Sécurité des réseaux de transport public

La concertation au service des usagers

26 août 2011

Le Conseil général a organisé toute la journée d’hier une table ronde sur la sécurité des réseaux de transport public à La Réunion. Cette concertation fait suite à l’agression le 10 août dernier d’un chauffeur de bus à la gare de Saint-Louis.

État, collectivités, transporteurs, conducteurs et force de l’ordre étaient hier dans l’hémicycle François Mitterrand pour cette table ronde qui réunissait tous les acteurs du réseau de transport public. Le but de cette concertation est de trouver des solutions partagées et non imposées afin de sécuriser le réseau. « Ensemble, nous devons travailler à la sécurité dans les transports et dans les gares afin que les usagers comme les employés puissent utiliser ces réseaux dans les meilleures conditions », souligne Pierre Vergès, qui présidait la séance au nom du Conseil général.

La sécurité : un enjeu primordial

Près de 200 faits de délinquance sont signalés par les entreprises de transport pour cette année. Mais seule une vingtaine ont fait l’objet de dépôt de plainte. En effet, le sentiment d’insécurité dépend de plusieurs facteurs. Les incivilités, refus de paiement, injures, si elles ne vont pas jusqu’à la justice, sont souvent le quotidien des usagers et des chauffeurs et pèsent lourd dans ce sentiment de manque de sécurité. Les agressions physiques, vols et vandalisme sont heureusement moins fréquents, mais font du travail de chauffeur un métier à risques où il devient difficile de garder les employés et de recruter. Les dommages physiques et psychologiques restent présents dans les mémoires. Pour les chauffeurs qui assurent dans certains réseaux le rôle de receveur, la solution serait d’avoir un agent de sécurité dans chaque bus, solution coûteuse du point de vue des entreprises de transport qui comptent par exemple pour les Cars Jaunes 74 véhicules venant de 10 transporteurs, 155 chauffeurs, 60 employés divers pour 453 trajets sur 17 lignes. La Citalis a, elle, équipé son réseau de géolocalisation, GPS et téléphone afin que les chauffeurs puissent joindre quelqu’un le plus rapidement possible, mais ces aménagements coûtent cher alors que les transporteurs doivent de plus chaque année moderniser les véhicules. L’insécurité a un coût humain, mais aussi financier. L’amélioration de la sécurité du réseau impose une approche globale et concertée, et concerne l’ensemble des partenaires du transport public réunionnais.

Le sentiment d’insécurité nuit au transport public

A La Réunion, en 2011, on compte 5,7 millions d’usagers des transports collectifs. Il s’agit souvent d’une clientèle captive qui n’a donc pas le choix d’un autre moyen de transport. L’insécurité s’ajoute à ces difficultés de vie. De plus, elle altère l’image des transports collectifs qui, dans une île consacrée au tout-voiture, a déjà du mal à convaincre.
Devant cette recrudescence d’incidents sur les réseaux, la collectivité a souhaité élaborer un plan d’action destiné à sécuriser plus fortement ses usagers et les acteurs des Cars Jaunes (transporteurs, conducteurs, contrôleurs, agents de médiation, accompagnateurs…). Elle entend mettre en œuvre rapidement des actions concrètes à court terme dans les secteurs repérés comme sensibles comme celui allant de La Possession à Saint-Paul ou la gare de Saint-André, et inscrire ces mesures dans une politique de sécurité globale et cohérente sur l’ensemble de l’île. Elle souhaite aussi inscrire des actions à moyen terme qui impliquent d’autres prestataires et acteurs du réseau. Les connexions entre les différents réseaux dépendant des différentes intercommunalités ne simplifiant pas la tâche.

La collectivité s’est déjà arrêtée sur un certain nombre d’actions pouvant être mises en place rapidement sur le réseau Car Jaune, comme l’augmentation de l’offre sur le bassin Est afin d’éviter les surcharges souvent à l’origine de problème et l’installation d’un système de vidéosurveillance dans la gare et ses abords, le renforcement de la présence d’agents de sécurité, l’extension des horaires d’ouvertures des gares, le complément en matériel de sécurité (géolocalisation…).
Les actions à moyen terme auront lieu après une observation pour une meilleure compréhension du phénomène d’insécurité et seront l’objet d’un partenariat avec l’ensemble des AOT (Autorités organisatrices de transport).

CF


Déclaration d’intention

Les AOT s’engagent à des mesures concrètes pour la sécurité des usagers et du personnel

Le 25 août 2011, à l’initiative du Conseil général, de son délégataire de service public, GIE ACTIV, exploitant le réseau interurbain dont il a la responsabilité, et de son gestionnaire de réseau, Véolia Transport Services Réunion,

Les Autorités Organisatrices de Transport de La Réunion, qui mettent en œuvre un réseau de transport public régulier de voyageurs :


- Conseil général pour le réseau Car Jaune

- CINOR pour le réseau Citalis,

- CIREST pour le réseau Estival,

- CA Sud pour le réseau Car Sud,

- CIVIS pour le réseau Alterneo,

- Et TCO pour le réseau Kar’Ouest

Se sont réunis dans le cadre d’une table ronde sur le thème de la sécurité des réseaux de transport public de l’île.

A l’unanimité, les AOT :
constatent une convergence de vue sur

- d’une part, l’importance et l’évolution de l’insécurité dans le transport public sur l’île et, d’autre part, la nécessité d’y apporter les réponses les plus adaptées,

- le besoin de disposer de données fiables et pertinentes permettant d’observer les faits et d’établir les diagnostics nécessaires à la recherche de solutions,

- la complémentarité des types d’actions (prévention, présence humaine, moyens techniques, formation, communication, ...) et l’intérêt de les combiner pour optimiser leurs effets.

reconnaissent que

- la complexité du phénomène et ses manifestations sur l’ensemble du territoire commandent une action commune, concertée et cohérente de l’ensemble des acteurs du transport,

- chaque acteur, dans ses prérogatives, a un rôle à jouer en matière de sécurité,

- l’association de partenariats élargis (forces de l’ordre, autorités judiciaires, acteurs sociaux...) facilitera le succès des projets en matière de sécurité,

- à l’inverse, des initiatives isolées ne pourraient valablement œuvrer à la résolution des problèmes.

manifestent la volonté de s’engager

- à mettre en œuvre des actions concrètes, à court, moyen et long terme, visant à sécuriser les usagers du transport et les personnels qui œuvrent au quotidien pour le rendre performant et attractif ; et à préserver les biens nécessaires à l’exécution des services de transport public,

- à associer aux initiatives qu’elles pourraient développer individuellement l’ensemble des autres AOT,

- à rechercher aussi souvent que possible la mutualisation des moyens et la collaboration étroite,

- à solliciter ensemble tous les partenariats nécessaires dans une démarche globale à l’échelle de l’île.

Les Autorités organisatrices des réseaux de transport public de l’île

A la Une de l’actuPierre Vergès

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Messages

  • La mairie d’Amiens (Somme - Picardie) a mis en ligne son site http://participons.amiens.fr afin d’ouvrir le débat sur la réorganisation de son réseau de bus.
    La question de la sécurité est bien entendue d’actualité.
    Je pense qu’Internet est un bon moyen pour accompagner tout le processus physique mis en place pour cette concertation.
    Bonne journée et bonne participation.


Témoignages - 80e année


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