Ça n’est pas un serpent de mer, c’est du cheval !

Hippodrome et formation des jeunes

8 mars 2007

La réalisation d’un hippodrome, premier projet structurant de la Communauté des communes de l’Ouest, avance à son pas. La Région et les collectivités de l’Ouest, le CFA agricole, tous partenaires du projet, reçoivent actuellement deux responsables de l’AFASEC, école de course hippique où 16 jeunes Réunionnais sont partis se former.

Un hippodrome, c’est bien sûr la perspective de courses hippiques et de paris. Bien des Réunionnais ont gardé en mémoire celles qui se déroulaient autrefois à la Redoute. C’est aussi une filière à construire, à quoi s’est attelé le TCO, avec le soutien de la Région. Un bilan intermédiaire a été présenté hier en présence de deux responsables de l’AFASEC, l’école de course française qui accueille depuis juin et août 2006 seize adolescents en formation de lads jockeys.
Au total, ils sont 26 jeunes - 16 dans les écoles AFASEC, les autres en CFA - sélectionnés par le CFA agricole de Saint-Paul, qui accompagne leur formation. Ils sont âgés de 13 ans et demi à 18 ans, filles et garçons à proportion égale ; l’un d’eux est un jeune handicapé et Didier Budka, directeur général des écoles de course, a donné de leurs nouvelles hier, à l’occasion de son passage ici. Il a tenu à saluer leur courage, et celui des parents : la mobilité, si jeune, n’est pas toujours facile à vivre. Mais les adolescents s’en sortent bien. Après six mois de formation, 70% d’entre eux ont rejoint une écurie de course où ils commencent l’entraînement. Ils sont éclatés entre l’Ile de France, l’Aquitaine et la Basse-Normandie et « ils commencent à se faire des nouveaux amis », souligne Didier Budka, pour rassurer sur la qualité de leur intégration. Ceux de l’AFASEC qui n’ont pas encore rejoint une écurie le feront dès qu’ils auront fini l’apprentissage de base : ou comment tenir sur un cheval ! Le CFA de Saint-Paul suit également la scolarité des 10 jeunes qui finissent au CFA de Laval leur première année de contrat d’apprentissage. « Certains courront dès l’an prochain dans des écoles d’entraînement », a expliqué Daniel Tionoboué, du CFA agricole, qui s’attend à voir aussi 70% de ces jeunes obtenir leur licence de course. « On a envoyé des candidats qui étaient dans la précarité et qui aujourd’hui présentent un résultat tout à fait intéressant », a-t-il ajouté, en soulignant qu’il n’est pas indispensable de déjà savoir monter à cheval pour se lancer dans cette formation. En revanche, il faut répondre à des critères physiques draconiens.
L’hippodrome et ses dépendances seront dans l’Ouest, de part et d’autre de la Rivière des galets et c’est le groupement SCAU qui en a la maîtrise d’œuvre depuis novembre 2006. Il a présenté un projet de structure, sinon futuriste du moins très exubérante, surmonté d’une toiture belvédère qui, vue du plancher des chevaux, évoquerait plutôt l’un de ces couvre-chefs qu’affectionne la reine d’Angleterre. Un jardin panoramique en réalité, avec restaurant, conçu pour faire de l’ombre aux gradins - 25.000 places - d’où l’on découvre les champs de course. La structure abrite aussi une salle des paris de 2000 m2, modulable et susceptible d’accueillir d’autres manifestations, spectacles ou fêtes familiales, pendant les périodes de l’année où il n’y aura pas de course, les organisateurs tablant sur 20 à 25 journées de course par an, en saison hivernale.

P. David


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