Démission de Josiane Richard de la Mairie de La Possession

« Il est inadmissible à mes yeux que des faits d’ordre privé rejaillissent sur la municipalité »

10 mai 2007

Josiane Richard, 4ème adjointe déléguée aux Affaires sociales et à l’habitat à La Possession, a démissionné de son poste. Elle a remis hier matin une lettre à Roland Robert, Maire de la ville.
« J’ai souhaité, dans cette salle du Conseil municipal où je siège depuis 1989 et à la place que j’occupe en tant que 4ème adjointe déléguée aux Affaires sociales et à l’habitat, réagir aux différents articles de presse du samedi 21 avril dernier rendant compte de l’affaire m’opposant à mon ancienne associée », insiste-t-elle d’emblée. Et de continuer : « Si je ne réagis que maintenant, c’est que je n’ai pas voulu rajouter, entre les deux tours de l’élection présidentielle, à la manipulation politique et au règlement de compte dont je suis la cible. Je ne vous cacherai pas que j’ai été atterrée par les propos très durs des journalistes, reprenant mot pour mot les réquisitions du procureur et passant sous silence les nombreux arguments de défense que mon avocat et moi-même avions avancés », déplore-t-elle.

Manipulation politique et règlement de compte

« Mais il ne s’agit pas pour moi aujourd’hui de refaire l’audience. Cependant, je tiens quand même à porter à votre connaissance, et donc à celle de vos lecteurs, que cette affaire est un véritable règlement de compte politique et personnel qui a été orchestré. En effet, comment expliquer, dans le dossier de l’instruction, les nombreuses lettres anonymes de soi-disant collectifs ressemblant étrangement aux lettres de “l’ECCOR”, du “collectif contre les malfrats”, attaquant anonymement et calomniant la municipalité ? Comment comprendre l’appropriation de mon dossier par l’opposition municipale, et notamment par l’un de ses chefs de file, M. Philippe Lew ? Enfin, comment interpréter sa présence et celle de ses amis politiques à l’audience et leur jubilation, alors qu’il n’a aucun lien direct ou même familial dans cette affaire ? », se demande-t-elle.
Josiane Richard tient à rappeler : « Je suis à l’origine de la fin du contrat de M. Lew, à l’époque, employé au CCAS, dont j’étais la Vice-présidente. J’avais demandé au Conseil d’administration, qui a été unanime, de se séparer de cet individu pour manquement grave et incompétence ».
Pour elle, « cette affaire a des relents de revanche et de vengeance, de règlement de compte personnel et politique. En effet, il n’échappera à personne qu’en fait, c’est la femme politique qui a été jugée et non l’infirmière, dans le cadre d’un différend personnel avec son associée. Combien est-il de dossiers analogues opposant des associés dans le cadre professionnel qui ne font pas l’objet d’une telle médiatisation, d’effets de manche, et au final, de requalification d’éventuels manquements civils en délits politiques ? », lance-t-elle.

Pas d’amalgame

Elle souhaite que dans cette affaire, il n’y ait aucun amalgame. « En effet, le différend qui m’oppose à Mme Veasa est d’ordre personnel et professionnel, et n’a absolument rien à voir avec mes fonctions d’élue, et donc avec la Commune de La Possession. On ne peut légitimement me reprocher aucun délit politique, je n’ai pas commis d’acte de corruption, ni de prise illégale d’intérêts, ni d’emplois fictifs... Bref, aucune infraction qu’on pourrait reprocher à une élue ».
Elle retient que « dans les faits, tant au Tribunal que dans la presse, c’est Josiane Richard, adjointe au Maire de La Possession, qui a été mise au pilori. Il est indéniable qu’au-delà de ma personne, il s’agit, en définitive, de jeter le discrédit sur cette municipalité à travers un amalgame grossier et injuste. Injuste pour moi puisque j’ai le sentiment que je paie aujourd’hui le prix fort, injuste aussi pour mes collègues du Conseil municipal qui subissent les retombées médiatiques ».
Elle se souvient qu’en « 1989, j’ai rejoint l’équipe conduite par Roland Robert. J’ai voulu tout simplement apporter ma contribution et participer au développement de ma commune. Dès le départ, compte tenu de ma fonction d’infirmière, je me suis intéressée essentiellement aux questions sociales et celles relatives à la famille. Aujourd’hui, La Possession dispose d’un Centre Communal d’Actions Sociales structuré et performant à travers les différentes missions de service public mis en œuvre ».
Aujourd’hui, relève-t-elle, « la commune propose aux familles possessionnaises ses crèches de 74 places, qui seront augmentées à 114 avec la mise en service cette année du Pôle Enfance. Je crois sincèrement que j’ai contribué à cette amélioration du service public, de la condition des plus démunis et des familles possessionnaises. Il n’est donc pas question, pour une affaire d’ordre purement personnel, que l’on puisse souiller l’action municipale ».

« Je me sens plus libre... »

Voilà pourquoi, Josiane Richard a présenté hier sa démission au Maire de La Possession. « J’ai été très sensible à la sympathie et au soutien qu’il m’a témoigné. Mais je lui ai fait comprendre qu’il est inadmissible à mes yeux que des faits d’ordre privé rejaillissent sur la municipalité. Il lui appartiendra, avec les membres de la majorité municipale, de prendre acte de cette démission et d’y donner suite. En tout cas, affranchie de ces responsabilités et de cette pression politique, je me sens plus libre et aussi plus disponible pour peaufiner et conforter ma défense ».

Elle termine : « Je peux vous assurer que malgré les comptes-rendus très durs de l’audience du 20 avril, je suis sereine quant au délibéré qui sera prononcé le 18 mai prochain ».

Jean-Fabrice Nativel


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