Cap sur Barcelone, expédition réussie !

20 octobre 2008

Le congrès mondial de la nature s’est tenu cette semaine à Barcelone en Espagne. Le plus grand rassemblement d’experts en environnement a débuté par une belle parade dans la baie espagnole. ’Cap sur Barcelone’, ’Sailing to Barcelona’, fut conçu comme un défi : faire venir du monde entier des voiliers porteurs d’un message pour la protection de la planète. Parmi ces bateaux, un petit voilier de course. A bord, trois skippers professionnels et trois étudiantes réunionnaises. Opération réussie !

L’équipage réunionnais, porteur d’un message pour la protection de la planète

Au milieu de la vingtaine de bateaux réunis dans le grand port de Barcelone en ce week-end de 4 octobre, un voilier de course, le plus petit de l’opération "Cap sur Barcelone". De type Mumm 30, il est habituellement dédié au tour de France à la voile. A l’occasion du congrès mondial de la nature, peint pour la circonstance et rebaptisé "Réunion Island", il a porté un grand et beau projet : le message de l’île de La Réunion en matière de protection de l’environnement terrestre et marin.
« Il faut rêver le monde de demain. La Réunion est un territoire qui préfigure ce que sera le monde de demain dans tous les domaines. Quand vous vivez sur une île de 2500 km2 avec 800.000 habitants, vous avez une seule obligation : respecter l’autre et respecter la nature. Nous voulons que les jeunes portent ce message là. »
Eric Magamootoo, le président de la Chambre de commerce et d’industrie de La Réunion, présent à Barcelone pour cette opération peut se féliciter car la mission fut un vrai succès. Avec son partenaire Veolia Environnement Réunion, il a permis à de jeunes étudiantes de réaliser un rêve, un peu comme un projet fou... Sandra, Karine et Dorothée, les heureuses élues n’ont pas assez de mots pour décrire leur périple européen. Elles ont navigué trois jours et trois nuits entre Marseille et Barcelone, visité cinq ports. Après un ricochet par la Corse pour discuter avec la CCI Bastia, elles sont arrivées à Barcelone, ravies. Loin de leurs préoccupations quotidiennes, elles ont affronté l’océan dans des conditions de navigation intense. Pour Karine Grondin, stagiaire dans la formation "responsable en logistique globale" au centre consulaire de formation Est « les nuits étaient difficiles. On avait du vent en pleine face, le bateau tapait mais l’expérience n’était que plus belle, c’était une expérience complète. Au deuxième jour de la traversée, je me suis dit : c’est intense de se retrouver en pleine Méditerranée et de se dire ça y est, je suis entrain de concrétiser ce projet après sept mois de travail. » Une aventure inédite et magique pour Dorothée Tipveau, stagiaire dans la formation Technicien en environnement-hygiène, sécurité au CIRFIM « on a vu des dauphins, des bancs de thons et la nuit, des algues fluorescentes. Par ailleurs, on n était tous très solidaires, les skippers nous ont encouragés à participer à la vie du bateau. Pour des personnes comme nous qui ne connaissions rien à la voile - malgré une initiation de dix huit heures à la baie de saint Paul - c’était une expérience formidable, on a beaucoup appris ». Pour Sandra Dohring, jeune diplômée de l’école de gestion et de commerce de La Réunion « c’était une super aventure humaine, lors de nos escales, beaucoup de curieux sont venus sur le bateau, on leur a expliqué le projet de développement Gerri. A Barcelone, pour ce congrès, nous avons été sans cesse interpellées par des personnes qui voulaient en savoir plus sur La Réunion et notre projet. Il y en a qui se mobilisent vraiment pour préserver leurs océans, qui s’impliquent énormément et c’est encourageant. On n’est pas toutes seules ».
Bruno Faure Vincent, formateur à la CCI Réunion, habitué à la navigation en Méditerranée était l’un des trois skippers qui avaient la responsabilité de mener cette mission à bon port. Il résume bien leur arrivée à Barcelone « on a été accueilli avec beaucoup d’étonnement, les gens se demandaient si on arrivait de La Réunion avec le bateau, cela nous a permis d’échanger avec les autres bateaux sur une préoccupation commune, celle de la préservation de l’environnement ».
A Barcelone, à quelques heures de l’ouverture du Congrès mondiale de la nature, c’est Karine Grondin qui fut chargée de remettre personnellement le message de l’île de La Réunion aux responsables de l’IUCN. « Le congrès est un évènement important auquel je voulais participer. A ma mesure, j’ai voulu apporter ce message. L’idée est de montrer au monde que l’on a une île magnifique et qu’on doit la préserver. Le message s’adresse aussi aux réunionnais. »
Et Sandra de renchérir : « on est révoltées de ce qui se passe à La Réunion, c’est inadmissible de voir des gens jeter des déchets dans nos ravines ou de voir des stations d’épuration saturées ».

A Barcelone, il s’agissait donc de faire connaitre les projets que l’île expérimente.
D’après Jean Philipe Palazzi, Secrétaire général de l’IUCN, « La Réunion a mis en place beaucoup de choses, à la fois sur la biodiversité avec le parc national, sur l’énergie et le transport avec Réunion 2030, c’est bien que les jeunes réunionnais soient embarqués sur le bateau pour venir montrer ce qui est fait sur leur île. Une île avec près d’un million d’habitants, les défis sont réels. En même temps, c’est un laboratoire extrêmement intéressant ».


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