Boutique Solidarité de Saint-Denis :

Au secours des désœuvrés

20 mai 2009, par Jean Fabrice Nativel

La Boutique Solidarité vient en aide aux personnes en situation difficile. Parmi elles, celles qui vivent dans la rue.

Terrible de voir de nos jours de jeunes garçons et filles, des personnes âgées, des mères de famille, des femmes enceintes… dormir, voir mourir dans la rue. Des travailleurs aussi, dit–on ? Dans la rue, on fume, boit, se prostitue, agresse et s’agresse, vole et se vole. Et on y meurt même comme "un chien". Aux États-Unis, des personnes pauvres vivent sous terre. Gageons qu’il n’en sera pas de même à La Réunion dans les années à venir.

Dans la rue, des jeunes, femmes enceintes, personnes âgées

Terrible de voir peu de gens s’intéresser à ces personnes. C’est vrai, elles sont rayées de “la carte” car elles n’ont plus ni identité, ni adresse. On les ignore. Certaines personnes osent quand même s’arrêter et leur dire bonjour, leur apporter un repas et, avant de partir, leur donnent une petite pièce. Quelques fois, on a l’impression que l’on vit dans un monde sans cœur, trop matérialiste, dans l’oubli des valeurs humaines comme la paix, l’égalité, la solidarité… Des mots qui ont perdu de leurs sens dans une société où tout se monnaie, s’achète, où tout est transactions et profits. Quel monde immonde ? Ou na poin larjan ou lé pa in moun, ou roul pa dan gro loto ou lé pa un moun, é patati é patata. Ouf ! heureusement que toutes les personnes ne sont pas comme ça.

70 et 100 personnes accueillies tous les jours

Des associations tous les jours œuvrent auprès des personnes désœuvrées. La Boutique Solidarité (Saint-Denis) est l’une d’entre elles. 6 jours sur 7, du début d’année à la fin, elle les accueille, les écoute. Sur place, elles se toilettent, prennent leur petit-déjeuner. À leur écoute, une assistante sociale, elle va les accompagner dans leurs démarches administratives. À commencer par une adresse et ainsi de suite jusqu’à l’obtention d’un logement, un véritable saut d’obstacles. À leur disposition, une épicerie sociale très sollicitée.
Aujourd’hui, « on accueille entre 70 et 100 personnes » au quotidien, constate Sonia Trabelsi, responsable de la structure. Une fréquentation qui risque d’augmenter dans ce contexte de crise avec les personnes qui perçoivent une petite retraite, les minima sociaux…

Texte et photo Jean-Fabrice Nativel


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