Contre la dégradation des conditions de vie des Réunionnais

Répondre aux réels besoins des Réunionnais

25 février 2008

’Nous, candidats aux élections cantonales du 9 mars 2008, constatons une grave dégradation de nos conditions de vie de Réunionnais.
Les réponses sociales aux difficultés rencontrées par la population se font dans l’urgence, sans qu’une politique sociale cohérente et à long terme ne soit définie au Conseil général’.

A Saint-Pierre, les chiffres disent la pauvreté de plus de la moitié des habitants de la commune.
Les foyers fiscaux les plus pauvres (moins de 700 euros par mois) représentent 59% de l’ensemble des foyers fiscaux.
La population couverte par le RMI (ménage+conjoint+enfants) représentent 41% de la population des ménages.
Il y a 33.665 bénéficiaires de la CMU sur les 4 cantons de Saint-Pierre (chiffre de 2002) soit, plus d’un tiers de la population.
Tous ces chiffres montrent que la population de Saint-Pierre est majoritairement pauvre et que c’est à partir de ce constat que les conseillers généraux saint-pierrois doivent élaborer une politique pour les 4 cantons.
Il y a des défis auxquels notre département et nos 4 cantons sont confrontés et qui relèvent de la compétence du Conseil général.

• L’insertion des allocataires du RMI
Au 31/10/2007, 8.894 ménages étaient bénéficiaires du RMI de l’ADI (Agence départementale de l’insertion) sur les 4 cantons. Ils représentent 41% des ménages, soit environ 21.000 personnes (conjoints, enfants). Entre 2003 et 2006, 584 allocataires RMI de plus ont été recensés. 45% des ménages bénéficiaires du RMI sont des familles monoparentales.
Les allocataires du RSO sont au nombre de 654, soit 2,8% des ménages de Saint-Pierre.
Le Programme Départemental d’Insertion ne doit pas se contenter de miser sur le dynamisme de l’activité économique, la vigueur de la commande publique, l’investissement des entreprises, la consommation des ménages, sur le glissement des érémistes âgés de plus de 50 ans vers le RSO dont le nombre a augmenté de 10%, sur la mobilité (294 érémistes sont partis en 2006). Ce n’est pas suffisant ! Nous miserons sur l’insertion professionnelle à travers les actions de proximité (dans les domaines de l’environnement, de l’animation, des services à la personne), or, le nombre des contrats aidés ne cesse de diminuer. Parmi les leviers de l’insertion, il y a l’aide à la création d’entreprises par les érémistes, or, il n’y en a eu que 316 qui ont été aidés par le réseau Point Chance en 2006 sur l’île.
La lutte contre l’illettrisme reste à mener, car 55% des érémistes sont illettrés, ainsi que l’accompagnement psychologique de certains d’entre eux. La formation est le levier par excellence, car 70% des personnes de 15 ans et plus (hors en cour d’étude) disposent de bas niveaux de formation sur Saint-Pierre (31.000 habitants sans aucun diplôme, avec CEP ou BEPC). Les aides à l’insertion à travers le FSL sont actuellement détournées et servent principalement à régler les notes d’électricité, alors qu’elles devraient servir à stabiliser les érémistes (acquisition d’un logement, caution). Quant au contrôle des érémistes, il se fait déjà à travers la création d’un corps de visiteurs, enquêteurs de l’ADI (12 agents), et 4.330 contrôles ont été réalisés fin 2006 sur le respect de l’engagement d’effectuer les démarches d’inscription comme demandeurs d’emploi et sur l’information des sortants de contrats sur leurs droits et services pour l’accès aux ASSEDIC. La procédure d’assermentation n’ayant pas abouti, les contrôles se font sur pièces et sur convocation uniquement. Nous nous inquiétons de ce projet d’évaluation des biens des érémistes et nous nous élevons contre ce projet.
Les aides aux missions locales et associations (ARAST, GCEIP...) doivent être plus conséquentes, et nous veillerons à la bonne gestion de ces aides.

