Une première à La Réunion

La commune de Saint-Louis expérimente deux véhicules électriques

13 novembre 2010, par Sophie Périabe

C’est une première à La Réunion, une municipalité vient d’acquérir deux véhicules électriques. Pour la commune de Saint-Louis, l’objectif est économique et écologique bien sûr, mais il s’agit également de montrer l’exemple, de démontrer que la voiture électrique répond à la problématique de l’avenir du transport dans notre île.

Deux petites voitures électriques indiennes, la “REVA”, viennent de faire leur entrée dans le parc automobile de la municipalité de Saint-Louis. « Le véhicule servira à faire des courses entre les chantiers de la régie. Cela correspond à son temps d’autonomie, 80 km environ », indique le maire Claude Hoarau.
« Il s’agit de la voiture électrique la plus vendue au monde », soutient Vincent Hoarau, gérant de la société AER (Auto-Elect-Réunion), distributeur de véhicules électriques dans l’île. « Il y en a à Londres, à Paris, elle a donc l’expérience des routes européennes », poursuit le gérant d’AER.

Aujourd’hui, à La Réunion, 35% de l’énergie consommée vient des énergies renouvelables et le reste provient d’énergies fossiles. Mais avec l’objectif de l’autonomie énergétique en 2030, la tendance devrait s’inverser avec le recours à l’éolien, le solaire, l’énergie des marées, etc.
« Le véhicule électrique peut s’adapter à toutes ces énergies ». Outre l’aspect écologique, la “REVA” est économique. « En termes d’énergie, on est à 1 euro/100 km contre 8 euros pour une 4CV », explique Vincent Hoarau. Finis les filtres à huile ou à gasoil, les carburateurs ou autres transmissions. En 5 ans, on estime à 6.000 euros l’économie réalisée par rapport à une voiture “normale”.

Côté assurance, « il faut compter 220 euros l’année », soutient Vincent Hoarau. En effet, l’assureur prend en considération le faible risque de vol, le risque zéro incendie et la vitesse limitée à 80 km/h.
Pour recharger le véhicule, il suffit de le brancher à une prise de type domestique 220 V – 15 A. « Il faut compter 8 heures pour une recharge complète et 3 heures pour 80% de la batterie », indique le gérant d’AER.
A Saint-Louis, le principe de la recharge nocturne sera privilégié, car les agents ne feront pas plus de 80 km par jour.

« Le credo “Ile de La Réunion, Ile écologique” doit transcender les clivages politiques »

Pour l’heure, la municipalité expérimente deux véhicules, « on se donne une année pour voir l’adaptabilité et les commodités du véhicule. Si on s’aperçoit qu’il répond bien aux fonctions, il y aurait possibilité de recourir à ce type de véhicule pour renouveler le parc automobile », rajoute le maire de Saint-Louis.
Sur les 80 véhicules que compte la commune de Saint-Louis, une quinzaine devraient partir à la casse prochainement.

Selon le maire, si toutes les collectivités s’engagent dans cette voie, « cela peut être un exemple pour la population, les gens se diront : pourquoi pas ?
Le credo “Ile de La Réunion, Ile écologique” doit transcender les clivages politiques », martèle Claude Hoarau, qui déplore l’abandon des projets Tram-train et des centrales photovoltaïques aux abords de la route des Tamarins afin de recharger les véhicules électriques.

Enfin, l’acquisition de ces deux véhicules “propres” s’inscrit dans la continuité de la politique menée actuellement par la municipalité en faveur du développement durable.
En effet, des études de faisabilité ont été lancées afin d’équiper les écoles de la commune ainsi que les plateaux gris (terrains de handball, basket, etc.) de préaux pouvant accueillir des panneaux photovoltaïques.

 Texte et photos Sophie Périabe 

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