AFFAIRE MISS FRANCE

« Cette fille est la honte de la France »

27 décembre 2007

Nous avons reçu sur le site de “Témoignages” un étrange message non signé intitulé "Cette fille est la honte de la France" mais qui, apparemment, pourrait provenir de Mme Geneviève de Fontenay, herself. Mêmes vocabulaires châtiés et même véhémence. Par égard pour nos lecteurs, nos correctrices ont corrigé certaines fautes d’orthographes ou de grammaire, tout en respectant le style de l’auteur.
Elle est censée réagir aux nombreux soutiens adressés à Valérie Bègue que les visiteurs nombreux de notre site ont laissés.
On y apprend que la Dame Fontenay est une métisse, et qu’au nom de ce métissage de circonstance, elle se permet quelques observations désobligeantes. Et elle réécrit l’Histoire à sa façon. Ce serait elle qui, dans sa grande mansuétude, aurait supplié Valérie Bègue de venir concourir pour le titre de Miss France. On se demande qu’en pense Aziz Patel, le responsable du Comité à La Réunion. La pauvre Valérie se voit accusée de ne pas avoir voulu être candidate au titre de Miss France. On refait le film.
La Dame continue et parle de respect et de dignité. La moindre des choses aurait été, avant de se répandre dans la presse avec véhémence, de contacter la concernée pour avoir des explications. Mais la Dame s’autorise de légiférer comme bon lui semble. Et sa conception de la femme semble bien archaïque. Qu’elle défende une image de la femme désuète et inexistante, peu lui chaut. Elle s’accroche à son idée de Rosière d’un autre temps. Non Madame, la jeune femme française est aujourd’hui affranchie de beaucoup de choses. Et Valérie Bègue, réunionnaise, et avec ses erreurs de jeunesse qui appartiennent à sa vie privée, représente assez bien une image moderne de la Française. Ne vous en déplaise.
Quant au final de son message, il vient d’un pompier pyromane. Qui s’est indignée et a proféré des mots déplacés dans la presse et sur les ondes ? Si ce n’est vous, Madame ? Nous gardons nos indignations quand l’identité réunionnaise est remise en cause, et par vos paroles, vous avez choqué bon nombre d’entre nous.

« Lorsqu’on accepte de se présenter comme Miss dans son contrat et profession de foi, on affirme ne jamais avoir fait de clichés dégradants et pornos, en plus elle donne une image vulgaire de la femme métissée que je suis aussi, elle souille l’image de la femme métisse, c’est aussi un coup très bas porté, juste au lancement du calendrier fait pour ELA par des Miss France.
(Communiqué de Geneviève de Fontenay - 23/12/2007)

Chers Internautes, ce que vous ne savez pas, c’est que Valérie Bègue ne voulait pas venir à Dunkerque, c’est moi qui lui ai demandé de remplir son engagement en qualité de Miss Réunion. Elle avait certifié qu’elle n’avait jamais posé dans des situations équivoques, ce qui explique peut-être pourquoi elle ne voulait plus être candidate à l’Election de Miss France !
Ces photos la suivront toute sa vie et l’image de dignité et de respect à laquelle je suis rigoureusement attachée ne peut être entachée par des photos en deux pièces sur une croix ou sans slip dans l’eau.
J’ai reçu sur mon site fan club plus de 800 mails d’insultes et de menaces que je ne connaissais pas jusqu’à présent ! Ils viennent d’être communiqués au Commissariat de Police de Saint-Cloud qui va entreprendre une surveillance. J’espère que celle qui succèdera le plus rapidement possible à Valérie Bègue sera aussi digne dans la tenue qu’Alexandra Rosenfeld et Rachel Legrain-Trapani qui me soutiennent. Je vous souhaite à toutes et à tous un joyeux Noël, une excellente année 2008 et un attachement au Comité Miss France que j’ai l’honneur de présider dans le respect des jeunes filles qui me font confiance depuis tant d’années. Je vous embrasse. Geneviève qui vous aime !

