Inquiétude de l’opposition sur le budget municipal de Saint-Pierre

25 octobre 2007, par Sophie Périabe

Lors d’une conférence de presse, mardi, Jean-Michel Folio et Camille Gérard, membres de l’opposition de Saint-Pierre, ont tenu à informer l’opinion publique des décisions prises au Conseil municipal de Saint-Pierre, notamment concernant le budget communal.

Lors du dernier Conseil municipal, donc, a été voté le budget supplémentaire qui reprend les restes à réaliser et qui réajuste les inscriptions du budget primitif voté en début d’année. La majorité municipale souhaite donc réaliser de nouvelles opérations avec une marge de manœuvre de 13 millions d’euros. Notons que la moitié de cette somme, soit 7,4 millions, a été affectée aux dépenses de fonctionnement, dont 3,6 millions consacrés à de nouvelles embauches.
Au total, pour l’année 2007, ce sont 13 millions d’euros (budget primitif + budget supplémentaire) qui ont alloués aux contrats aidés. A titre de comparaison, pour l’année 2006, ces contrats représentaient moins de 10 millions d’euros.
Selon l’opposition, rien ne justifie de tels moyens, et par ailleurs, aucune explication n’a été donnée.
Selon Jean-Michel Folio, « sans aucun doute, le maire prépare les élections de novembre et celles de l’année prochaine ». Ce sont donc 500 nouveaux emplois qui vont voir le jour d’ici la fin de l’année.
« Et c’est quelque chose que nous contestons, car il semble que cela a un rapport direct avec les prochaines échéances électorales ».
Néanmoins, il ne faut pas faire l’amalgame avec le fort taux de chômage que nous connaissons dans l’île, et particulièrement dans le Sud.
Bien sûr, il faut se battre pour créer des emplois, mais pour de vrais emplois. Or, dans ce cas, le chômage est un prétexte pour assouvir les ambitions personnelles d’un maire qui joue avec les emplois précaires.

Dilapidation du patrimoine communal

Second point abordé, celui du patrimoine communal. « Nous avons l’impression, souligne le membre de l’opposition, que la politique du maire est de vendre du patrimoine communal ». Au Conseil municipal du mois d’août, 4 hectares ont été vendus à Pierrefonds (80 euros/m2), et plus d’un hectare à la Ravine des Cabris (100 euros/m2).
« Hier soir, on a vendu un autre terrain à 250 euros/m2, et cela a rapporté 2,7 millions à la commune. Nous ne sommes pas contre de vendre des terrains, mais cela doit rester exceptionnel, or, aujourd’hui, dès qu’il y a un acheteur, on vend ».
Selon ces Conseils municipaux, le patrimoine communal doit constituer une réserve foncière pour l’avenir, car la population augmente, et il faudra construire des écoles, des logements, équipements sportifs, etc...
Ces ventes, bien entendu, rééquilibrent la trésorerie, mais est-ce que c’est ainsi qu’il faut régler les problèmes de déficit, d’autant plus que le foncier est de plus en plus rare et cher ?

Le problème du foncier se pose également au niveau de la ZAC Canabady. En 2001, l’aménagement de cette ZAC privée avait été confié à la société foncière du Groupe Caillé. Dans une convention, la mairie devait céder un terrain, qui se trouve à proximité, à la société foncière en échange de la création d’un axe de communication vers la ZAC et d’une coulée verte pour embellir le paysage.
Car il est vrai que les constructions de cette ZAC ne sont pas d’un meilleur effet dans le paysage, et la présence d’une coulée verte embellirait l’espace.
Aujourd’hui, retournement de situation, la mairie souhaite vendre le terrain à la société foncière, mais il n’est plus question de construire une coulée verte. Selon l’opposition, « se pose donc un problème d’urbanisation, d’environnement... ».
De plus, il s’agit du seul terrain que possède la mairie de l’autre côté de la 4 voies près des habitations. « Ce terrain aurait pu accueillir des équipements de proximité pour les populations voisines », or, on constate que c’est toujours le business qui prend le dessus.

Le prix de l’eau devrait augmenter

Tout d’abord, il faut savoir que le budget de l’eau a peu de moyens. Depuis 2 ans, la commune a entrepris des travaux importants et nécessaires. « Mais on ne dit pas toute la vérité, car sans aucun doute, le consommateur devra mettre la main au porte-monnaie », indique Jean-Michel Folio.
En 2006, 6 millions d’euros ont été nécessaires pour les travaux, mais faute de budget, la mairie a eu recours au budget municipal pour combler le déficit.
Or, dans la loi, « il est dit que l’eau doit payer l’eau. Alors, on se demande si à Saint-Pierre, les choses sont faites en toute légalité ».
De plus, les travaux devraient durer jusqu’en 2020 et 20 millions d’euros devront être investis jusqu’en 2009. Où va-t-on trouver cet argent ?, se demande Jean-Michel Folio. Aujourd’hui, pas de réponse au niveau de la majorité, et pour cause, nous sommes très proches d’échéances électorales.
« Mais après les élections, le prix de l’eau risque de bien augmenter », alors, attention aux promesses électorales.

Sophie Périabe


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