Retour à la normale dans le Sud

8 février 2007

La situation dans le Sud de l’île revient petit à petit à la normale, car il n’y a pas eu de précipitations ces derniers jours dans le Bras de la Plaine. L’eau est revenue au robinet de nombreux foyers, mais hier matin encore, bon nombre de personnes restaient privées de l’or bleu. Les élèves, aussi, ont pu prendre le chemin de l’école après 2 jours de vacances forcées.

Après plusieurs jours sans eau, la population saint-pierroise a enfin retrouvé un semblant de vie normale. Pour l’instant, finis les allers-retours à la citerne du coin ou aux robinets publics du front de mer. Néanmoins, il faudra continuer à faire bouillir l’eau du robinet ou à acheter de l’eau en bouteille, car l’eau est toujours impropre à la consommation.

Y avait-il de l’eau dans certains quartiers ?

D’après certains habitants, oui. Selon les riverains, toutes les habitations se trouvant en contre bas de la rue des Bons Enfants ont de l’eau potable et n’ont jamais subi de coupures d’eau.
Nous avons cherché à contacter le service technique de la Mairie pour confirmer ou infirmer l’information, pas de réponse. Pas de réponse, également, du côté de l’adjoint chargé de l’aménagement du territoire qui était injoignable hier.
Si l’information est exacte, comme le disent les riverains, pourquoi avoir fermé toutes les écoles lundi et mardi derniers ?
Pourquoi pénaliser l’ensemble des élèves alors que certains ne couraient aucun risque ?
Toutes les conditions étaient réunies pour accueillir les élèves dans de bonnes conditions.
Alors, contactons l’adjointe chargée des écoles. Là non plus, pas de réponse. Décidément, ce n’était pas notre jour de chance, toutes les personnes que nous avons voulu contacter à la Mairie de Saint-Pierre étaient injoignables...

Il semblerait que la situation s’est améliorée à Saint-Pierre, et c’est tant mieux.
Espérons que cela dure. Et pour le moment, selon les autorités, il convient quand même de faire quelques réserves, car la tempête Dora s’approche de notre île à petits pas. Elle s’est, certes, affaiblie, mais il y a risque de pluie, avec les conséquences que l’on a pu constater ces derniers jours. Sans céder à la psychose. Le plus révélateur est l’élan de solidarité qui unit certains des habitants de Saint Pierre.

Sophie Périabe


Témoignages

• Monsieur Rifosta

« Je fais mes réserves sur le front de mer »

Hier matin, nous avons rencontré M. Rifosta qui faisait le plein d’eau à un robinet public sur le front de mer de Saint-Pierre.
« Depuis la semaine dernière, nous n’avons pas d’eau. Quelques fois, l’eau arrive pendant 2 heures et après, c’est fini ». Cet habitant du quartier de la Ligne Paradis nous explique qu’il n’a pas le temps de remplir ses réserves lorsque l’eau arrive et il n’a pas vu de citerne à proximité de chez lui. Alors, au quotidien, c’est très difficile. Il ne peut plus faire à manger, ni faire la vaisselle, alors, depuis peu, il vient tous les soirs manger un sandwich sur la plage. Il se douche également à la plage, aux douches publiques. « Vous savez, on fait comme on peut ». M. Rifosta aurait de la famille chez qui il pourrait se doucher, faire des réserves, etc..., mais « même si la famille me dit de venir prendre un bain chez eux, je ne vais aller déranger », il nous explique qu’il n’aime pas gêner les autres. Il espère tout simplement que ce cauchemar va enfin s’arrêter et se dit indigné qu’une telle chose puisse se produire aujourd’hui.

• Ghislaine Egambarom

« C’est inadmissible qu’on se retrouve dans une telle situation en 2007 »

Scandalisée, Ghislaine Egambarom nous explique que chez elle, dans le quartier de Joli Fond, « l’eau arrive le soir, généralement, et la journée, plus rien », alors il fallait vivre avec. Cela veut dire, « faire le ménage le soir, faire à manger le soir, laver le linge le soir, etc... toutes les tâches pour lesquelles on avait besoin de l’eau, on le faisait le soir. Il fallait également se lever tôt pour pouvoir prendre une douche. Pour les jours où nous n’avions pas d’eau, ni la journée, ni le soir, on allait remplir des sceaux, des bouteilles de 5 litres sur le front de mer et on pouvait prendre une douche chez mon frère sur Saint-Pierre même, car, habitant en bas de la rue des Bons Enfants, lui, il n’avait subi aucune coupure d’eau », nous raconte Ghislaine. Cette mère de famille nous explique également qu’ils étaient obligés d’acheter de l’eau pour boire et cela représente un budget considérable. « C’est une dépense en plus dans notre budget déjà maigre ». C’est pour cela que, quelques fois, pour leur consommation, ils prenaient également de l’eau chez le frère de Ghislaine.
Heureusement que depuis hier, la famille Egambarom a de nouveau de l’eau au robinet et cela devrait continuer, sauf nouvelles précipitations.

• Rolande

Pas de citernes, ni de camions

Rolande, habitante de la Ravine des Cabris, nous explique que l’eau est revenue depuis hier chez elle. Avant cela, son mari allait faire des réserves sur le front de mer de Saint-Pierre. Elle a entendu que des camions auraient dû venir les ravitailler, mais « je n’ai jamais vu la trace, ni des camions, ni des citernes. On était vraiment livrés à nous-mêmes ».
Pour la consommation, la famille achetait de l’eau en bouteille.

• Monsieur Payet

Jamais eu de coupure d’eau

Cette famille habite à la Ravine Blanche, quartier qui se trouve en bas de la rue des Bons Enfants, et c’est pour cela que la famille Payet fait partie des personnes les plus chanceuses de Saint-Pierre. Monsieur Payet nous explique que toute la partie qui se trouve en contre bas de la rue principale de Saint-Pierre, c’est-à-dire la rue des Bons Enfants, dépendait de Pierrefonds. Et donc n’avait pas subi les coupures d’eau des dernières semaines.
« J’ai des membres de ma famille qui n’avaient pas d’eau chez eux, donc je les invitais à venir chez moi pour au moins prendre une bonne douche, ou pour prendre de l’eau à boire. Certains sont venus, d’autres pas ».
La famille espère que le problème se réglera au plus vite, car c’est vraiment une catastrophe.

S. P.


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