• Les questions agricoles animales et végétales
Depuis le 1er janvier 2005, le Département de La Réunion est la seule collectivité référente sur les questions agricoles animales et végétales.
Il y a plusieurs défis à relever en premier l’augmentation de la population, nous aurons 865.000 habitants en 2015, et l’augmentation corrélative des besoins alimentaires de la population. La concurrence exercée par les importations contre les productions de diversification en progression localement est un défi. Un autre défi à relever est celui de la pression foncière, la pression urbaine, qui contribueront à élever le prix du foncier et à exacerber le mitage des terres. L’agriculture réunionnaise aura besoin d’environ 50.000 hectares dans 15 ans, l’augmentation nécessaire de la SAU est estimée à 7.000 hectares. Les besoins sont estimés à un total de 30.000 hectares pour la filière canne, à 3.500 hectares de plus pour la filière d’élevage, à 800 hectares supplémentaires pour les fruits, légumes et autres productions végétales hors canne.
Nous veillerons aux intérêts de la filière agricole : préserver les zones agricoles des 4 cantons, effectuer une reconquête progressive des parcelles en friche avec la SAFER, permettre la création d’une zone agricole protégée sur le secteur de Mahavel (4ème canton), implanter des lotissements d’habitat rural permettant le regroupement des agriculteurs dans les secteurs de chemin Stéphane, Condé et Bassin Martin. Nous regrettons le classement en zone à urbaniser de nombreux terrains faisant partie de l’actuel périmètre irrigué du Bras de La Plaine. Ces secteurs équipés, exploités ont fait l’objet d’investissements importants de la collectivité départementale ! Les zones de déclassement les plus importantes se situent dans les secteurs de Pierrefonds, Basse-Terre/Mon Repos, Grand Bois. La surface totale déclassée est estimée à environ 20% du périmètre irrigué sur l’ensemble des cantons ! De même, les surfaces qui ont été déclassées pour être vouées à l’exploitation et à l’extraction de matériaux (64 hectares) ont été trop importantes !

• Les personnes âgées
Il y a sur les 4 cantons 2000 personnes âgées de 75 ans et plus, parmi elles 514 personnes vivent isolées, 234 en maison de retraite.
En 30 ans, le nombre de personnes âgées a triplé, il est aujourd’hui de 80.000. En 2030, il sera de 230.000. La population âgée réunionnaise est plus dépendante qu’en Métropole. Sur les 4 canton, 1.240 personnes âgées dépendantes touchent l’APA à domicile (entre 2002 et fin 2006 + 305% !) et 231 personnes étaient bénéficiaires de l’APA en établissement sur les 4 cantons, ce sont en majorité des femmes. Or, La Réunion est parmi les régions les moins équipées en structures d’hébergement, en structures médicalisées et en services de soins à domicile. 82 personnes âgées sont en attente d’une place pour la Maison de retraite de Bois d’Olives ! L’hébergement temporaire est quasi inexistant (un lit seulement). Il faut pour répondre aux besoins, créer 2.248 places d’ici à 2030, ce qui équivaut à la création de 1.500 emplois à temps plein.
Les bénéficiaires d’aides ménagères voient leur nombre diminuer, et cette diminution est visible sur la commune : 106 personnes de moins qu’en 2002.
Les familles qui accueillent des personnes âgées ont vu leur nombre diminuer : 410 familles en 2002, 378 en 2006 sur le canton à cause des restrictions pratiquées par la majorité UMP qui dirige le Conseil général.

• La petite enfance
Les besoins sont énormes et évalués à 7.300 places en crèches ou chez des assistantes maternelles, ce qui permettrait la création de 3.500 emplois directs dans le secteur de la petite enfance. Avec la liste municipale “Une nouvelle équipe pour mieux vivre à Saint-pierre” d’Elie Hoarau, nous ferons les efforts nécessaires pour augmenter le nombre de places et le taux de scolarisation des 2 ans qui n’est que de 14% dans le Département. Il y a un peu plus de 5.000 enfants (connus par la CAF au 31/12/2006) de moins de 4 ans à Saint-Pierre.

