Conseil municipal de la Possession

Le Pôle Enfance baptisé Alice Pévérelly

19 juin 2009

Alice Pévérelly est le nom du ’Pôle Enfance’ de la Possession. La deliberation ci-dessous du conseil municipal de la Possession a été prise à l’unanimité hier. La mémoire de cette militante réunionnaise se trouve à la fois honorée et transmise aux plus jeunes.

Ainsi, afin de donner un supplément d’âme, à cette réalisation dédiée à la Petite Enfance, il nous est apparu tout naturel, et « opportune », de le baptiser du nom d’une grande militante de la cause réunionnaise, je veux dire Alice Pévérelly, elle, qui, malgré le temps, et « parfois l’oubli chez les plus jeunes », aura honoré, et honore encore, d’une part, son île tout entière, en toutes ses composantes, et d’autre part, l’idéal de justice et de fraternité qui fut le sien, au long de sa dense mais, malheureusement, trop courte vie. Elle périra en effet, à l’âge de 38 ans, à la suite d’un stupide accident de la route, à la Montagne, après, « semble t i », une perte de contrôle, « toujours inexpliquée à ce jour », sa voiture allant s’écraser presque verticalement, au fond du bras Lindor.

Fille de l’horloger saint pierrois Ernest Pévérelly, Alice est née à Saint Pierre le 24 Juillet 1922, épouse à vingt ans le prothésiste dentaire Cléo Lamarque qui lui donnera, le 2 Décembre 1950, son unique fils, Jean Pierre, et s’installe, à la fin de la seconde guerre mondiale, boulevard Lancastel, à Saint Denis.

Après l’obtention de son diplôme de sage femme, elle travaille dans les centres de protection maternelle et infantile (les PMI), avant d’ouvrir son propre cabinet.

Très proche de son oncle Georges Pévérelly, horloger de son état, lié quant à lui au monde associatif, ainsi qu’au Docteur Raymond Vergès sur la liste duquel il est élu Conseiller municipal du chef lieu lors des Municipales de Mai 1945, Alice Pévérelly en vivra l’heureuse et précieuse influence. Ses futurs engagements ne tarderont pas.

Elle n’a que 24 ans à la création de la section réunionnaise de l’"Union des Femmes françaises", l’UFF, en novembre 1946, en rejoint peu après la direction, et y restera lorsque l’UFF deviendra I’UFR, l’"Union des femmes de La Réunion", le 14 Septembre 1958, lors de son congrès qui se tiendra â Saint Paul.

Elle se distinguera aussi au sein du "Comité de défense des libertés républicaines", contre notamment la violence répressive et la multiplication des fraudes électorales. Elle accompagnera aussi lsnelle Amelin à l’"Union départementale des syndicats CGT", dont elle sera secrétaire administrative, avant que d’être, « de mai 1952 à mars 1955 », co directrice du Journal "Témoignages", prenant ainsi le relais de son fondateur, Raymond Vergès, poste qu’elle est contrainte d’abandonner à la suite de lourdes condamnations pour délit de presse. Ce qui ne lui enlèvera en rien de sa détermination farouche, à défendre, « quoi qu’il arrive », la cause des travailleurs et de ce peuple de La Réunion, en particulier dans la tourmente de la fin des années 50.

De cette lutte permanente contre toute injustice, et pour « l’édification d’une société plus égalitaire », Alice Pévérelly reste vivante, « par ses convictions, son dévouement, sa fidélité, sa modestie et son courage singulier ».

C’est le plus bel héritage qu’elle puisse nous laisser, même si le combat est inachevé. Mais aussi, PARCE QU’IL EST inachevé !

Et cet heritage, « en tant que conscience, dans notre Histoire » , devient aussi, « forcément » , et du même coup, « dans notre present » , un exemple, un modèle, une lumière. On ne peut alors rêver mieux, je pense, pour un "Pôle Enfance".

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