
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Anwar Patel
28 septembre 2006
Le jeûne reflète une période de retrouvailles entre soi, les siens et les autres. Anwar Patel, Secrétaire général du Conseil régional du Culte Musulman de La Réunion et Président de la Mosquée Noor-ul-Islam du Tampon, le partage avec les Réunionnais.
Pouvez-vous nous présenter ce moment essentiel dans la vie d’un musulman ?
- C’est durant la 2ème année de l’Hégire (émigration du Prophète Mohammad - paix soit sur lui - à Médine) que les musulmans reçurent l’ordre de jeûner chaque année.
Le ramadan, 9ème mois de l’année islamique, est un moment particulier de spiritualité pour le musulman, car il renferme la prescription du jeûne qui constitue, avec l’attestation de foi, la prière, l’aumône légale et le pèlerinage, un des piliers de l’Islam.
Le jeûne appelé “sawm” dans le Coran signifie littéralement le fait de s’abstenir. Au sens de la Loi islamique, ce mot signifie le fait de s’abstenir de toutes choses interdites pendant le jeûne entre l’apparition de l’aube et le coucher du soleil, avec l’intention effective de jeûner. Le jeûne du mois de ramadan est donc obligatoire pour tout musulman, homme et femme, adulte (c’est-à-dire ayant l’âge de la puberté), sain d’esprit et n’étant ni malade, ni en voyage.
Dans la manière conforme à la sunnah (tradition prophétique), il est recommandé à la personne qui fait l’intention de jeûner de prendre un repas (suhur) avant l’aube en raison de la grande récompense qui s’y rattache et de la bénédiction qu’il apporte. Au coucher du soleil, c’est-à-dire lorsque le disque solaire disparaît complètement à l’horizon, c’est le repas de la rupture du jeûne (iftar) qui sera pris en général à la mosquée pour les hommes et où il est de tradition à La Réunion que chaque famille partage quelques mets en commun.
Au-delà de la privation de manger et de boire, discipline physique qui n’en est que l’apparence extérieure, le jeûne est aussi l’occasion de s’exercer à observer avec une plus grande rigueur encore une discipline morale et éthique. Il est grandement recommandé durant le jeûne d’accomplir encore plus des actes de charité, de bonté envers les autres, ainsi que des actes de culte et d’adoration.
La particularité forte encore du mois de ramadan est que c’est pendant ce mois qu’a débuté la révélation du message coranique au Prophète Mohammad (Paix et Salut sur lui). Le verset 185 de la Sourate 2 du Coran dit : "Le mois de ramadan au cours duquel le Coran a été révélé comme guide et preuves claires de la bonne direction et du discernement. Donc quiconque d’entre vous est présent en ce mois, qu’il le jeûne !". Une lecture plus assidue du Coran est une des recommandations pour les musulmans durant ce mois. Une prière spéciale (taraweeh) rassemble d’ailleurs les fidèles après la prière du soir où les 30 chapitres du Coran seront récités durant le mois. L’obligation de jeûner correspond au mois de la révélation coranique, comme pour nous dire qu’il y a une étroite relation entre le Livre révélé et un cœur éveillé.
Le jeûne est un bouclier
Qu’apporte le jeûne au musulman ?
- Le Verset 183 de la Sourate 2 du Coran dit ceci : "ô les croyants, on vous a prescrit le jeûne comme on l’a prescrit à ceux qui vous ont précédé ; ainsi atteindrez-vous la piété".
Ainsi, Dieu replace le porteur de la foi dans le cycle des prophéties, le jeûne s’inscrit dans la dimension de toutes les spiritualités, depuis Adam (Paix et Salut sur lui) jusqu’à la fin des temps.
La piété (taqwâ en arabe) est un terme spirituel et éthique primordial dans le Coran. Il rassemble l’intégralité de la spiritualité et de l’éthique musulmanes. C’est une qualité du croyant à travers laquelle celui-ci garde toujours l’intime présence de Dieu à l’esprit. En conséquence, une personne pieuse aime faire le bien et évite le mal pour l’amour de Dieu ? La taqwâ est justement cette conscience vivante vis-à-vis de Dieu. Dès lors, la taqwâ requiert de la patience et de la persévérance. Le jeûne enseigne justement la patience, et c’est grâce à elle que l’on peut espérer se hisser jusqu’au stade de la piété.
