Anniversaire de l’Indépendance d’une des premières puissances économiques du monde

Bilan de 66 années de décolonisation de l’Inde

16 août 2013, par Sanjiv Dinama

L’Inde a célébré hier le 67ème « Independance Day » marquant le 66ème anniversaire de l’indépendance du pays. L’Inde accéda à l’indépendance le 15 août 1947 après près de 350 ans de colonisation britannique. La levée du drapeau a eu lieu à la résidence du consul général de l’Inde à La Réunion, M. George Raju. Le pays a réalisé d’énormes progrès depuis l’accession à l’indépendance et se hisse aujourd’hui parmi les grandes puissances économiques du monde. La Réunion se trouvant au cœur du bassin indocéanique doit trouver les voies et moyens de s’insérer dans cet environnement géoéconomique en plein essor.

En 1947, l’Inde était un pays pauvre, affaibli sur le plan économique et social par près de 350 ans de colonisation britannique. La pauvreté était importante et la population vivait dans la misère. L’espérance de vie de la population était de 28 ans et le taux d’instruction de 14%.

4ème puissance économique en parité de pouvoir d’achat

Depuis l’indépendance, le pays a réalisé d’énormes progrès. Avec environ 1,2 milliard d’habitants, l’Inde ne peut plus aujourd’hui être ignorée du monde. Elle est désormais la quatrième puissance économique du monde (PIB en parité de pouvoir d’achat). Vers 2020, elle pourrait passer à la troisième place devant le Japon.

La courbe monte de plus en plus vite : le PIB a été multiplié par plus de 50 depuis l’indépendance du pays en 1947.

Depuis l’indépendance du pays, l’Inde a considérablement amélioré le bien-être de sa population. Ce pays a fait des progrès constants en matière de réduction de la pauvreté, grâce à une croissance rapide au cours des 20 dernières années. Des progrès notables ont également été enregistrés au niveau des principaux indicateurs sociaux, notamment l’alphabétisation et la scolarisation. Actuellement, 108 millions d’enfants sont inscrits à l’école primaire en Inde, ce qui classe son système éducatif au second rang mondial, en termes d’importance.

Le taux de pauvreté a été divisé par plus de 2 depuis 1970, passant de 55% à 26% aujourd’hui. Il est donc possible d’y arriver.

Le pays s’est hissé au rang de premier exportateur mondial de services informatiques en une vingtaine d’années. Pour s’insérer dans le commerce mondial, ce pays a misé sur la recherche, l’éducation et l’exportation de sa matière grise. Chaque année, l’Inde forme 700.000 ingénieurs, soit plus que les États-Unis et l’Europe réunis. C’est la plus grande ressource d’ingénieurs au monde.

En 1950, le taux de scolarisation était de 14% contre près de 90% aujourd’hui. Cela veut dire que l’évolution de l’Inde dans ce domaine est comparable à celle de La Réunion.

60 villes indiennes alimentées à l’énergie solaire d’ici 2020

En matière de développement des énergies renouvelables, le pays a beaucoup progressé. Les dirigeants politiques indiens veulent faire de ce pays émergent la plaque tournante de l’énergie solaire, un moyen pour le pays de compenser sa problématique pénurie en ressources énergétiques. Avec 300 jours de soleil par an, l’Inde considère l’énergie solaire comme un moyen possible d’accroître son approvisionnement tout en réduisant ses émissions de gaz à effet de serre.

« L’Inde est potentiellement un gros marché pour la production d’équipements solaires et peut aussi être une base de production compétitive pour fournir d’autres pays », a jugé le Premier ministre M. Singh lors d’une conférence à New Delhi sur l’énergie. « Nous encourageons donc fortement les constructeurs mondiaux à implanter des sites de production dans cette région », a-t-il ajouté devant des représentants de plus de vingt pays réunis pour la quatrième rencontre ministérielle sur l’énergie propre. L’Inde cherche à développer des sources d’énergie alternatives et à abandonner ses centrales électriques au charbon, très polluantes, pour alimenter sa croissance économique. Le pays dispose actuellement de 1 gigawatt de capacité solaire, selon les chiffres du gouvernement. New Delhi voudrait générer 20 gigawatts de cette énergie d’ici 2020, l’équivalent d’un huitième de la production énergétique actuelle. Ainsi, 60 villes indiennes devraient être alimentées à l’énergie solaire à cette date. Le Département d’État à l’Énergie et le All India Institute of Local Self Government (AIILSG) viennent de lancer à Goa un programme commun sur l’efficacité énergétique : "Energy efficient and green cities". Ce programme a pour objectif de former et de sensibiliser les experts indiens, les universités, les gouvernements locaux et les différents acteurs civils aux questions de l’énergie solaire.

Une puissance spatiale

Le pays fait également partie aujourd’hui des puissances spatiales. Non seulement la dimension spatiale aide les Indiens pour améliorer leurs conditions de vie, pour assurer leur décollage social et culturel, mais les efforts des chercheurs et industriels indiens se révèlent payants pour l’économie nationale. L’ISRO (Indian Space Research Organisation), qui dépend d’un Département fédéral de l’Espace, s’efforce de mettre l’emploi des satellites à la portée de la société indienne. Mais à long terme, ce sont les pays en développement qu’elle veut aider pour les techniques sur orbite, dont les applications ont un impact direct sur la vie de tous les jours. Elle a créé en son sein, avec les industriels indiens, une société spatiale, Antrix Corporation, dont le slogan est : "The One Source" (La source unique). D’autant que ce géant d’Asie du Sud dispose d’un argument de poids face à ses concurrents : en moyenne, l’Inde facture ses lancements 35% moins chers que les autres agences spatiales étrangères et notamment européennes.

Partenariat avec l’Afrique dans le domaine de la santé

Dans le domaine pharmaceutique, l’Inde est le premier producteur de médicaments génériques au monde. L’accès au soin de santé s’est nettement amélioré en Inde. Le taux de mortalité est passé de 25‰ en 1950 à 8‰ aujourd’hui. Elle apporte également son savoir-faire aux pays africains. Un partenariat gagnant-gagnant a été mis en place avec des pays africains comme le Cameroun, mais également d’autres. L’objectif est de permettre au continent africain de s’émanciper de ce partenariat pour acquérir une indépendance en matière de santé.

Au lendemain de l’indépendance, l’espérance de vie d’un Indien était de 28 ans (à gauche) contre 66 ans (à droite) aujourd’hui.

La Réunion doit s’insérer dans son environnement géoéconomique

Face à l’émergence de cette puissance économique de l’océan Indien, La Réunion, qui se trouve au cœur du bassin indocéanique, doit trouver les voies et moyens de s’insérer dans cet environnement géoéconomique en plein essor. Notre pays se situe également sur l’axe des échanges entre l’Afrique et l’Asie. Aujourd’hui, les échanges entre La Réunion et les pays de l’océan Indien, notamment l’Inde, restent très faibles. Il est également nécessaire de diversifier notre source d’approvisionnement, notamment afin de réduire les frais d’approches et lutter contre la vie chère.

Sanjiv Dinama

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