Cantonales : Conférence de presse de l’Alliance

Soutien total aux treize candidats anti-U.M.P. au 2ème tour

25 mars 2004

Denise Caro et Alain Armand, pour la liste de l’Alliance aux régionales, ont exprimé hier le soutien sans faille de leur formation pour les treize candidats présents au second tour des cantonales dans un duel avec les candidats de l’UMP.

Huit des treize candidats anti-UMP du second tour des cantonales étaient présents hier dans un hôtel de la côte Ouest, avec Denise Caro et Alain Armand, respectivement huitième et cinquième sur la liste conduite par Paul Vergès, pour réaffirmer leur stratégie dans les treize ballottages qui se dénoueront dimanche.
À Saint-Denis (2 et 9), à Saint-Paul (1, 3, 4 et 5), Saint-André (1 et 2), Saint-Louis (1), Tampon (2 et 4), Étang-Salé et Saint-Philippe, la situation pour le second tour des cantonales, après la décision d’écarter les deux triangulaires, est celle de treize duels opposant des candidats de l’UMP à divers candidats "qui ont tous en commun la volonté de défendre la population contre la politique ultra-libérale du gouvernement Raffarin", a dit Alain Armand. Ces candidats sont soit des candidats soutenus par l’Alliance dès le premier tour - c’était le cas dans les deux cantons de Saint-André, l’Étang-Salé, dans trois cantons de Saint-Paul, à Saint-Louis et à Saint-Denis 2 - soit des socialistes (à Saint-Denis 9 et Tampon 4), soit des candidats “sans étiquette” au premier tour mais clairement engagés contre des candidats UMP, comme à Saint-Paul 3, à Saint-Philippe et au Tampon 2.

"Soutenir les attentes de la population"

L’enjeu du scrutin de dimanche est de "mettre en déroute les candidats qui ont pour premier souci de défendre le gouvernement et qui, pendant deux ans, ont approuvé des mesures qui mettent à mal la population", a ajouté Alain Armand. Accusés de jouer à “cochon vole” au Palais de la Source, les candidats UMP sont les cibles clairement désignées dans un 2ème tour de scrutin qui, outre la traduction d’un "ras le bol" de la politique gouvernementale, comporte deux autres dimensions politiques plus régionales. La première est "d’alerter sur la décentralisation", du moins telle que la présente le gouvernement Raffarin. "Plus de responsabilité, oui", a dit Alain Armand, en refusant toutefois "le désengagement de l’État qui fera supporter aux collectivités des dépenses nouvelles, issues des nouvelles compétences, laissées à la charge des contribuables". Il s’agit donc d’élire des élus capables de s’engager dans un rapport de force avec le gouvernement, pour s’opposer au risque de fortes disparités régionales.
Le second aspect de politique régionale consiste à élire une assemblée qui saura "soutenir les attentes de la population réunionnaise", a-t-il ajouté. "Nous ne sommes plus dans un schéma classique d’alternance gauche-droite. Il y a ceux qui, comme les parlementaires UMP de La Réunion et leurs amis, approuvent et soutiennent le gouvernement Raffarin et il y a ceux qui veulent rassembler au-delà des partis classiques de gauche tous les Réunionnais prêts à se battre pour La Réunion. Il nous faut être “tous ensemble” pour défendre non pas des intérêts de partis mais un projet réunionnais sur des bases claires et dans le respect de notre diversité".

"Désir d’élargissement des forces"

La ligne de fracture est celle créée par une politique de casse qui, selon les membres de l’Alliance, "a entrepris depuis deux ans de détruire ce qu’on a mis cinquante ans à construire". Cette ligne de fracture a suscité "un désir d’élargissement des forces classiques gauche/droite et une volonté des acteurs sociaux de déborder ce schéma traditionnel pour se retrouver tous dans un projet", a poursuivi Alain Armand, du Mouvement La Réunion autrement.
Denise Caro a souligné à son tour le "danger que représente l’UMP pour la décentralisation". "Avec nos retards structurels, notre démographie et notre jeunesse, La Réunion risque de manquer de moyens beaucoup plus que les autres régions et départements de France, où déjà des présidents de Conseils généraux ont protesté contre le silence du gouvernement en ce qui concerne le transfert des moyens liés aux compétences nouvelles", a dit la dirigeante de Priorité socialiste Réunion. À partir de l’exemple de la compétence du Conseil général pour la politique sociale et sanitaire, la candidate de l’Alliance a souligné l’importance d’envoyer siéger au Palais de la Source "une opposition plus forte, pour demander des comptes et alerter la population".
Sur cette base politique, les candidats de l’Alliance ont noté l’élargissement du rassemblement auquel ils invitent les Réunionnais. Il est visible notamment dans les désistements opérés dans les cantons de Saint-Paul 3, Tampon 2 et de Saint-Philippe. À Saint-Paul, les deux candidats potentiels de l’Alliance, Jocelyn Flahaut (PCR) et Clovis Pavaye (MRA), ont finalement été doublés par un candidat sans étiquette, François Léa, dont l’affichage en faveur de l’Alliance a été clair dès le premier tour. Celui que les électeurs ont mis en tête du premier tour sera donc le candidat effectif de l’Alliance dans ce canton de Saint-Paul. Plus loin encore dans l’élargissement, les deux candidats du Sud sont des dissidents de Conseils municipaux à direction UMP, que leur opposition à la majorité d’où ils sont issus a rapproché de la ligne politique défendue par l’Alliance.

David Pascale


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