Rencontre chaleureuse entre Ahmed Kathrada et le Groupe de Dialogue Inter-religieux de La Réunion

Ahmed Kathrada : « encore beaucoup à faire pour éliminer l’extrême pauvreté dans notre pays »

5 août 2014

Ce lundi 4 août, un événement exceptionnel s’est déroulé à l’évêché de l’Église catholique réunionnaise. Le Groupe de Dialogue Inter-religieux de La Réunion (GDIR), présidé par Idriss Issop-Banian et regroupant des représentants de toutes les religions ou spiritualités du pays, a organisé une rencontre avec un grand militant sud-africain de la lutte pour la liberté, Ahmed Kathrada, âgé de 85 ans. Cette rencontre très chaleureuse va sans doute contribuer à renforcer les liens entre nos deux peuples afin de faire avancer le co-développement régional solidaire des peuples frères de l’Indianocéanie.

De gauche à droite, Houssen Amode, président de l’Association Musulmane de La Réunion, Idriss Issop-Banian, président du Groupe de Dialogue Inter-religieux de La Réunion, Ahmed Kathrada, son interprète Mohamed Saïd Omar et Mgr Gilbert Aubry, évêque de l’Église catholique réunionnaise.

L’événement a commencé par l’accueil de l’évêque, Mgr Gilbert Aubry, qui s’est dit « impressionné par cet accueil et cette rencontre ». Puis, Houssen Amode, président de l’Assosiation Musulmane de La Réunion, qui a organisé cette visite d’Ahmed Kathrada, a souligné « l’immense honneur d’accueillir une personnalité située au premier plan international pour son combat contre l’apartheid dans son pays depuis l’âge de 16 ans, condamnée à mort par l’État raciste et compagnon de lutte de Nelson Mandela, avec qui il a passé 26 ans et trois mois en prison ».

Houssen Amode a également signalé qu’Ahmed Kathrada est notamment venu à La Réunion pour remercier nos compatriotes qui ont milité pendant de nombreuses années afin d’exprimer leur solidarité avec le peuple sud-africain en lutte contre l’apartheid. Ensuite, Idriss Issop-Banian a rappelé que cette personnalité était déjà venue une première fois à La Réunion en décembre 1998 avec d’autres parlementaires sud-africains « pour célébrer avec le peuple réunionnais le 150ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage dans notre pays ».

Continuer la lutte contre la pauvreté

Le président du GDIR a également présenté le parcours de son association — « une grande famille au service du pays depuis une quinzaine d’années » — qui a lancé en 2009 la célébration, chaque dernier dimanche de septembre, la Journée réunionnaise de la fraternité. Cette « flamme de l’espérance », dit-il, veut « prouver que toutes les communautés religieuses peuvent s’entendre pour construire un monde harmonieux, fraternel et de paix ».
Ahmed Kathrada a félicité les membres du GDIR pour cette œuvre exemplaire et il a notamment souligné qu’en Afrique du Sud « les associations religieuses ont beaucoup contribué à la lutte pour la liberté » menée par Nelson Mandela avec ses camarades de l’ANC. Et au cours du débat qui a suivi avec les invités à cette rencontre, il a mis l’accent sur la nécessité pour les dirigeants actuels du pays de continuer la lutte contre la pauvreté.

Que d’émotion !

« Notre démocratie n’a que vingt ans et après les deux millions de maisons construites, la mise en place d’un système de protection sociale, la création de centaines d’hôpitaux et d’écoles etc…, il y a encore beaucoup à faire pour éliminer l’extrême pauvreté dans notre pays », a conclu Ahmed Kathrada. La rencontre s’est terminée par des échanges très chaleureux entre les membres et invités du GDIR avec ce grand combattant sud-africain de la liberté.
Un poème d’Idriss Issop-Banian, traduit en anglais, a été proclamé à son intention. Et plusieurs ouvrages lui ont été offerts, ainsi qu’une copie du ‘’Manifeste réunionnais pour le partage des cultures’’ signé il y a plusieurs années par diverses associations culturelles réunionnaises à l’initiative notamment de l’historien Sudel Fuma, décédé le 12 juillet dernier. Que d’émotion ! 

L. B.

A la Une de l’actu

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?

Messages

  • Tout d’abord nous remercions la visite de ce grand combattant de la liberté dans notre péi , son immense courage et quelle leçon de combativitée surtout pour la nouvelle génération, les jeunes et c’est la preuve incontournable que quand les luttes, les engagements,sont justes rien ne peut ni les taire, ni les vérouiller car la puissance des convictions humanistes, progressiste finit par avoir raison !
    La lutte pour l’élimination de la pauvreté emprunte le meme chemin et ensemble nous ferons respecter la dignité de l’homme.

  • C’est toujours un grand réconfort de voir que des Hommes de confessions diverses se regroupent pour échanger sur la dignité de l’Homme et unir leurs efforts.
    Les relations humaines ne peuvent s’édifier que sur des fondations solides. La tolérance en est une. Essayons de traiter les autres comme nous aimerions qu’ils nous traitent et de ne pas faire aux autres ce que nous n’aimerions pas qu’ils nous fassent. Ainsi, chacun trouvera ou retrouvera sa dignité.
    Et comme disait Martin Luther King : "Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots."


Témoignages - 80e année


+ Lus