RESERVEZ PLUTOT VOS INDIGNATIONS À DES CHOSES QUI EN VALENT VRAIMENT LA PEINE, NON PAS POUR UNE AUSSI DÉGOUTANTE PERSONNE. »



Réactions

À Valérie

A Valérie, toi qui n’as pas demandé le soutien des politiques, des patrons de La Réunion...
Pourquoi te l’ont-ils donné alors ? Si c’était pour une “noble” cause, tu devrais trouver naturellement le soutien de tous, les Réunionnais ? Tu as même eu celui de notre évêque. Pourtant, il va te manquer celui de quelques irréductibles moralisateurs. Dont le mien. Je suis prêt à t’apporter mon soutien. En auras-tu besoin ? Sincèrement, je ne le pense pas. Alors, permets-moi un regard sur notre environnement, sur tous ceux qui te soutiennent sans condition, mais qui, malheureusement, à travers ce soutien, n’utilisent que ton image.
D’abord, ce titre, tu l’as certainement mérité. Ta fierté est légitime.
Les propos de Mme de Fontenay sont malheureux et d’un autre âge.
Mais ta conduite antérieure est malheureuse.
Toutefois, la fierté de tes parents est légitime.
Alors, dois-je penser que tes parents ont cautionné tes séances de photos ?
Ou dois-je penser que tu as été une “enfant” rebelle de 18, 19 ans en t’opposant à tes parents pour faire ces photos ?
Un jour, tu seras maman. Je te le souhaite. Alors, regarde autour de toi combien il est difficile aujourd’hui d’éduquer un enfant. Combien d’enfants “rebelles” ? Non seulement vis-à-vis de l’école, de la société, mais aussi... de leurs parents. Au nom de principes futiles, au nom de la liberté individuelle, pour faire “in”, pour ne pas être moins que les copains, ou sous couvert de leur “majorité”... Qu’importe ! Combien sont-ils à braver les conseils de leurs parents et à n’en faire qu’à leur tête ?
Valérie, a-tu vraiment besoin du soutien de toutes ces grosses têtes qui se mettent en avant ? Tu n’as pas à être redevable à quiconque. A 18, 19 ans, tu avais fait preuve d’audace. Regarde tes regrets aujourd’hui. Imagine que Mme de Fontenay n’avait pas tenu ses propos malheureux. Que serais-tu devenue ? Je pense que tu as été chanceuse. Tous nos jeunes “rebelles” n’auront pas ta Chance. Alors, retrouve ton audace. Trouves-toi le courage de t’adresser à tous ces jeunes “rebelles, perdus, écervelés, inconscients”. Qu’ils se retrouvent à travers toi, à travers ton expérience. Explique leurs qu’on apprend toujours de ses parents. La jeunesse, ça ne dure qu’un moment. Une erreur se paie cash. Les regrets sont pour toute la Vie. Parles avec ton cœur, et tu auras leur soutien, celui de leurs parents, celui des irréductibles moralisateurs, celui... de tous les Réunionnais.
Valérie, fais preuve d’intelligence. Ton image t’appartient. Utilise là toi-même. Dans le sens que tu auras choisi de donner à Ta Vie.
Valérie, c’est sous cette condition que je te souhaite de garder ta couronne.

J.P.P. (=JP Pénache)


Au-delà de Miss France 2008

Après le triomphe de notre compatriote Valérie Bègue à cette âpre compétition qui nous a tous tenus en haleine, nous avons du mal à imaginer qu’elle puisse perdre un jour sa couronne pour une mésaventure de jeunesse qui provoque aujourd’hui, plus de trois ans après, la colère de Madame de Fontenay.
Aussi, comment ne pas nous réjouir de la belle unanimité pour assurer sa défense, qui va de Monseigneur Gilbert Aubry à la Présidente du Conseil général, Nassimah Dindar, jusqu’au Président de la Région, Paul Vergès !
C’est que notre Miss est devenue, l’espace d’une soirée, l’ambassadrice de charme la plus efficace pour la promotion touristique de notre île, surtout après la malheureuse épidémie de chikungunya.
Mais au-delà de sa personne et sans vouloir faire du moralisme, l’idée ne nous vient-elle pas de mettre en cause le principe même de cette élection, entrée désormais dans nos mœurs, mais qui ne donne pas, quoi qu’on dise, la meilleure image de la femme, en faisant d’elle, sans qu’elle puisse toujours s’en rendre compte, un véritable objet sur le marché de la mondialisation ?
Après la zone franche, la rançon peut bien être pour La Réunion de devenir, à l’instar de Maurice, un nouveau paradis fiscal, plaque tournante du blanchiment de l’argent sale où le secret bancaire couvre toutes sortes de malversations et autres activités de type maffieux. L’île intense vaut-elle cette messe ?

