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Depuis 1965, date de la création de la commune de Cilaos, les Riviérois auraient pu voir leur localité prendre le statut de commune. "Il est de notoriété publique qu’en 1965 La Rivière a loupé le coche", déclare Éric Fontaine, président de l’association "comité faisons de La Rivière une commune". 40 ans plus tard, de nombreux Riviérois espèrent voir La Rivière émancipée. Cette demande de création d’une nouvelle commune se base sur l’article L-2112.2 du code général des collectivités territoriales (CGCT), qui stipule que "les modifications aux limites territoriales des communes... sont décidées après enquête. Le représentant de l’État prescrit cette enquête lorsqu’il a été saisi d’une demande à cet effet, soit par le Conseil municipal de l’une des communes, soit par le tiers des électeurs inscrits de la commune ou de la portion de commune...". Pour l’heure, l’association, enregistrée en Sous-préfecture le 2 mars 2005, a réuni plus de 4.200 signatures sur les 14.700 électeurs riviérois, ce qui est proche du résultat définitif. Il lui en faut en effet 4.800 minimum, pour atteindre le tiers de électeurs.

Les raisons de sa création

Comme le stipule l’article L-2112.2 du CGCT, il faut au préalable une enquête. Elle a été menée par le cabinet conseil Fidecorex en 1999, qui avait conclu à la faisabilité d’une telle opération, "et ceci sans aucune pression fiscale supplémentaire", précise Éric Fontaine. Aujourd’hui, derrière lui, se trouve des jeunes lycéens, des militants syndicaux, des personnalités de la société civile et des hommes politiques, toutes sensibilités confondues. Tous sont Riviérois, à l’exception d’un Saint-Louisien solidaire de cette démarche. Ils souhaitent tous engager La Rivière dans un processus de développement, pour anticiper sur les enjeux à venir. Au dernier recensement, la population riviéroise était estimée à 22.000 habitants. On rappelle que Cilaos, qui fêtait ses 40 ans d’existence, n’en compte que 7.000 à peu près. Aujourd’hui, comme les Cilaosiens, les Riviérois veulent décider des politiques qu’il conviendrait d’engager dans les aspects de leur vie quotidienne, en termes d’aménagement du territoire pour l’implantation d’infrastructures, de création de nouvelles routes de désenclavement, d’implantation de nouvelles structures, de mise en valeur du potentiel touristique, sur le plan agricole aussi, etc. Bref ! La Rivière doit s’émanciper, puisqu’elle en a la possibilité. Saint-Louis se place dans la strate des 802 communes de France disposant de 10.000 à 49.999 habitants. Même en faisant de La Rivière une commune, Saint-Louis resterait dans cette strate. Si on se lance dans un jeu de comparaison, la Guadeloupe (425.368 habitants) compte 34 communes. La Martinique (383.941 habitants) compte également 34 communes, tandis que la Guyane (157.749 habitants) compte 22 communes. Ces trois départements réunis regroupent une population de 967.058 habitants pour 90 communes. "La Réunion ne serait pas hors norme avec une 25ème commune", note Éric Fontaine, d’autant que La France continue en à créer : 16 communes ont vu le jour depuis 1998. En ce qui concerne La Rivière, un référendum d’initiative local devra prochainement consulter la population riviéroise et saint-louisienne sur la question de la création de deux communes. Alors, Riviérois ? Saint-Louisiens ?

Bbj