Chercher dans les atouts de La Réunion une solution aux problèmes

ARVISE : l’ingénierie au service du développement

12 septembre 2007, par Manuel Marchal

L’Association réunionnaise pour la valorisation des initiatives socio-économiques (ARVISE) tenait hier son assemblée générale. L’occasion de donner un coup de projecteur sur un organisme paritaire qui s’attache à élaborer des outils pour améliorer les conditions de travail dans les entreprises réunionnaises, à partir du contexte spécifique de l’économie réunionnaise. Jean-Pierre Rivière (CFDT) a succédé à Catherine d’Hanens (MEDEF) à la présidence de cette structure paritaire.

« L’ARVISE existe pour les entreprises réunionnaises, son travail prend en compte les enjeux de La Réunion », affirme son Directeur, Gilbert La Porte, « notre action tient compte des enjeux locaux qui sont par exemple les Accords de partenariat économique (APE) ou le risque de sortie de La Réunion des critères de l’Objectif convergence qui garantissent aujourd’hui des crédits importants de la part de l’Union Européenne ». Tout cela concourt à « élaborer des outils adaptés à l’économie réunionnaise », souligne Gilbert La Porte.
L’ARVISE tenait hier son assemblée générale. À l’ordre du jour, le renouvellement du bureau, le bilan de la mandature et le discours du nouveau président. Il est à noter que ce dernier doit être un représentant d’un syndicat de salariés. Cela est dû à la nature même de l’ARVISE, un organisme regroupant membres du patronat et des syndicats, où la présidence tournante tous les deux ans est de mise (voir encadré).
À l’heure des bilans, Gilbert La Porte note que les objectifs fixés ont été atteints. Il met l’accent sur plusieurs actions.

Favoriser le retour à l’emploi

« En septembre 2005, nous avons organisé le premier congrès de l’ergonomie en langue française. C’était la première fois qu’une telle manifestation se tenait dans l’Océan Indien ». Le directeur de l’ARVISE rappelle que ce congrès rassemble des experts en ergonomie issus de tous les continents, et qu’il a permis à des chefs d’entreprise réunionnais de pouvoir échanger avec des spécialistes venus d’Europe, d’Afrique ou d’Amérique. Quant aux congressistes, ils ont pu à La Réunion être sensibilisés aux problématiques spécifiques aux pays émergents.
L’ARVISE a également mené plusieurs actions dans le cadre du programme européen Equal. L’une d’entre elles consiste à aller vers la création d’un Observatoire des compétences et des trajectoires professionnelles, en partenariat avec l’Union Européenne, l’État et la Région.
Toujours avec Equal, l’ARVISE a accompagné des travailleurs handicapés de plus de 45 ans, privés d’emploi depuis plus de 5 ans, dans leur recherche d’un travail. Cet appui n’a pas été vain, il a permis le retour à l’activité de plus de 70% de ces travailleurs.
Enfin, l’ARVISE s’est consolidée, comme le montrent, d’une part, un nouveau siège social plus spacieux, et d’autre part, l’embauche de 5 salariés, ce qui porte à 15 le nombre d’employés de la structure.

Chercher des méthodes spécifiques

Pour la nouvelle mandature, l’ARVISE compte tirer les enseignements des deux projets Equal décrits ci-dessus. Et il est à noter que l’organisation paritaire va gagner en visibilité. En effet, « nous avons réussi à négocier l’inscription des projets de l’ARVISE dans le contrat de projet État-Région et dans les Programmes opérationnels européens à travers le FSE », déclare Gilbert La Porte. Cela signifie que 7 actions de l’ARVISE auront lieu dans le cadre de ces financements qui sont garantis pour les 6 prochaines années.
Dans ces actions, l’ARVISE s’inscrit dans une démarche innovante, « nous sommes des acteurs du développement et nous faisons de l’ingénierie de l’innovation ».
Le résultat de ces travaux d’ingénierie est ensuite transféré auprès des entreprises bénéficiaires de l’ARVISE, note son directeur, mais pas exclusivement. « Nous allons faire du transfert de méthodes et d’outils créés vers les Chambres consulaires », ajoute-t-il en substance.
Par ailleurs, Gilbert La Porte rappelle également que des interventions sont également possibles en dehors de La Réunion, dans le cadre d’un partenariat avec un projet local, comme l’illustre une mission à Mayotte.
Mais ce sont bel et bien les problèmes auxquels sont confrontées les entreprises réunionnaises qui sont le cœur de l’action de l’ARVISE. Et à partir de ces problèmes, l’ARVISE élabore des outils, des méthodes, adaptés aux spécificités réunionnaises, à partir des compétences locales. C’est une manière de chercher dans les atouts de La Réunion une solution à ses problèmes.
Et comme le précise Gilbert La Porte, « le travail à faire, c’est être au service du développement ».

Manuel Marchal


7 axes de travail pour les 6 prochaines années

Gilbert La Porte, Directeur de l’ARVISE, indique les 7 axes de travail de sa structure qui sont inscrits dans le contrat de projet État-Région et dans les Programmes opérationnels européens.