Georges Benne


Une histoire de Miss ? Pas seulement !

A l’heure où j’écris, La Réunion entière ne parle que de cela, ne pense qu’à cela, s’indigne, s’insurge, prend partie... Il faut dire que la présidente du comité Miss France a frappé fort et en toute ignorance de notre culture, de notre mentalité, de nos susceptibilités et de notre soif d’égalité.
Je ne suis pas d’ordinaire sensible aux élections de Miss : je n’ai même pas regardé le spectacle télévisé et j’ai appris le lendemain que Valérie Bègue avait été élue Miss France. J’ai été content, sans plus car, culturellement, je n’ai pas intégré les valeurs du show-business, et les Miss ne font pas partie de mon univers.
Oui, mais voilà qu’on l’agresse lâchement, qu’un périodique indélicat par nature publie des photos qui n’étaient pas destinées à la publication, foulant ainsi aux pieds le droit de chacun à sa propre image, que la présidente du comité Miss France, au lieu de prendre faits et cause pour la lauréate de son concours, participe également à l’agression, voilà donc ce qui, comme la plupart des Réunionnais, m’insupporte.
C’est trop injuste qu’une jeune femme de notre pays soit ainsi malmenée pour de trop mauvaises raisons, qu’on veuille lui enlever une couronne qu’elle a semble-t-il bien méritée, qu’on livre son nom et sa vie à l’opprobre, alors ce n’est plus seulement une histoire de Miss. C’est beaucoup plus important et plus grave... La très grande majorité des Réunionnais la ressent, comme telle, dans sa chair.
Madame la présidente du comité Miss France n’a certainement pas voulu cela, mais le mal est fait malgré tout. Pour notre part, nous nous demandons qui de la justice ou de l’injustice l’emportera, qui de l’équité ou de l’iniquité sortira grandie.

G. Gauvin


De l’air...

« Décidément, le sort semble s’acharner sur la nouvelle Miss France 2008. Victime de la presse "POUBELLE" » (Dixit P.L dans le “JIR” du mercredi 26 décembre). Si ce n’était pas aussi dramatique, cela pourrait être risible ! “Le Journal de l’île” qui attaque la presse poubelle, on aura tout vu ! Il semblerait que l’auteur de cet article ne soit pas abonné à son propre journal, il n’est qu’à voir la "Une" du nouveau chevalier blanc de la presse quotidienne de ce même mercredi pour voir tout de suite le décalage entre la réalité et l’idée que l’on peut se faire de la presse. En "couv", le journal titre « Escapade amoureuse » sur une photo de notre président people et de sa nouvelle compagne Carla Bruni, une "Une" digne des meilleures pages de "Voilà" ou "Ici Paris". Il n’est pas une semaine sans que le “JIR” ne nous gratifie de photos choc sur des sujets pas vraiment intéressants, il n’est pas un samedi sans que ce quotidien ne dégouline de pensées pas très reluisantes, de dénonciations pas toujours fondées, d’histoires de fesses dignes des meilleurs numéros de "Detective". Combien de réputations brisées à cause de "Unes" tapageuses ? Combien de couples éclatés à cause de dénonciations qui, même lorsqu’elles sont avérées, ne relèvent que de l’intimité des personnes citées ! Alors, lorsqu’on lit ce que l’ont lit dans ce journal, on croit rêver à voir le “JIR” dénoncer des pratiques éditoriales de caniveaux, alors que ce sont ces mêmes pratiques qu’il emploie tout du long de l’année. Notre île est atteinte d’un cancer grave qui s’appelle le populisme, et ce cancer a deux métastases dangereuses qui ont pour noms : Le Journal de l’Île et Radio Freedom.

Philippe Tesseron
http://tesseron.blogspace.fr/


L’honneur perdu de Miss France... ou de Mme de Fontenay ?

