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Regard sur les élections
6 mars 2008
Comment vit-on les élections du côté de la Fac ? Intéressent-elles au moins les étudiants au prise avec une difficile réforme universitaire ? Selon Guillaume Aribaud, membre du Conseil d’Administration du syndicat étudiant UNEF, on entend parler des Municipales alors que les Cantonales passent un peu à la trappe. Passionné, ce jeune homme engagé nous livre ses impressions sur la campagne et la politique en général. Un témoignage très intéressant. Jugez-en plutôt.
Avec les remous que suscite la réforme universitaire, les étudiants ont-ils le temps de s’intéresser aux élections ? Se sentent-ils concernés ?
- Attendu qu’à l’Université, on retrouve des étudiants qui viennent de toute l’ile, on entend parler des élections municipales, chacun s’exprimant pour sa mairie. Après à l’échelle de la Faculté, on ne sent pas pour ces élections la dynamique que l’on a connue au moment des Présidentielles ou certains syndicats étudiants faisaient campagne pour tel ou tel candidat. Mais même si on n’en parle pas beaucoup entre nous, ni même au sein de l’UNEF, les étudiants sont obligés de se sentir concernés, chacun dans leur propre commune.
« L’individualisme prime au détriment de la confrontation »
Vous parlez pour les Municipales mais les Cantonales ?
- C’est vrai, on n’y pense moins, elles passent même un peu inaperçues, alors que le Conseil Général est une collectivité pourtant essentielle dans la vie économique et sociale de La Réunion. Il ne s’agit pas que de renouveler certains sièges.
Ce désintérêt pour les Cantonales est-il dû à un manque d’information, de débat ?
- Certainement. Cette absence de débat se retrouve également pour les Municipales. Les candidats font campagne chacun dans leur coin. Après à nous de choisir celui dont on trouve qu’il parle “le plus vrai”. C’est l’individualisme qui prime au détriment de la confrontation ; pas confrontation au sens d’attaque mais de débat, d’échanges d’idées. Je fais ma campagne pour moi, pour mon équipe, voilà. Ce n’est pas avec les prospectus des différents candidats que l’on peut avoir des éléments concrets de comparaisons, sauf à assister aux réunions publiques ou privées comme je le fais d’ailleurs à Saint-André, avec Eric Fruteau. Mais je sais déjà quant à moi pour qui je vais voter.
La population ne doit pas être « sujet » mais « acteur de la politique »
Que devrait être la campagne alors ? Qu’attendriez-vous des candidats ?
- Le plus important, c’est quand même de se recentrer sur la population elle-même plutôt que ces : « Regardez ce qu’on a fait », « Regardez ce qu’ils n’ont pas fait »... ce n’est pas très intéressant pour nous. C’est celui qui promet les plus belles choses qui va gagner. Ce n’est pas ma vision de la politique. Et puis c’est connu, « les promesses n’engagent que ceux qui les font. » Agir en politique nécessite un travail de fond. À Saint-André par exemple, il faut un changement et ce n’est pas par le seul fait de l’élection qu’il va s’opérer ; ce n’est pas seulement en coulant un bulletin dans l’urne mais bien en agissant sur notre vote, en s’impliquant aussi. En 7 ans, on peut changer la donne. La population est considérée comme un sujet, mais pas comme un acteur de la politique : c’est ce qui manque selon moi à la campagne. En période électorale, on ressent une certaine motivation, mais ça retombe vite. Deux, trois mois après, certains se disent qu’ils n’ont finalement pas voté pour la bonne personne, qu’ils se sont trompés. Ce n’est pas son vote qu’il faut remettre en cause mais sa propre action, sa capacité à réagir face à l’élu.
« Un monde politicien plus que politique »
Vous dites avoir une « vision de la politique ». Que vous inspire celle qui vous est offerte à travers cette campagne ?
