Communiqué du maire de Saint-Louis

« Menace sur les revenus des fonctionnaires »

19 novembre 2012

Voici la réponse faite par Claude Hoarau, maire de Saint-Louis, au syndicat SAFPTR diffusé samedi à la presse.

« La presse de ce dimanche a fait état de la position de M. Adras, représentant du Syndicat autonome de la fonction publique territoriale réunionnaise (SAFPTR), relatif au problème de l’index de correction, auquel sont éligibles 670 agents communaux. Il m’apparaît nécessaire de préciser le contexte et les enjeux de cette grave question, qui concerne tous les agents des fonctions territoriale et nationale de La Réunion.

Assurer la stabilité des personnels

En 2009, plusieurs solutions s’offraient à moi. 

Je pouvais ne titulariser qu’un petit nombre de personnes.

Je pouvais laisser exclure les personnels au profit des partisans du maire entrant, comme c’est malheureusement la tradition. Je pouvais, aussi, ne pas suivre la pente de la facilité. Je l’ai fait, avec les outils dont je disposais, et dans la ruine héritée de mon prédécesseur. J’ai donc titularisé le faible nombre d’agents stagiarisés par mon prédécesseur. Fini, donc, le temps des basses vengeances contre les travailleurs. J’ai aussi titularisé 350 employés communaux, qui attendaient depuis 20 ans. Ils le méritaient après tant de temps passé dans la collectivité. J’ai, enfin, assuré l’avenir de travailleurs communaux entrés ou revenus dans la carrière, pour qu’à l’avenir, ils ne soient plus otages des changements de majorité municipale.

L’index sera versé

Cette politique pèse très lourd sur les finances communales. Elle n’aurait pas pu être mise en œuvre sans le recours au Protocole qui fait aujourd’hui l’actualité. Protocole par lequel 670 employés sont devenus fonctionnaires, percevant la prime de vie chère, mais acceptant que le paiement de l’index de correction soit différé. Je note qu’à l’époque, M. Adras n’a pas déféré le Protocole. Est-ce parce qu’en lui-même, il savait que c’était une avancée sociale majeure ? Tout le monde se réjouissait d’accéder au statut de titulaire. D’avoir l’emploi à vie, dans un pays qui compte plus de 35% de chômeurs. De pouvoir sur cette base améliorer son existence, et accéder à l’emprunt. Il y a des attentes dans le paiement de l’index ; parce que la commune connaît les difficultés que l’on sait, et ces difficultés sont très largement liées à la politique de titularisation elle-même. Ce paiement interviendra dès que les finances le permettront. Je le répète : tout à un coût. Mais c’est une question de semaines.

Irresponsables apprentis sorciers

Par contre, je note avec stupéfaction que M. Adras risque de priver non seulement les Saint-Louisiens, mais tous les fonctionnaires réunionnais d’une part de leur traitement. M. Adras a déjà incité une employée communale à aller devant les juges administratifs. Résultat : le jugement rendu m’interdit désormais d’accorder l’index à cette dernière. Belle défense des travailleurs ! Dans la presse d’hier, M. Adras dit vouloir porter à nouveau la question de l’index de correction en justice. Or, les juges ont déjà tranché : ils ont déclaré l’index illégal dans une requête individuelle.

Ils rediront la même chose si on leur pose le même problème, et ils donneront l’occasion au gouvernement, qui cherche 60 milliards d’économies, de se servir des jugements provoqués par M. Adras. Et de supprimer l’index, en disant qu’il est illégal. On prend donc le risque, immense, de voir tous les fonctionnaires territoriaux, mais aussi nationaux perdre le bénéfice de l’index, simplement parce que quelqu’un, à Saint-Louis, aura joué les apprentis sorciers. Je ne peux accepter que l’on mette ainsi en danger les revenus des agents de toutes les fonctions publiques. J’appelle donc M. Adras, et ceux qui le conseillent, à recouvrer la raison.

Claude Hoarau, maire de Saint-Louis

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