La première tentation est d’en rire ! Une tempête de Noël a emporté la Miss France réunionnaise, destituée (hier) au profit de sa rivale néocalédonienne, pour cause de photos sulfureuses publiées dans un magazine trash. Quelle importance au regard des problèmes autrement plus graves que nous connaissons ?
Mais à y regarder de plus près, il y a de quoi se poser quelques questions. D’abord sur la réaction des Réunionnais, que l’attitude de Geneviève de Fontenay a profondément choqués. Une rare unanimité s’est manifestée parmi les 800.000 Réunionnais, des communistes à l’église catholique, pour s’insurger contre le mépris, certains parlent même de racisme, entendu dans les paroles de la présidente du Comité Miss France. Sa sortie sur Europe1 - « Comme elle est à La Réunion, qu’elle y reste » - a été perçue comme de l’arrogance métropolitaine contre son lointain Département d’Outre-mer.
Incontestablement, tant dans la fierté qu’avait représenté l’élection de Valérie Bègue que dans l’indignation collective qui a suivi sa mise en cause, on trouve un sursaut d’identité insulaire, un désir de respect et de reconnaissance jugés absents. La Réunion n’est-elle condamnée à n’être connue en Métropole que pour son nombre record de érémistes ou pour son moustique chikungunya ? Pour une fois qu’il y avait un beau symbole, on nous le brise, semblent dire les Réunionnais. Il serait dangereux de ne pas écouter ces grondements de colère, qui pourraient en annoncer d’autres.
L’autre question porte évidemment sur Mme de Fontenay et sa moralité à géométrie variable. Choquée de découvrir sa Miss fraîchement couronnée en Christ crucifié dans une piscine, mais qui s’est fait moucher par Mgr Aubry, Évêque de La Réunion : ce dernier a rappelé que les candidates à Miss France devaient défiler en petite tenue avec des ailes d’ange, détournement d’un autre symbole religieux...
Mme de Fontenay, scandalisée par le manquement moral attribué à sa Reine, mais que ne gêne pas l’énorme machine à sous, basée sur le voyeurisme et le rêve mercantile qu’elle a mis en place. Allant d’ailleurs jusqu’à s’associer avec les rois du Reality show à la télé, pas vraiment les valeurs puritaines que défend dans cette affaire la dame aux chapeaux.
A ce stade, on n’a plus envie de rire du tout. On peut plaindre la pauvre Valérie Bègue, piégée par un passé qui ressurgit par les égouts, on peut sympathiser avec les Réunionnais qui s’accrochent à leur Miss comme symbole désuet d’une fierté froissée. Mais on peut difficilement suivre Mme de Fontenay, qu’on a connu plus pertinente, et qui mérite ici la couronne de Miss de l’hypocrisie. Mais la vie continue, le cirque poursuit sa route.

Pierre Haski, Rue89 et Europe1


Un soutien canadien à Valérie Bègue, Miss France

L’Association internationale des concours de beauté pour les pays francophones (AICBPF), basée à Montréal, estime que les photos de Valérie Bègue ne sont ni « dénudées », ni « pornographiques ».
L’AICBPF a apporté son soutien à Miss France 2008, à qui la présidente du comité Miss France Geneviève de Fontenay demande de démissionner, après la parution de photos jugées « choquantes ».
« Les dirigeants de l’AICBPF apportent leur soutien à Valérie Bègue et suggèrent à Geneviève de Fontenay de ne pas attendre (...) pour démissionner », indique un communiqué de cet organisme basé à Montréal qui organise divers concours internationaux de beauté.
L’association souligne notamment que « les photos incriminées ont été effectuées bien avant l’intention » de Valérie Bègue de se présenter à un concours, et « qu’aucune de (ces) photos n’est dénudée ou pornographique ».
L’AICBPF attaque régulièrement Geneviève de Fontenay. Elle avait protesté l’année dernière contre l’arrivée au deuxième rang seulement de Sophie Vouzelaud, une malentendante de 19 ans malgré les « votes massifs des téléspectateurs de TF1 » pour elle.


