Demain en Conseil municipal

La Possession vote son document d’urbanisme

30 juillet 2004

À l’ordre du jour du Conseil municipal de La Possession de demain, le Plan local d’urbanisme est proposé aux élus et à la population, avant d’être soumis pour avis aux partenaires de la commune. S’il est validé définitivement avant la fin 2004, La Possession rompra avec quatorze ans d’instabilité administrative, causée par l’annulation de ses documents précédents.

Deux jours après Le Port, ce sera samedi au tour du Conseil municipal de La Possession d’arrêter son projet de Plan local d’urbanisme (PLU), un document décisif pour l’aménagement de la commune.
Révisable tous les cinq ans, le PLU vient en remplacement du Plan d’occupation des sols (POS), avec lequel La Possession a connu quelques vicissitudes puisque ses deux précédents POS ont été annulés par le Tribunal administratif de Saint-Denis, en 1995 puis en 2002. Un coup dur pour les élus, car ces annulations répétées ont eu pour effet de figer les décisions communales dans des référents datés de 1990, totalement dépassés par la pression démographique d’une des communes au plus fort taux de croissance urbaine.
L’exemple de la mosquée de la ZAC Balthazar est presque un cas d’école illustrant les cafouillages administratifs, entraînés par la référence à des documents obsolètes et aggravés par une balourdise de fonctionnaires dont les musulmans auraient aimé se passer.
L’espoir des élus possessionnais est d’aboutir dans la concertation à un document d’urbanisme partagé, dont les grandes lignes devront être en conformité avec les orientations du SAR (Schéma d’aménagement régional), lui-même en révision et dont les exigences s’imposent aux autres documents d’urbanisme.
Sur le fond, la commune de La Possession n’a que peu modifié ses documents précédents, se limitant à intégrer les remarques faites par le Tribunal administratif.

90 % de “zone naturelle”

Le projet politique de ville s’articule autour de trois objectifs majeurs :
1/la poursuite de la structuration urbaine, tant dans le centre-ville, qui doit être densifié, que dans les écarts, avec une attention soutenue pour la politique de l’habitat
2/ la relance de l’activité économique, axée sur "une nouvelle offre tertiaire", sur les activités de tourisme et de loisir, et le maintien de l’activité agricole
3/ la protection de l’environnement et du patrimoine remarquable de la commune, qu’il soit naturel ou historique.
D’une étendue de quelque 11.000 hectares, la commune de La Possession a un territoire classé à 90% en “zone naturelle”. Le cirque de Mafate fait l’objet d’une "intégration respectueuse" qui va chercher à "écarter l’implantation de structures anarchiques", a exposé hier le maire de la commune, Roland Robert.
Le document comporte une problématique agricole que les élus souhaitent voir évoluer sans contrevenir aux orientations de l’actuel SAR, dans lequel certaines zones agricoles (comme le plateau de Sainte-Thérèse) sont pour le moment classées en “protection forte”. La réflexion engagée avec des agriculteurs, ainsi qu’avec la Chambre d’agriculture à laquelle un diagnostique a été commandée, devra porter sur les choix à faire en matière de foncier et d’irrigation, dans la définition des activités à faire prévaloir.
Au-delà des 90% de surface communale classée en zone naturelle - y compris Mafate et ses îlots de zones “NI” partiellement constructibles -, la commune de La Possession a inscrit à son PLU 768 hectares de zones à urbaniser - dont font partie les quelque 100 hectares de la ZAC de Moulin Joli - et 490 hectares en zone agricole.
Au terme de la concertation qui va se poursuivre jusqu’à la fin de l’année, les élus de La Possession pensent voir aboutir leur volonté d’avoir un document juridique à jour.

Pascale David


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