Emmanuel Lemagnen, militant associatif et candidat sur la liste conduite par Paul Vergès

Une meilleure adéquation entre l’entreprise, la formation professionnelle et l’emploi

26 mars 2004

Rien d’étonnant à ce que Emmanuel Lemagnen, candidat de la société civile, militant associatif et fervent défenseur des artisans réunionnais, figure aux côtés des cinq partis constitutifs de la liste de l’Alliance et des autres représentants de la société civile.

Conscient des difficultés réelles auxquelles sont confrontés petits artisans, petites entreprises ainsi que jeunes qui, par défaut de qualifications adaptées, n’accèdent pas à l’insertion professionnelle espérée, Emmanuel Lemagnen propose un nouvel "outil prospectif et réactif" afin de favoriser "une employabilité immédiate". Des solutions adaptées, réfléchies et cohérentes qui méritent d’être proposées aux Réunionnais pour la prochaine mandature régionale.

Grâce à une analyse cohérente...

L’équation est simple : sans une formation adaptée aux besoins des entreprises locales comme nationales, le demandeur d’emploi n’a pas d’accès à l’insertion professionnelle, aucune opportunité d’"employabilité immédiate", ici comme à l’extérieur.
De même, sans avoir procédé au préalable à un état des lieux exhaustif des métiers de La Réunion, sans avoir recensé les besoins des entreprises qui, - comme les TPE (très petites entreprises) ont des difficultés à les exprimer -, les formations mises en place restent inadaptées aux besoins du marché et à l’évolution des secteurs d’activités.
"Entre l’attente du terrain économique et l’offre de formation, le délai de réponse est-il suffisamment court et générateur d’emploi ?", interroge Emmanuel Lemagnen. Plutôt que d’attendre entre trois et cinq ans pour obtenir du personnel aux compétences adaptées, les entreprises préfèrent le faire venir, à moins de déposer le bilan !
De plus, TPE et PME (Petites et moyennes entreprises) paient des taxes d’apprentissage sans bénéficier de retour sur leur investissement. Partant de ce constat clairvoyant, Emmanuel Lemagnen, en accord avec la Région et dans la continuité de ses missions de formations, propose "un outil de commission permanente, un dispositif léger et mobilisable à volonté, un outil prospectif et réactif, afin d’ajuster le tir des formations".

Et des propositions adaptées...

S’inspirant de son vécu artisanal et associatif, Emmanuel Lemagnen propose la "création d’un dispositif innovant de proximité économique". Il précise ne pas vouloir donner de chiffres mais, en tant qu’homme de terrain, privilégie "une approche opérationnelle", pour proposer "un outil qui va s’intercaler entre la formation, l’entreprise et le demandeur d’emploi".
Pour cela, il suggère de conforter les formations professionnelles déjà existantes, délivrées par l’AFPAR, CFA etc..., et de poursuivre avec des FCIL (Formations complémentaires d’initiatives locales) qui permettent en 9 mois d’obtenir un CAP (au lieu de 2 ans si l’on fait appel à l’Éducation nationale). Cela correspondrait à une convention passée entre les différents acteurs de la formation initiale et de la formation complémentaire, pour répondre aux exigences de prospection et de réactivité. Ces dispositions permettraient alors de maintenir "une communication rapide entre les réseaux de tous les acteurs économiques et sociaux".
Exemple : "Si les ébénistes ont besoin de 250 jeunes sur le secteur du bois, s’il faut des vernisseurs, on ne va pas demander à l’Éducation nationale de mettre en place une école de formation. Cela serait trop long et le type de formation risquerait d’être pérennisée pour répondre à des attentes de rentabilité". La FCIL offre l’opportunité d’une formation courte, complémentaire, adaptée à une attente locale et qui ne sera pas renouvelée à perte.
De même, grâce à un suivi en amont des besoins extérieurs, une information suivie des besoins des entreprises françaises, on pourra parler de "mobilité utile". Ce fut le cas des 320 jeunes formés en Métropole pour les besoins des chantiers de la Route des Tamarins.
"Il faut généraliser ce qui se fait déjà par micros secteurs à la Région", confirme Emmanuel Lemagnen. "Une nouvelle équipe, c’est de nouvelles idées, et pour le cas, un nouvel outil qui interpelle tout le monde. Au niveau des Chambres consulaires, c’est un outil pour exprimer leurs besoins et pour la Région, un outil qui la rassure sur les formations".

Chacun pourra s’y retrouver

Pour gérer ce dispositif de proximité économique, "il faut lui donner une organisation associative et une architecture pyramidale". Finies les grosses machines inaccessibles, au fonctionnement complexe et sans clairvoyance ; les expériences du passé aident à mieux construire celles du futur. Les métiers (au moins 300) constitueront l’Assemblée générale, le Conseil d’administration sera constitué des secteurs d’activité et le bureau (élu par la filière) sera le trait d’union entre la base, les chambres consulaires, la Région et les organismes de formations. "Chacun a son mot à dire", ajoute Emmanuel Lemagnen, "grâce à ce dispositif léger et mobilisable, d’autres organismes, tels que l’ANPE par exemple, pourront venir s’y greffer".
Pour avoir depuis longtemps mûri sa réflexion, Emmanuel Lemagnen est convaincu que "cet outil va à l’évidence mobiliser tout le monde. Qu’il s’agisse également du sport, des loisirs, de la culture, chaque domaine aura sa représentativité de base".

Estéfany


Alon dire vré !

Raymond Lauret, président de la Commission du développement économique à la Région, adhère au projet présenté hier par Emmanuel Lemagnen, comme tous les membres de l’Alliance qui misent sur des solutions visionnaires :
"Lorsque vous écartez les militants techniciens de la plate-forme politique, soit on “ronronne” et on se prive des possibilités réelles d’avancer, soit on agit. L’intérêt de cette liste est de sortir quelqu’un de son pré-carré de compétences pour devenir un élu et amplifier ses moyens. Emmanuel Lemagnen aura à mettre la main dans le cambouis, comme ce fut le cas en d’autres temps pour Alain Séraphine, qui avec son Centre de l’image, a donné l’exemple d’un élu créatif.
Nous donnons à notre discours politique une assise de base et une emprise avec la réalité du terrain. Avec les 320 jeunes formés et investis dans les chantiers de la Route des Tamarins, c’est plusieurs dizaines d’entre eux qui ont déjà trouvé une embauche dans les entreprises qui les ont accueillies. Lorsque l’on nous dit que la coopération avec la Chine n’est pas essentielle, alors que le maire du Tampon est missionné pour décortiquer les textes législatifs favorables aux relations entre la Chine et la France...?".


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