
C’était un 30 juin
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Tribune libre
11 juillet 2008
Ma femme, ma grand-mère, ma fille, mes sœurs, mes tantes et mes amies m’ont toujours fait remarquer que révolution est un nom féminin singulier, qu’une révolution est un changement brusque et en profondeur dans la structure politique et sociale d’un État, qui se produit quand un groupe se révolte contre les autorités en place, qui prend le pouvoir, par extension, tout changement qui bouleverse l’ordre établi. Les filles et les femmes réunionnaises doivent se souvenir que l’Assemblée Constituante et la Législative n’ont pas donné de droits politiques aux femmes, puisqu’elles ont interprété au masculin “l’homme et le citoyen”. Mais la question de principe n’a pas été posée. Condorcet a défendu, en 1790, « l’admission des femmes au droit de cité » : il n’a recueilli que quelques échos.
Au printemps 1793, Pierre Guyomar fait figure d’exception en reprenant les idées de Condorcet. Or, les femmes sont une composante du mouvement populaire, s’engageant temporairement, au gré des journées révolutionnaires, sans-culottes anonymes souvent. Certaines participent dès 1790 à des clubs qui acceptent la mixité, ou créent des clubs féminins. Les plus cultivées rédigent écrits et pétitions. Au printemps 1792, quelques-unes ont demandé le port d’armes, revendication qui équivaut à celle de la citoyenneté : demande refusée... Des femmes sont très présentes également dans le mouvement révolutionnaire populaire au cours du printemps (préparation des journées insurrectionnelles de mai-juin) et de l’été 1793. En mai, Pauline Léon a fondé le club des citoyennes républicaines révolutionnaires, ouvert à celles (ouvrières, marchandes...) qui prêtent serment de « vivre pour la révolution et de mourir pour elle ». Des liens forts l’unissent à la sans-culotterie parisienne et aux Enragés, il regroupe les plus radicales des femmes révolutionnaires. La Constitution de juin 1793 (an III) a supprimé les citoyens passifs, mais les femmes sont exclues de la citoyenneté : au cours de l’été, les femmes révolutionnaires sont nombreuses à vouloir prêter serment à la Constitution, refusant ainsi leur exclusion. Les citoyennes républicaines révolutionnaires sont actives également dans la « guerre des cocardes » (l’obligation de porter la cocarde tricolore avait été proclamée en avril 1793, sans précision de sexe) : elles réclament que cette obligation (symbole de citoyenneté) s’étende aux femmes. La Convention cède (21 septembre) : aussitôt naît la rumeur que serait exigé également le port du bonnet rouge. De nouveaux heurts se produisent entre citoyennes républicaines révolutionnaires et dames de la Halle hostiles au port de la cocarde. C’est l’occasion pour la Convention de définir explicitement sa position de fond sur la participation des femmes au politique.
Le député Amar, au nom du comité de Sûreté générale, fait un compte-rendu des troubles qui jette la suspicion sur les intentions de femmes « soi-disant révolutionnaires » dont certaines ont pu être égarées et beaucoup « conduites par la malveillance » afin de provoquer des troubles dans Paris, au moment où se prépare le procès des Girondins. Il passe ensuite à une théorisation des principes qui doivent guider la Convention, lui faire adopter l’exclusion des femmes des droits politiques. Toute l’argumentation reposant iniquement sur la présupposée « nature » des femmes (leur faiblesse ?) et les tâches qui leur reviendraient non moins naturellement. L’interdiction des clubs et sociétés de femmes est décidée. Rappelons qu’Olympe de Gouges est guillotinée le 3 novembre. Le mouvement révolutionnaire des femmes est mort. Le décès est entériné au printemps 1795, quand, poussées par la disette, de nombreuses femmes redeviennent des émeutières de la faim et se mêlent aux mouvements insurrectionnels des sections parisiennes pour réclamer du pain et la Constitution de 1793. Immédiatement, la Convention leur interdit de pénétrer dans ses tribunes, d’assister à toute assemblée politique, de s’assembler à plus de cinq dans la rue. Aujourd’hui, en 2008, nous le savons tous, les femmes occupent et occuperont d’avantage encore dans les années à venir les premières place, simplement parce que c’est dans la nature des choses. Je me souviens qu’à l’école, déjà, les filles étaient plus matures, plus douées, plus courageuses et plus travailleuses que bien des garçons, moi y compris. Le poète qui avait raison peut être paraphrasé : « la femme réunionnaise est bel et bien l’avenir de l’homme réunionnais ».
Noor-Olivier Bassand
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