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Une campagne de prévention pour briser les tabous
11 avril 2008
Depuis le 5 avril, à l’iniative des 3 associations réunionnaises de lutte contre le Sida une nouvelle campagne de prévention grand public invite parents et enfants à communiquer sur les thèmes liés à la sexualité. Un sujet sensible mais un premier pas vers le dialogue essentiel : dépasser le malaise peut éviter le mal être, des comportements à risques aux conséquences parfois irrémédiables pour les jeunes.
« Et si vous parliez sexualité en famille ? » La question est inattendue, osée ; elle aura à coup sur un écho particulier dans les foyers. L’ARPS, Rive et Sid’Aventure, partenaires depuis 2003 sur des campagnes de prévention, souhaitent rendre la parole possible sur un thème qui touche à l’affectif, à l’amour, à la vie.
Rôle majeur des parents dans l’éducation sexuelle de leurs enfants
« Dis, comment on fait les bébés ? », demande un jeune enfant à ses parents. Ces derniers peuvent toujours se tourner vers la cigogne, la fertilité du choux et de la rose ou alors botter en touche faisant mine de ne pas avoir entendu à moins de différer carrément la réponse : « On verra quand tu seras plus grand. » Mais à force de voir ses questions relatives à la sexualité refoulées, un enfant finira par ne plus oser en poser à ses parents de peur de les géner. Il n’aura plus confiance en eux. Quand elles deviendront plus pressentes au moment de l’adolescence, il se tournera alors vers un camarade qui, confronté à la même situation, lui offrira une réponse soit incorrecte, soit incomplète.
Avec deux heures d’éducation sexuelle délivrées aux élèves de 4ème, l’Ecole ne peut pas tout et surtout pas remplacer le parent, premier éducateur dont l’influence restera toujours plus importante.
Alors que dans notre société, la sexualité et l’amour s’affichent à la télé, en 4X3 dans l’espace public, en revanche dans le cercle familial, le sujet est encore tabou*. Plutôt que d’occulter le fait que leurs enfants ont ou auront un jour une vie affective et sexuelle, les parents doivent les y préparer, dans cette étape synonyme d’épanouissement et de bonheur. Croire que le fait de parler de la sexualité avec eux va les inciter à passer plus rapidement à l’acte est une erreur. Plusieurs études ont déjà démontré que les jeunes qui ont bénéficié d’une éducation sexuelle entament leur première relation avec plus de maturité et de sérénité, ils vivent plus leurs rapports sexuels qu’ils ne les subissent ; mieux informés, ils adoptent moins de comportements à risques.
Transmettre des valeurs, donner des repères
Malheureusement, beaucoup de jeunes ont encore des rapports non protégés avec les conséquences que l’on connaît : grossesses précoces (1248 en 2006), Interruption Volontaire de Grossesse (662 en 2006 chez les mineures), Infections Sexuellement Transmissibles (IST) et toujours ce fichu VIH/Sida qui ces dernières années a touché de plus en plus de jeunes de moins de 20 ans. C’est avant que le drame ne se produise qu’il faut communiquer car un jeune qui n’aura jamais abordé les thèmes liés à la sexualité avec ses parents, ne le fera pas plus quand il se retrouvera dans une situation difficile ou délicate.
Avec cette campagne, les acteurs de la prévention veulent inciter parents et enfants à communiquer plus librement sur le thème de la sexualité, sans forcément attendre le passage à l’adolescence, mais à différents moments clés de la vie. Il n’est pas demandé aux parents d’être des spécialistes, d’avoir réponse à tout, mais surtout de rester à l’écoute des jeunes et de les accompagner dans leur recherche d’information. Peut alors s’instaurer un climat de confiance et d’amour qui ne sera que bénéfique au resserrement des liens familiaux. Sans être moralisateur, et dans le respect de l’intimité de chacun, le parent pourra alors transmettre des valeurs, donner les repères dont le jeune a besoin pour construire sa propre vie affective. Il est important pour un adolescent qui se questionne sur son premier rapport sexuel de savoir que rien ne sert de se presser pour faire comme le copain ou la copine, qu’il n’est pas ici question de compétition mais bien d’amour, de sentiments, de respect de l’autre et de soi-même.
Rendre la parole possible
Le slogan de la campagne - diffusée jusqu’au 18 avril sur les ondes radio, à la télé, dans les journaux -, veut ainsi inciter les parents à assumer leur rôle d’éducateur en matière de sexualité et meme si le sujet est délicat, le meilleur moyen de dépasser la gène reste de communiquer, de libérer et rendre possible la parole. Il ne s’agit pas d’échanger sur tout mais de permettre l’échange. Présentées comme des morceaux de vie, les 8 questions qui servent de supports à la campagne s’offrent comme des témoignages de jeunes mais aussi de parents. Un père se demande si son enfant utilise bien le préservatif ; une mère se dit qu’elle devrait accompagner sa fille chez le gynécologue : les parents aussi se posent des questions légitimes. Un jeune homme témoigne du soutien indispensable de ses parents au moment de la rupture avec sa petite amie, une jeune fille avoue sa crainte d’être enceinte, une autre se demande si elle doit passer à l’acte... tous et toutes nous nous sommes un jour posés ce type de questions au moins une fois. Avoir des réponses, une écoute et une aide familières, peuvent éviter bien des erreurs que les parents d’aujourd’hui ont peut-être commises pour avoir vécu eux-mêmes dans leur famille ce silence autour de la sexualité. Une sexualité qui est aujourd’hui emprunte de nombreux risques. Il est urgent donc de briser les tabous.
Stéphanie Longeras
* Le Conseil Académique à la Vie Lycéenne (CAVL) a réalisé en 2006 une étude auprès de 4768 jeunes. Parmi eux, 71% pensent que l’éducation à la sexualité doit être exercée à la fois par l’école et par la famille, mais seulement 22% s’informent auprès d’elle alors que 40% préférent se tourner vers un ami ou une amie, 15% vers l’infirmière et 5% vers le médecin scolaire.
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