocollants compris. De toute manière, pouvait-on s’inquiéter de l’adhésion au discours d’Ibrahim Dindar ? Tout le monde connaît “la cohérence” de ses propos !

J.T.


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