• Les personnes handicapées
500 enfants et adolescents ne bénéficient pas de placement institutionnel, ni même de prise en charge médico-sociale, près de 1.000 adultes sont en attente dans le Département. Il n’y a pas assez d’équipement et d’encadrement. Selon la DRASS, il nous faudrait d’ici à 2020 créer 4.322 places (sur la base du taux d’équipement métropolitain), ce qui entraînerait la création de 3.400 emplois.
Sur les 4 cantons, 650 personnes handicapées touchaient l’Allocation Compensatrice Tierce Personne (ACTP), soit 176 personnes de moins qu’en 2002. Il n’y a que 48 handicapés qui ont une aide ménagère. Les familles qui accueillent les handicapés ne sont plus que 292 (-50 de 2002 à 2006).

• Le Plan départemental d’élimination des déchets ménagers
Notre population augmente, nos déchets aussi. (444.000 tonnes actuellement, 517.000 tonnes en 2010), (1,6 kg par jour et par habitant, 590 kg par an et par habitant). Les administrés ne veulent pas d’un incinérateur et nous continuerons de lutter contre le projet d’installation d’un incinérateur à Pierrefonds qui n’est pas enterré puisque la décision sera prise en juin 2008. Il nous faut donc produire moins de déchets.
Pour cela, il nous faut composter, trier, recycler, valoriser énergétiquement et enfouir le moins possible. Nous sommes en avance sur la Métropole puisque 35.000 bio-composteurs sont utilisés par les Réunionnais. Cependant, sur les 12 plates-formes de compostage prévues pour 2010, soit dans 2 ans, seules 3 ont vu le jour. Sur les 5 centres de tri et de recyclage prévus, seuls 3 centres de tri existent. Sur les 58 déchetteries prévues pour 2010, seules 19 ont été créées. Ce qui montre les retards dommageables qui s’accumulent. Le taux de valorisation des déchets est de 17%, alors que l’objectif fixé est de 43% pour dans 2 ans ! Ensemble, nous nous battrons pour une île et des cantons propres !

• Le SDIS (Service d’Incendie et de Secours)
8 centres de secours devaient sortir de terre entre 2002 et 2004. Un seul a vu le jour, celui de Saint-Leu, car les opérations d’investissement sont reportées d’année en année, et cela met en péril les capacités opérationnelles des pompiers. Des crises internes régulières, des mouvements sociaux et des blocages décisionnels altèrent la vie du SDIS. Le SDACR (Schéma départemental d’analyses et de couverture des risques) a été adopté avec 7 ans de retard. Nous n’avons qu’un seul centre de secours pour les 4 cantons. Il est nécessaire d’installer un Centre de Premier Secours sur le 4ème canton ou les hauteurs du 3ème canton (proximité de la future route de moyenne altitude).

• Les associations
La majorité UMP du Conseil général a diminué de 3% toutes les aides aux associations médico-sociales, d’anciens combattants et de personnes âgées. (21 clubs de personnes âgées sur les 4 cantons/1.400 personnes )... et de 7% les aides aux salles de spectacle. Mise au régime sec... et cela, après que le gouvernement ait souhaité « voir les subventions soumises à des impératifs de rentabilité, les créations artistiques devant répondre aux attentes du public ».
Nous veillerons à ce que ces clubs bénéficient d’aides conséquentes.

• Les routes départementales

Il y a 8 routes départementales sur les 4 cantons (canton 1 RD 3/29/72), (canton 3 RD 28/38/), (canton 4 26/27/28/38/39), nous veillerons à leur entretien.

Avec le soutien des partis politiques PCR, PS, Les Verts, MRC, PSR, nous sommes candidats le 9 mars 2008 et nous nous engageons à faire avancer ces grands dossiers réunionnais et à les inscrire comme priorités pour les cantons de Saint-Pierre.

Elie Hoarau, Jacky Juan, Krishna Damour, Graziella Leveneur


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