Huguette Bello, candidate à Saint-Paul

“Unité de gauche” inédite à Saint-Paul

11 février 2008

C’est au cours d’une conférence de presse tenue hier matin, en présence de sa nouvelle équipe et de ses militants et sympathisants de Saint-Paul, que Huguette Bello, Députée élue en 2007, a déclaré officiellement sa candidature à l’élection municipale de Saint-Paul qui se tiendra le 9 mars prochain.

La candidate a réuni autour d’elle des représentants des diverses composantes de la gauche saint-pauloise, à savoir le PCR, le PS, le PSR, les Verts, le Mouvement Réunion Autrement, ainsi que des personnes progressistes sans étiquette impliquées dans la vie saint-pauloise. Cette “unité de gauche”, inédite à Saint-Paul, a pour ambition commune de répondre aux attentes et aux préoccupations des Saint-paulois, et ce, à travers une démarche de « responsabilité » et d’« humilité ».
Dans un premier temps, la candidate souligne que la parité au sein de son équipe est entièrement respectée, telle que l’exige la loi, et que sa liste est l’une des rares à La Réunion et la seule à Saint-Paul à être conduite par une femme.

Elle rappelle ensuite l’importance de ces élections de proximité à laquelle s’intéressent plus les gens, car se sentant plus concernés.

Huguette Bello confirme son engagement dans un contexte national de crise, suite aux mesures imposées par le gouvernement depuis 9 mois, qui estime que « les acquis sociaux sont les pires obstacles à la croissance ». Le gouvernement justifie ces mesures, traduites principalement par la franchise médicale, la réduction du nombre de contrats aidés - ayant entraîné des licenciements - la réduction du nombre de fonctionnaires, mais surtout la baisse du pouvoir d’achat, par le fait que les caisses de l’Etat soient vides. Alors que, paradoxalement, 15 milliards d’euros par an sont attribués aux plus riches de France. Elle rappelle, à ce titre, le mécontentement de la population largement exprimé lors des Législatives en 2007 face à cette politique de « casse sociale » qui creuse davantage les écarts.

Il faut construire la grande ville de demain

Elle dresse alors le bilan des 10 ans de mandat de l’équipe municipale sortante qui a fait de cette commune de 100.000 habitants une cité éclatée, morcelée, éparpillée. « Il faut construire la grande ville de demain, une grande ville moderne et structurée », introduisant ainsi la présentation des 6 grands axes de son programme unifié de gauche.

Le premier axe concerne le logement et l’amélioration du cadre de vie. A l’heure actuelle, la commune de Saint-Paul est « hors-la-loi » en matière de logement social et fait l’objet d’une amende de 340.000 euros du fait du non respect de la loi Solidarité Renouvellement Urbain (SRU). Loin de cette « conception erronée et archaïque » du logement social, Huguette Bello répond tout simplement : « Nous y mettrons fin ! », en prônant ainsi un logement décent pour tous, aux critères énergétiques et esthétiques répondant aux besoins actuels des Saint-paulois, notamment ceux de la classe moyenne.

Le second axe concerne les crèches, les écoles, la restauration scolaire, et l’encadrement de personnes âgées, pour lequel il faut rattraper un « retard inadmissible ».
Le troisième axe traite d’une décentralisation au niveau communal (loi de décentralisation 1982) qui rapprocherait les lieux de décision et les services publics des usagers, permettant une simplification des équipements entre les villes, et dont les principales composantes seraient des mairies annexes performantes et des élus municipaux ayant de vraies responsabilités.

Le quatrième axe propose un développement économique et la création d’emplois à travers la valorisation des sites naturels et patrimoniaux du territoire saint-paulois. Ainsi, seraient combinés à la fois tourismes extérieur et local, et tourismes balnéaire et vert. Une réflexion est également menée sur la création de conditions favorables à l’installation d’entreprises sur la commune, notamment pour les secteurs de l’agriculture, la pêche côtière et le commerce de proximité, qui n’en seront pas moins délaissés.

Le cinquième axe expose son engagement en matière d’environnement et de préservation des ressources, telles que l’eau et les énergies renouvelables. L’embellissement de la ville, la propreté et la lutte contre les inondations - résultant d’un aménagement littoral anarchique - sont également des priorités.

Enfin, le dernier axe est de faire de Saint-Paul une ville de culture et de sport. Elle déplore d’ailleurs, à ce titre, la dégradation de son patrimoine historique ces dernières années qui s’était traduit par la fermeture de la Grotte des Premiers Français et des bassins des Cormorans, par exemple. La construction d’un réseau d’équipements adaptés à travers la création d’un « passe-culture » ou d’un « passe-sport » est alors préconisée.
En conclusion, Huguette Bello rappelle les enjeux d’un mandat municipal, dont les élus communaux qui sont au plus près de la population doivent agir à la fois dans l’immédiat et en anticipant sur l’avenir. En collaboration avec différents partenaires que sont l’Etat, les collectivités, l’Union Européenne, les associations et le secteur privé, son objectif en tant que maire est de mobiliser autour d’un projet commun tel un « chef d’orchestre dont l’unique pensée est de réaliser une belle œuvre, une belle ville ».
Se succèdent ensuite Jean Erpeldinger des Verts, Jean-Marie Lasson du PS, Denise Delorme du PSR et divers acteurs de la vie saint-pauloise qui expliquent tour à tour leur choix de ralliement à « cette femme de caractère », symbole d’espoir pour un vrai changement à Saint-Paul, une ville victime de l’inertie de la droite depuis 40 ans.

Rebecca P.

Elections à Saint-Paul

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