- la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences ;

- santé et risques professionnels ;

- partenariat avec la Région dans la mise en œuvre du Plan régional de développement des formations ;

- dialogue social ;

- soutien aux entreprises en difficulté lors de la phase de consolidation, c’est-à-dire 2 ans après leur création ;

- services à la personne ;

- accompagnement méthodologique de la filière culturelle.
Le résultat de ces travaux pourra faire l’objet d’un transfert de compétences auprès des entreprises bénéficiaires de l’ARVISE, ainsi qu’auprès des Chambres consulaires.


Améliorer les conditions de travail et le dialogue social

Les actions de l’ARVISE couvrent deux domaines de compétence : l’amélioration des conditions de travail (ARACT) et l’accompagnement des travailleurs handicapés (Cap Emploi).
L’ARACT (Agence régionale pour l’amélioration des conditions de travail) fait partie du réseau ANACT. Présidente sortante de l’ARVISE, Catherine d’Hanens explique que dans ce domaine, les actions se déploient dans deux domaines particulier : la santé au travail et la gestion des âges. Sur ce dernier point, il s’agit d’anticiper sur les départs en retraite et de préparer les jeunes à occuper les postes qui vont se libérer.
Dans le cadre de Cap Emploi, l’ARVISE met l’accent sur « le maintien dans l’emploi des travailleurs handicapés », souligne Catherine d’Hanens. C’est une action menée en collaboration avec la Direction du Travail et l’employeur.
Enfin, Catherine d’Hanens signale que l’ARVISE est « très engagée dans le dialogue social ». Il s’agit de donner les moyens à tous les membres de l’entreprise de discuter de l’organisation du travail, des conditions de production, de la formation. « Ce sont des terrains sur lesquels on ne peut que s’entendre si l’on souhaite le développement de l’entreprise », conclut-elle.
Pour sa part, le nouveau Président, Jean-Pierre Rivière (CFDT), insiste sur la crédibilité qu’a su acquérir l’ARVISE, notamment dans l’insertion des personnes handicapées. S’il relève qu’il souhaitera mettre davantage l’accent sur le dialogue social, il précise que sa présidence sera dans la continuité de l’esprit qui anime l’ARVISE, un organisme paritaire où patronat et syndicats mènent une réflexion commune sur des dossiers relatifs à l’organisation du travail.
Pour Jean-Pierre Rivière, l’existence d’une telle structure, qui se doit de prendre du recul par rapport aux divers mouvements sociaux, est importante. Cela montre « qu’en dépassionnant le débat, on peut faire avancer les choses ».


L’ARVISE : une organisation paritaire

Créée en 1991 par les organisations représentatives des employeurs et des salariés (MEDEF, CFDT, CGPME, CGTR, CAPEB, CGT-FO, CFE-CGC, FDSEA, CFTC), avec le soutien des Chambres consulaires, les acteurs socio-économiques, l’Etat, le Conseil régional, le Conseil général, et l’Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail (ANACT), l’ARVISE inscrit son action au cœur des problématiques du développement économique de La Réunion.
« Son cœur de mission est de fournir aux entreprises réunionnaises et à leurs salariés un conseil et un accompagnement dans leurs projets visant à améliorer simultanément leur efficacité productive et les conditions de travail », explique l’ARVISE, qui « prend part de manière active aux réflexions conduites au plan régional par les décideurs et les acteurs de développement, en les alimentant des enseignements tirés de son expérience du terrain ».
Elle conduit les missions qui lui sont confiées par l’Etat, les Collectivités territoriales, les entreprises et leurs partenaires dans un souci d’efficacité et de manière à concevoir et à diffuser largement des outils et des méthodes pour la conduite de projet de changement.
L’ARVISE est administrée par un bureau comprenant pour moitié les membres désignés par les organisations patronales, et pour l’autre moitié, les membres désignés par les organisations syndicales de salariés.
Les statuts de l’ARVISE prévoient une alternance tous les deux ans, dans le cadre d’une Assemblée générale de l’Association qui renouvelle son Conseil d’administration et son bureau.
À Catherine d’Hanens, membre du MEDEF, devait succéder hier un président issu d’un syndicat de salariés.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?

Messages

  • Bonjour !

    Notre société, la Compagnie Française des Techniques, implantée à Saint Pierre a pour activité principale la production d’éléments préfabriqués en béton. La société avait également une activité annexe très secondaire et complètement étrangère à la première : l’entretien et le réglage d’équipements d’injection diesel.

    En Novembre dernier le seul technicien de l’activité Diesel a subi une intervention chirurgicale et un arrêt de travail de 6 mois. L’activité injection diesel a été interrompue et ne sera pas relancée. La médecine du travail a constaté que l’employé concerné n’était pas physiquement apte à occuper un poste dans le site de production d’éléments en béton.

    Dans le cadre de la procédure de licenciement qui va probablement être engagée, le souhait commun est de trouver une formation qui remettrait à niveau les connaissances de notre technicien âgé de 58 ans.

    Quelle assistance pouvez vous apporter pour :
    Trouver la formation adéquate
    Assurer le financement de cette formation

    Cordialement

    Mon tél fixe : 0262 49 60 60, GSM 0692 88 17 11


Témoignages - 80e année


+ Lus