Message de Valérie Bègue, Miss France 2008

« À tous les Réunionnais :
Je suis désolée de partir un peu précipitamment mais je suis sûre que vous comprendrez que je dois me rendre plus tôt que prévu a Paris pour un rendez vous important.
Je tenais à vous remercier du fond du coeur pour le soutien que j’ai reçu et vous dire que cela me touche beaucoup.
Je vous souhaite d’excellentes fêtes de fin d’année et vous dit à très bientôt... »


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Messages

  • Par Paul Villach Agoravox - Mercredi 26 décembre, 14h53

    Ça surprend, mais « la société Miss France » qu’on ne croyait soumise qu’à l’étiquette, obéit sans rire à une éthique. Elle a beau être une filiale d’ « Endemol France », cette officine pionnière de la « télé-réalité » dont la seule « réalité » se limite au voyeurisme qu’elle stimule et au plébiscite qu’elle rencontre, elle ne plaisante pas avec l’éthique.

    L’ire de Mme de Fontenay

    La présidente du « Comité Miss France » en a perdu son chapeau d’indignation ; ça lui évitera de le manger. Des photos de Mlle Valérie Bègue, prises bien avant son élection et publiées par un magazine spécialisé, ont été jugées contraires à cette « éthique » par Mme de Fontenay : « Ce n’est pas l’image qu’on souhaite véhiculer, » clame-t-elle, sans plus de précisions sur le type de véhicule préféré. Elle estime désormais « cette fille indigne » du titre. Elle la presse de démissionner, selon l’agence Reuters, « si elle a un peu de courage et un peu de dignité ». « Je ne me vois pas me promener dans mes provinces escortée d’une fille comme ça, » dit-elle encore selon Le Monde.fr du 21 décembre, en la menaçant d’engager une procédure de destitution.

    La question est de savoir quelle éthique cette miss a bien pu méconnaître pour mériter un tel réquisitoire ? « Les candidates à Miss France, est-il répondu, signent un contrat dans lequel elles s’engagent à n’avoir jamais posé ou s’être exhibées et s’interdisent de poser dans des tenues ou poses équivoques ou totalement dénudée ».

    Une éthique singulière

    1- Le sexisme

    Singulière éthique tout de même pour une telle entreprise ! On avait cru au contraire que son objectif était calqué sur celui des comices agricoles d’autrefois qui faisaient concourir le bétail du canton pour le titre de la plus belle bête. Ne se réduit-il pas, lui aussi, à exhiber, y compris en maillot de bain, une trentaine de jeunes femmes dont on égrène à plaisir les mensurations de hanches, de taille et de poitrine ? Et un jury d’experts du niveau d’un Patrick Bruel comme cette année, n’a-t-il pas pour fonction de distinguer les trois pouliches qu’il estime les plus remarquables parmi les plus belles. Le mot de « fille », d’ailleurs, employée par Mme de Fontenay pour désigner Mlle Bègue, dit assez le statut respectable qu’elle lui assigne, tout comme le possessif dans« mes provinces » rappelle comiquement une appropriation qu’on croyait réservée au roi sous l’ Ancien régime. Si c’est pour signifier que ce concours de bétail est vraiment d’un autre âge, c’est réussi !

    Mais on a assez épilogué sur ce ravalement des femmes à un statut de bêtes de compagnie pour qu’il faille insister. Cette compétition, déjà inepte pour l’arbitraire qui décide qu’un être est plus beau qu’un autre, est une des séquelles du sexisme qui prévaut depuis des millénaires dans la relation hommes-femmes.

    2- L’exhibitionnisme

    S’agit-il, en effet, de mesurer au jugé autre chose que la puissance du leurre d’appel sexuel incarné par les candidates ? Et à quoi se jauge-t-elle, cette puissance, sinon au réflexe d’attirance, dont l’intensité varie selon le cadre de référence de chacun, pouvant aller jusqu’à la fascination du voyeurisme ? La femme confinée dans le rôle d’un objet sexuel est un lieu commun que le féminisme combat depuis longtemps. Mais s’il perdure, c’est aussi parce que nombre de femmes se prêtent volontiers au jeu et s’entendent pour en faire une arme efficace.

