300 marmailles courent pour le Téléthon

9 décembre 2006

Les écoles Jules Reydellet du Bas de la Rivière, et Iris Hoareau de Petite-Île se sont retrouvées vendredi matin, à la Redoute. Pas moins de 300 élèves ont ainsi manifesté leur solidarité pour le Téléthon. Il y a eu également quelques adultes, en dehors des bénévoles, qui ont montré leur soutien en courant avec les marmailles.
Maryse Trotel, une ancienne directrice d’école à la retraite, s’occupe depuis 3 ans de cette manifestation. Elle a veillé à ce que les enfants signent les affiches en faveur de la mobilisation pour le Téléthon. Elle a encouragé la vente de peluches vendues au profit de l’Association. Elle indique enfin que, pour préparer cette journée, les organisateurs ont pu entendre le 28 octobre, Bernard Barataud, le co-fondateur du Téléthon, venu à La Réunion pour informer.
Malgré la forte chaleur, aucun malaise n’a été signalé, et de nombreux points d’eau permettaient aux enfants de se désaltérer. C’est en sueur que Sarah et Ismat, 9 ans, ont accepté de répondre à nos questions. Elles semblaient avoir bien compris qu’il s’agissait d’« aider les handicapés et ceux qui n’ont pas de chance ». Pour Kevin et Matthias, 10 ans, cette manifestation sert « à faire avancer la recherche », « à soigner les gens ».
Nous avons alors interrogé Diven Catapoullé, le responsable d’une classe d’intégration scolaire (CLIS). Il doit s’occuper de 6 poly-handicapés. Il a déploré que, sur 14 CLIS à Saint-Denis, seules 2 ont des professeurs des écoles qui sont formés à la gestion de ce public.
Au niveau des avantages qu’il voit dans les CLIS, il indique qu’il y a plus de liberté laissée à l’enseignant. En outre, ce sont des classes à projet. En revanche, il indique que la gestion se fait nécessairement au jour le jour et ajoute qu’il lui faudrait un poste d’Éducateur en Emploi Vie Scolaire (EVS), pour le seconder dans son travail. En effet, lors des pauses, les enfants sont livrés à eux-mêmes. Il conclut enfin en soulignant que la loi sur le handicap de février 2005 est bonne dans sa philosophie puisqu’elle incite à donner à l’enfant handicapé la vie la plus “normale” possible. Cependant, si le texte législatif est à louer, le manque de moyens est regrettable et en empêche grandement l’application.
Un autre enseignant, qui préfère rester anonyme, revient également sur ce peu de ressources et argumente : « Pour l’année 2006-2007, il y a moins de 2 postes d’EVS pour 14 CLIS ». Il regrette que le Rectorat ne propose pas ou peu de formations sur le handicap à destination des enseignants et ce, par manque de moyens.
Enfin, Youssouf Mravily, chargé de communication d’Handisport, rappelle que si la hausse des budgets est nécessaire, la situation des personnes handicapées passera aussi par le changement du regard que l’on porte sur elles. Tout d’abord, « une famille avec un enfant malade mérite le soutien de tout le monde ». Puis, il appelle à plus de mixité. Il veut que ces quelques jours de Téléthon dans l’année ne soient pas les seuls moments où les personnes “valides” côtoient les personnes “handicapées”. A bon entendeur...

M. D.


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