- Au-delà de la guerre des partis, je pense qu’on dépolitise le débat même si on essaye de nous faire croire le contraire. On ne parle plus d’idées mais de performances à l’image de ce que fait Sarkozy qui dit être entouré de gens compétents, mais avant les compétences, ce sont les idées qui comptent. Une personne compétente ne changera rien si les idées qu’elle met en place sont mauvaises. Même si on a une population différente, ce qui se passe au niveau national, on se retrouve localement, comme par effet de loupe : on polisse le discours, arrondit les angles pour que ça passe même si ce n’est pas ce qu’attend la population. Quand on feuillette les programmes, toutes communes confondues, on retrouve les mêmes mots : solidaire, social, avenir...On ne vote pas pour des mots ! Si seuls les mots comptent alors autant aller au café littéraire du coin pour écouter des poètes, il n’y aura pas de différence. Aujourd’hui, on est dans un monde politicien plus que politique. On pèse les mots pour dire à l’électeur ce qu’il veut entendre, sans risquer de le choquer. Il ne suffit pas de dire que le maire de Saint-André est là depuis 37 ans pour justifier son départ car 7 ou 37 ans : c’est le bilan qui compte. Quand j’entends au meeting de Fruteau à Ravine Creuse des personnes qui disent que c’est la première fois qu’elles ressentent une telle envie de faire bouger les choses, pas pour soi-même mais pour l’ensemble de la population, je me dis que ce sentiment devrait être vécu partout. C’est peut-être le cas...
« Vote et tais-toi ! »
On manipule, trompe l’électorat ?
- Aujourd’hui, la politique c’est d’abord de la pub. On fait circuler son image et de préférence la meilleure possible. Comme pour les mots, on ne vote pas pour des images. On attend du candidat qu’il aille au fond des choses : qu’est-ce qu’il y a derrière l’affiche ? Allumez votre poste et vous verrez que les informations ne nous renseignent pas plus. On nous dit que dans telle commune, tel candidat sera face à tel autre ; on nous présente Mme.X, M.Y, M.X... mais on ne nous en dit pas plus sur leurs idées. Il y a là un manque de sérieux. On prend un peu le peuple pour une chose inerte : Vote et tais-toi ! Le citoyen n’est alors qu’un bulletin qu’on peut comptabiliser. Et ne parlons pas de ceux qui ne votent pas, qui ne sont pas inscrits : ils sont complètement oubliés. On ne tient pas compte finalement de l’avis des électeurs. La constitution européenne en est un exemple flagrant. Il y a deux ans, les Français se sont exprimés contre, mais aujourd’hui, ça a l’air de ne déranger personne si l’Assemblée Nationale se pose à l’opposé du choix des Français (...) On nous parle de liberté, de démocratie, mais il ne faut pas oublier de se battre pour les faire vivre.
« ... créer cette émulation qui changera la politique »
On peut compter sur la jeunesse pour cela ? Sur son engagement politique ?
- Je l’espère. La jeunesse a beaucoup d’idées qui sont peut-être nouvelles sans forcément s’opposer aux idées passées ; des idées qui insufflent un désir d’avenir. Il ne faut que les jeunes succombent à la facilité, à la résignation même, en se disant que la jeunesse finalement c’est une étape, il sera toujours temps d’agir plus tard. Si certains ne veulent pas écouter les jeunes, alors il faut continuer jusqu’à se faire écouter. Il faut arrêter de se poser en victime, résigné face à un système un peu oppressant il faut bien le dire. Mais à elle seule, la jeunesse ne peut pas tout. Elle a besoin de gens autour d’elle, de sentir une émulation, un échange d’idées pour bouger et ne pas rester statique. C’est dans cet esprit que je suis à l’UNEF pour échanger avec d’autres même si l’on ne tombera pas toujours d’accord (...) Seule la jeunesse ne peut pas tout changer. Nous sommes une jeunesse parmi tant d’autres. Dans le passé, peut-être qu’elle n’a pas été assez connectée avec la réalité qui l’entourait. Mai 68 a été un grand moment pour la jeunesse universitaire, mais peut-être qu’il lui a manqué ce lien, ce débat avec le mouvement ouvrier, cette connexion avec les sages. Cette unité des différentes classes d’âges et classes sociales peut participer à créer cette émulation qui changera la politique et le monde autour de nous. La jeunesse ne doit pas vivre pour elle-même, centrée sur elle-même mais elle doit vivre pour tout le monde, ouverte à tout le monde.
Entretien réalisé par Stéphanie Longeras
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