    - L’arrivisme

    Ces demoiselles savent qu’au siècle de l’image, « le médium est le message », selon le mot de Mac Luhan. Une des interprétations de ce paradoxe est précisément l’empire qu’exerce un leurre d’appel sexuel sur son destinataire, sans même avoir évidemment à tenir la promesse qu’il contient : qu’importe les sornettes que débite une jolie fille ! Tout lui est permis, on reste subjugué par sa grâce. Un personnage d’Albert Camus, Jean-Baptiste Clamence, le héros de « La chute », raconte qu’il perdait aisément le fil d’une conversation avec un ami dans la rue pour peu que passât à proximité « une ravageuse ».

    Le raccourci est tentant pour qui veut arriver vite puisqu’un corps bien fait vaut mieux qu’une tête bien faite : les petites pépées qu’on voit plastronner à la télévision, en apportent la preuve tous les jours.

    Les pièces à conviction

    Une telle « éthique » sexiste, exhibitionniste, et arriviste de la maison Endemol France autorise-t-elle à reprocher à une jeune femme d’avoir dévalé sans attendre la pente qu’elle encourage à descendre ? On entend bien que cette « éthique » étique, si elle y pousse, prétend tout de même contenir l’exhibitionnisme sexiste dans certaines limites « convenables » qui excluent « l’équivoque ».

    Le Monde, peu averti, qualifie les photos de Mlle Bègue de « suggestives ». Mais qu’est-ce que ça veut dire ? Toute photo est « suggestive » dès lors que, structurellement, elle se compose de procédés d’insinuation comme la métonymie, l’intericonicité, l’ambiguïté volontaire, voire la parodie et bien d’autres encore. Si le journal veut souligner leur sujet sexuel, quoi de plus appropriés que ces procédés d’insinuation puisque l’activité sexuelle humaine est d’abord cérébrale ?

    Parmi les photos incriminées, il en est deux, par exemple, où la prétendue « suggestion » est en fait provoquée par l’intericonicité qui conduit à reconnaître une image connue dans une image nouvelle.

    - Sur l’une, on voit Mlle Bègue lécher le contenu d’une boîte de lait concentré répandu sur un rocher ; la posture élégante tient à l’évidence de la chienne ; mais l’ambiguïté volontaire ouvre sur une autre image qu’on peut reconnaître si, dans son cadre de référence, on a gardé trace de certain rituel prisé de la pornographie pour qu’une autre association non moins élégante se produise.

    - Sur l’autre photo, l’intericonicité se double d’une parodie aussi distinguée : Mlle Bègue s’offre en maillot de bain, bras écartés sur une croix. Même si elle flotte à la surface d’une piscine, elle singe bêtement à l’évidence le crucifix chrétien. Mais par ambiguïté volontaire, sa tenue renvoie à une tout autre aventure appartenant à un autre rituel pornographique sado-masochiste. Une affiche d’un film de Jacques Richard, « Ave Maria », avait déjà risqué la parodie en 1984.

    Pour sa défense, Mlle Bègue aurait assuré que ces photos étaient anciennes, qu’elles ne lui avaient rien rapporté - c’est vraiment impardonnable ! - et qu’elles avaient été publiées sans son consentement. À vrai dire, où est la contradiction entre ces postures raffinées et sa candidature au concours de Miss France ? Mlle Bègue répétait déjà son rôle, ou plutôt... le bégayait. Les trois règles de l’éthique de « la Miss Endemol France » sont respectées à la lettre : sexisme, exhibitionnisme, et arrivisme. Paul Villach

  • je trouve que ça va un peu trop loin cette histoire,la honte pour qui ? pour les français parce que la miss c’est une réunionaise et n’est pas
    une blanche.Nous sommes fiére de valérie bégue,elle ne mérite pas qu’on lui retire la couronne.On est tous deçu de madame defontenay,c’est elle qui doit quitté les trones du monde de miss france,non pas valérie bégue.
    Nous sommes de tout coeur avc toi miss réunion et tu resteras ds nos coeur,et j’éspere que madame defontenay ne viendra pas mettre ses pieds à la réunion.Car je ne pense pas qu’elle soit bien accueillis chez eux.
    Arretez vous commentaires à la con,car c’est de la jalousie tous ses histoires.La personne qui a envoyé ses photos savaient ce qu’il fesait
    pour qui se prend t-il ?en fesant ça il a gagné quoi.

    tous avc toi à massy et orléans


Témoignages - 80e année


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