Arbre de Noël des personnes sans abris

À l’œuvre pour un monde juste !

18 décembre 2009, par Jean Fabrice Nativel

Alon mèt la min ansamb pour que dès aujourd’hui, toutes les personnes mangent à leur faim, sous un toit.

L’arbre de Noël pour les personnes sans abris organisé toute la journée d’hier par des bénévoles a été l’occasion de revoir certaines d’entre elles pour rire, sourire et discuter. La veille — jeudi —, une équipe a mis le turbo pour donner à l’une des salles du Centre du Cœur Saignant (Le Port) une déco festive. Autour d’un plateau de kari é ri, on s’est mis à penser à ces personnes qui sont dans la difficulté. On s’est promis entre deux bouquets de letchis et des pas de danse de s’attacher à faire de demain un monde juste. C’est possible.

C’est possible

On a pu trouver des milliards pour sauver les (riches) banques. Alors on peut trouver autant pour « sauver » toutes ces personnes… pauvres ! Le monde dans lequel on vit est fait d’exploitations aux conséquences graves.

Comme ces bénévoles qui ne comptent ni temps, ni argent, allons œuvrer pour un présent et futur meilleur à l’exemple de Maryse Dache — présidente du Comité des chômeurs et des mal-logés du Port —, un maillon de l’organisation de cet arbre de Noël du cœur.

Létshi, gato, coupes de champagne et cadeaux ont rythmé cette journée. C’est Maryse Dache qui a lu le message de bienvenue suivant :

« Vue du côté des plus pauvres, « la crise, elle ne date pas d’hier » : la pauvreté, accompagnée de son cortège de privations, de souffrances et d’humiliations, on la connaît malheureusement depuis longtemps. Mais nous constatons aujourd’hui une stigmatisation plus forte des plus pauvres. Ceux-là deviennent de plus en plus suspects dans les propos officiels ou dans certains non-dits : le discours anti-pauvre se banalise tout autour de nous et les plus démunis finissent par culpabiliser en raison de cette condition de vie que, ayons la décence de le dire, ces personnes n’ont pas choisie.
Or, la pauvreté augmente. Le nombre de nos bénéficiaires au comité a doublé en 2009. Ce qui veut dire que les plus pauvres ont de plus en plus de mal à vivre. À survivre, devrait-on dire. De plus, l’écart avec le reste de la population se creuse sans aucun doute. Si nous voulions mesurer les progrès de notre société aux progrès des plus fragiles, la plupart de nos excès matériels, qui font souvent notre fierté, s’en trouveraient probablement relativisés.

Heureusement que la générosité subsiste. Quelques cœurs faibles résistent encore contre la tentation de fermer les yeux sur l’inacceptable. Au premier rang, la ville du Port, à travers le CCAS et le CUCS, pour son soutien sans faille, sans quoi le service des repas aux sans abris n’existerait pas. Merci donc à M. le Maire pour la confiance que vous nous accordez. Chaque jour est un défi. De l’autre côté de nos containers alimentaires, la compréhension n’est pas toujours présente. Parfois, à certaines périodes, elle est un peu troublée, en début de mois par exemple. Malgré cela, les bénévoles ne désarment pas. C’est à eux (il serait difficile de citer tous(tes) ces courageux et courageuses militants(es)) que vont ensuite ma reconnaissance et mes remerciements. Car, sans cette mobilisation quotidienne, le comité et ses services n’existeraient pas non plus. Bravo à vous tous, à nous tous.
Enfin, ma pensée s’adresse à nos partenaires, en particulier les entreprises qui nous épaulent tout au long de l’année : Saprim, Domaine du Pain, 3 épis, l’Ambassadeur…

Aussi, je vous remercie tous et vous invite à partager un moment de joie et d’amitié à travers cette journée récréative à la veille de nos réjouissances familiales, avec ceux qui nous tendent la main tous les jours pour bien plus qu’un gazon de riz, mais davantage d’humanité dans nos vies.
Bonnes fêtes et meilleurs vœux pour 2010 ».

Jean-Fabrice Nativel

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Messages

  • Tâche magnifique que celle de ces bénévoles qui se sont dévoués pour offrir un moment de chaleur humaine, de dignité à ceux qui sont les plus délaissés dans notre société tissée d’injustices. Bien sûr qu’ils n’ont pas choisi cette vie.


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