Séisme politique

Virapoullé défait : la fin d’une époque

10 mars 2008

Les élections municipales et cantonales ont dessiné, dans le premier tour, une recomposition politique d’importance capitale, que le Parti communiste réunionnais (PCR) analyse comme sa victoire stratégique.

La première leçon tirée hier par la Direction du PCR est l’avancée hautement significative de ce parti, dans le premier tour, en dépit ici ou là de résultats locaux plus décevants.

Les trois maires sortants au Port, La Possession et Sainte-Suzanne ont été réélus dès le premier tour en dépit d’un contexte quelquefois difficile : Roland Robert est réélu à La Possession avec 52,37% des voix, sans l’union avec les socialistes ; Maurice Gironcel est réélu à Sainte-Suzanne avec environ 63% des voix, qui sont un cinglant camouflet porté à la campagne calomnieuse à laquelle s’est prêtée l’institution judiciaire. Enfin, au Port, Jean-Yves Langenier est réélu avec 69% des voix.

Là où son candidat arrive en ballottage favorable, à Saint-Louis et à Saint-André, le PCR est également en position de l’emporter dimanche prochain.
A Saint-Leu, il participe à une coalition avec Thierry Robert, qui est également en position de l’emporter au deuxième tour.

Enfin, Huguette Bello à Saint-Paul et Jean-Hugues Ratenon à Bras-Panon, dans un ballottage très serré, sont en mesure de rassembler largement et de transformer la mise en difficulté du maire sortant, au premier tour, en une éclatante victoire.

Le premier trait saillant est que le PCR sort conforté de ce scrutin, et réaffirmé comme la première force politique à La Réunion.

La deuxième leçon de ce 1er tour est le séisme politique qui laisse entrevoir des répercussions dans toute l’île.

En plus de la grande incertitude à Saint-Denis - où Gilbert Annette (PS) fait presque jeu égal avec le député-maire sortant, René-Paul Victoria, en ballottage très serré -, la défaite politique infligée hier au maire sortant de Saint-André est le principal élément de ce séisme sans précédent.

« Virapoullé en ballottage défavorable : c’est la fin d’une époque », commentait hier le Secrétariat du PCR. Virapoullé a en effet frôlé la correction dès le premier tour, avec 49% des voix pour Eric Fruteau.

Le maire de Saint-André, depuis près de 40 ans, a cherché par tous les moyens - y compris les plus frauduleux - à barrer la route au PCR. Il a multiplié les exactions - fraude, corruption, manipulation et instrumentalisation de l’appareil judiciaire, alliances contre nature avec le Parti socialiste, trafics en tous genre... Tout a été bon pour le mettre en tête, dans le but de freiner et si possible empêcher les transformations dont l’île a besoin.

Le maire sortant de Saint-André, ancien député et actuel sénateur, a passé l’essentiel de sa vie politique à s’opposer et à détruire. Il ne laisse aucune œuvre notable, et aujourd’hui, il est défait. Son adversaire communiste peut l’emporter dimanche prochain. Ce sera le signe majeur de ces élections.

Tels sont les deux principaux enseignements d’un scrutin dont la suite de l’analyse fera apparaître bien d’autres éléments, à articuler à cet axe principal.

P. David


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus