Élections municipales et cantonales des 9 et 16 mars 2008

Saint-Pierre : Utilisation des “biens” communaux au profit de la campagne électorale

4 mars 2008, par Sophie Périabe

Hier, lors d’une conférence de presse, les candidats des forces de progrès sur la commune de St Pierre ont voulu dénoncer les agissements de leur opposant et maire actuel de la commune. En effet, selon Élie Hoarau, 196 contrats aidés ont été signés pour la seule date du 15 février 2008, par le Maire de Saint-Pierre.

Rappelons cette affaire qui avait fait grand bruit, à l’époque, lors des élections municipales de 1995. L’effectif “employé” de la Mairie de Saint-André avait doublé lors du premier trimestre 1995, c’est-à-dire juste avant les échéances électorales. Un recours avait, alors, été déposé devant le tribunal administratif, qui avait rendu son jugement le 13 décembre 1995, en rejetant le recours formulé. Le plaignant avait donc fait appel auprès du Conseil d’Etat, et dans sa décision du 22 novembre 1996, ce dernier avait cassé la décision du tribunal administratif et avait fait annuler les élections au motif des embauches massives à l’approche du scrutin.
D’autre part, Elie Hoarau rappelle que, plus récemment, lors de l’assemblée plénière du Conseil Général du 5 décembre 2007, « le préfet avait dénoncé les contrats de magouille.
Nous demandons donc que le nombre de contrats consentis par la mairie de Saint-Pierre, du 1er janvier jusqu’à aujourd’hui, soir rendu public », explique le candidat Élie Hoarau.
Et comme il s’agit de contrats aidés, avec une forte participation de l’État, « nous demandons que l’Etat rende public ces contrats », insiste Élie Hoarau.
Les candidats des forces de progrès estiment ces embauches sont de nature à altérer la sincérité du scrutin et que la situation est similaire de celle de 1995.
« Bien sûr, nous nous réservons le droit d’utiliser ces preuves et de faire suivre cette affaire, c’est une situation très grave car aujourd’hui encore, les promesses d’embauche continuent ».
Jacky Juan, candidat des forces de progrès dans le 2ème canton de Saint-Pierre, assure, lui aussi, que de nombreux employés communaux et notamment ceux du service environnement, service des sports et du service culturel, sont à pied d’œuvre, sur le terrain, pour la campagne électorale. « J’ai moi-même été employé communal, sous la mandature du maire actuel, et je vois que mes anciens collègues sont utilisés pour cette campagne, et ils le disent eux-mêmes, car ils ont reçu des promesses embauches ou de titularisation après l’élection », indique Jacky Juan.
Autre acte, pour le moins douteux, souligne la candidate Graziella Leveneur, vendredi dernier, 2 jeunes bacheliers ont reçu leur récompense de 135 euros chacun pour leur réussite au BAC. Quoi de plus normal après tout que de récompenser nos bacheliers ? Mais se pose alors un certain nombre de questions : Pourquoi cette récompense arrive-t-elle maintenant, 7 mois après l’obtention du diplôme ? Et pourquoi « ce chèque » est-il un « bon secours d’urgence » délivré par le CCAS ? Serait-ce un détournement de l’aide sociale ?
« Je ne conteste pas cette aide, mais soit on récompense au moment de la réussite au Bac ou, au plus tard, 2, 3 mois après, soit on donne une aide sociale. Or, dans ce cas, il s’agit d’une aide sociale “secours d’urgence” pour un jeune bachelier, dont la famille n’est pas dans le besoin », insiste la conseillère générale.
Il est inadmissible, aujourd’hui encore, que de telles pratiques salissent la campagne électorale, et le monde politique. Chacun se doit de prendre ses responsabilités et faire que de tels agissements soient punis.

SP

Elections à Saint-PierreElie Hoarau

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