Emmanuel Séraphin, candidat au 3ème Canton, le Guillaume Saint-Paul

’Sortir ce canton de l’abandon’

20 octobre 2005

L’enfant de Bellemène Saint-Paul et candidat du Parti communiste réunionnais, Emmanuel Séraphin, se présente pour la première fois à une élection. Il compte sortir ce canton de l’abandon.

Emmanuel Séraphin, enfant de Bellemène, parcourt le 3ème canton du Guillaume à Saint-Paul depuis quelques semaines. Au fil du porte-à-porte, il rencontre "les vieux camarades". À 33 ans, ce père de famille occupe la fonction d’attaché territorial et de secrétaire au Club de kick boxing de Bellemène. Ce quartier, il le connaît très bien. Jeune, il se baignait dans les ravines avec ses amis. Son père Franck Séraphin a œuvré durant des années à Guillaume auprès des défavorisés. En voyant Emmanuel Séraphin, les habitants lui disent : "ou lé le garson Monsieur Séraphin".

Des activités pour les jeunes

Emmanuel Séraphin suit les traces de son père et il agit pour "un autre modèle de société". Régulièrement, il rencontre les jeunes adolescents et les jeunes adultes. "Une majorité d’entre eux se tourne les pouces du matin au soir", remarque-t-il. À force, "ces jeunes s’orientent vers les drogues comme l’alcool". Sur leur visage se lit leur détresse. Il déplore cette situation, car aucune action de sensibilisation aux conduites addictives n’est menée auprès d’eux. Il rappelle que "cette compétence est du Palais de la Source".

De meilleures conditions de vie

Cet enfant de Bellemène ne note aucune évolution concrète dans ce canton. Selon lui, "il se trouve à l’abandon depuis des lustres. De nos jours, plusieurs générations vivent sous le même toit ou à proximité. Cette situation entraîne la promiscuité et la précarité". Il s’interroge "sur la volonté réelle des élus du Conseil général pour mettre en application la politique départementale en faveur de l’habitation sociale". "Des maisons insalubres avec des toilettes situées à l’extérieur, on en trouve encore de nos jours", déplore-t-il. Ce point sensible, il compte le défendre vivement.

Un canton sans collège

Il dénonce "le manque de volonté des élus de la municipalité de Saint-Paul pour activer les animations sportives ou culturelles au Guillaume". "Ce canton compte environ 22.000 habitants mais pas un seul collège. Aujourd’hui, les élèves se réveillent à 5 heures pour se rendre au collège au Guillaume par exemple". Il dénonce aussi "toute la publicité orchestrée autour par la municipalité autour des taxis anglais destinés aux handicapés. Toujours est-il, les handicapés de la Petite-France ne bénéficient pas de ce dispositif".
Ce canton est également agricole. "Les agriculteurs situés sur la partie basse bénéficient du système d’irrigation et ceux de la partie haute non. Les chemins sont impraticables en période de pluie. Leurs réfections sont une nécessité pour permettre aux agriculteurs de circuler sans gêne". précise-t-il. Emmanuel Séraphin compte rassembler autour de sa candidature toutes les personnes de bonne volonté pour sortir ce canton de l’abandon.

Jean-Fabrice Nativel


Ida soutient ce jeune politicien

En allant de case en case, Emmanuel Séraphin bénéficie du soutien de nombreuses personnes. Parmi elles, Ida avec ses tracts arpente les allées du Guillaume. "Na poin pèrson ?", lance-t-elle, arrivée devant les maisons. L’accueil est chaleureux, et bien souvent les riverains l’invitent à prendre un café. Ils voient d’un bon œil la venue d’un jeune du quartier sur la scène politique. Pour certains, il reprend le flambeau laissé par son père, et pour d’autre, il représente un réel espoir pour faire barrage à une politique de casse des droits humains.


Franck Séraphin était toujours prêt à rendre service

Franck Séraphin, le père d’Emmanuel Séraphin, était très connu au Guillaume. Non pas parce qu’il y était né, mais parce qu’il était toujours à l’écoute des uns et des autres, et peu importe leur étiquette politique. Il était toujours prêt à rendre service. Il orientait les personnes vers les services spécifiques même s’il ne savait ni lire, ni écrire. Il n’hésitait pas à véhiculer les personnes en cas d’urgence.
Il a milité au sein du Parti communiste réunionnais depuis 1958. L’année suivante, il s’y adhère. Emmanuel Séraphin se souvient du temps où avec son père, il vendait “Témoignages” le samedi matin au Guillaume. Les habitants attendaient avec impatience les nouvelles de la semaine. Jamais Emmanuel Séraphin n’oubliera les années de luttes menées auprès de son père. "Nous étions communistes et nous étions brimés", se rappelle-t-il.


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