Selon le Prophète (Paix et bénédictions sur lui), le jeûne est un bouclier. Il protège en effet la personne du péché et des désirs malsains. Lorsque les Apôtres interrogèrent Jésus sur la manière de repousser les esprits maléfiques, celui-ci leur aurait répondu : "Mais cette sorte de démon ne sort que par la prière et par le jeûne". (Évangile de Matthieu, chapitre 17, verset 21). En ce sens, le jeûne a pour but de libérer l’être humain des entraves de la dépendance matérielle, de la prison des habitudes, de la consommation aveugle, de la routine et du rendement.
La pratique du jeûne n’est rattachée à rien d’extérieur, un mystère auquel nul autre que Dieu ne participe : "Tout ce que fait le fils d’Adam lui appartient, sauf le jeûne, il est pour Moi". Ainsi donc, c’est l’amour qui donne sens à la prescription : ce n’est pas parce qu’on jeûne qu’on aime Dieu, c’est parce qu’on aime Dieu qu’on jeune mieux. Cet amour va donc orienter le porteur de la foi à l’étincelle du cœur : piété et don de soi. Le jeûne exprime la reconnaissance du croyant envers son créateur, témoignage de gratitude par l’offrande de sa propre personne.
Ainsi donc, le jeûne devient cette initiation à la solidarité humaine. Il y a une similitude entre la dépendance du jeûneur et celle du pauvre : Dieu est proche des pauvres tout comme il est proche du jeûneur, et si tu ne peux accomplir le jeûne pour t’approcher du très Haut, approches-toi du pauvre, tu le trouveras.
Au-delà des simples apparences de ce qui apparaît comme une privation, le jeûne renferme plusieurs dimensions : la revivification de la spiritualité, l’initiation à la solidarité par le jeûne du corps, l’initiation à une véritable libération par le jeûne de l’âme, l’invitation à appréhender l’intime présence par le jeûne du cœur.
Favoriser le dialogue entre tous les êtres de bonne volonté
Quel message les musulmans de l’île peuvent-ils délivrer tout particulièrement au monde ?
- En ces temps de trouble où l’Islam et les musulmans sont accusés de tous les maux, où des agendas idéologiques tracent les sillons de la haine, du mépris, il nous appartient d’être vigilants pour ne pas tomber dans les pièges de la provocation et de l’instrumentalisation d’où qu’elles viennent, de redoubler d’efforts pour retrouver le chemin d’une spiritualité vivante fidèle aux sources du message, un message qui unit plus qu’elle ne nous sépare. Se rappeler ce verset 13 de la Sourate “Les Appartements” : "ô hommes, nous vous avons créés d’un homme et d’une femme, et nous avons fait de vous des nations et des peuples, pour que vous entre-connaissiez".
Il nous appartient encore plus aujourd’hui de nous éduquer pour mieux comprendre nos pratiques, pour que nous ayons des comportements dignes du message. De sortir de nos méconnaissances réciproques qui engendrent le trouble et l’incompréhension, et de favoriser le dialogue entre tous les êtres de bonne volonté.
À l’heure où les pays riches se perdent dans la consommation aveugle et que deux tiers de la planète subissent les assauts de la faim et de la pauvreté, à l’heure où l’individualisme est devenu une seconde nature dont nous habille la société de la technicité, à l’heure où les flux et reflux de milliards de dollars sur les marchés financiers répandent le chaos, nous devons nous lever et exprimer sereinement notre lien indissoluble avec le Créateur, avec l’amour, avec la générosité, pour la justice et la dignité.
De cela, au cœur de l’océan Indien, nous devons témoigner : notre spiritualité est notre richesse, et tous ceux qui nous accusent d’agressivité sauront entendre, s’il plaît à Dieu, que nous savons aimer, que nous aimons prier, pour Dieu, avec les êtres humains.
Le mois de ramadan, c’est l’occasion de cet intense témoignage...
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