Malgré la claque infligée dimanche

Raffarin veut, malgré tout, poursuivre les réformes

24 mars 2004

Jean-Pierre Raffarin ne semble pas avoir tout à fait compris le message que lui ont envoyé les électeurs le 21 mars. Son parti a été sanctionné, tant aux cantonales qu’aux régionales. Mais il ne prend pas du tout cet avertissement en compte. Il a confirmé qu’il entend bien poursuivre les réformes envisagées.

Jean-Pierre Raffarin a le coco dur. Il n’a strictement rien compris au message que lui ont envoyé les électeurs dimanche dernier. Un message pourtant clair : stop à cette politique de casse sociale. Mais il s’en moque éperdument. Il a déclaré, lundi, qu’il allait continuer à réformer.
La seule “modification” qu’il compte apporter concerne... la communication. Pour lui, les réformes sont bonnes mais ce sont les Français qui n’ont rien compris. Alors, il veut “expliquer”.
Expliquer que ces réformes n’ont pas encore eu le temps de porter leurs fruits. Expliquer qu’il a eu du courage de s’attaquer à ces réformes, puisque "personne auparavant ne l’avait fait".
Expliquer qu’il a eu raison de "prendre les décisions qui répondent à la fois à leurs impatiences et à leurs espérances".
Avec "détermination", il va continuer et il a averti qu’il "tiendrait bon". Notamment sur le prochain dossier de casse sociale : la réforme de l’assurance maladie.
Jean-Pierre Raffarin ne semble donc pas être inquiet quant à la durée de son séjour à Matignon. Il pense y rester encore longtemps. L’analyse effectuée par des proches de Jacques Chirac tende à le conforter. En effet, selon eux, "personne d’autre ne s’impose vraiment" d’une part, et d’autre part, "la prochaine réforme inscrite au calendrier gouvernemental, celle de l’assurance maladie, sera de toute façon redoutable pour celui qui la mènera".
Grillé pour grillé, autant que ce soit lui qui rôtisse jusqu’au bout... Même si, du côté des ministres ou des responsables de l’UMP, on veut tirer les marrons du feu en enfonçant encore plus le Premier ministre. Le président de l’Assemblée nationale, Jean-Louis Debré, demande la définition "d’une nouvelle ambition française". La ministre de la Défense, Michèle Alliot-Marie, estime que "la modernisation du pays ne va pas assez vite".
En fonction des résultats de dimanche prochain, il y aura éventuellement un remaniement ministériel. Son importance sera en fonction des scores des ministres d’une part, et du front contre Raffarin d’autre part.

D. B.


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